À surveiller: Lion Électrique, Thérapeutique Knight et Disney
Dominique Beauchamp|Publié le 23 septembre 2021À partir de novembre, tous les autobus au Québec devront être électriques. Lion compte bien en profiter. Photo: courtoisie
Que faire avec les titres de Lion Électrique, Thérapeutique Knight et Walt Disney? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Lion Électrique (LEV, 15,98$): une visite d’usine qui donne confiance
Déjà enthousiasmé par le potentiel de croissance de Lion Électrique, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, est ressorti de la visite de l’usine de Saint-Jérome confiant que le fabricant est sur la bonne voie pour rencontrer ses objectifs au cours des prochaines années.
L’analyste recommande à ses clients de profiter de la chute de 43% du titre depuis juin pour revenir au titre auquel il accole la mention «spéculatif» .
«La première journée des investisseurs, la visite de l’usine et les rencontres avec les hauts dirigeants nous ont permis de constater les progrès accomplis depuis le début de l’année pour augmenter la cadence de production», évoque l’analyste. Le fabricant a notamment doublé à 900 employés ses effectifs, depuis le début de l’année.
Les dirigeants ont aussi donné un aperçu de l’avancement de la construction de l’usine de batteries de Mirabel et de la nouvelle usine en Illinois. La première devrait entrer en production au deuxième semestre de 2022 après des investissement de 185 millions de dollars. Construite à 80% l’usine de camions de Joliet en Illinois devrait aussi démarrer au deuxième semestre de 2022 et éventuellement produire 20 000 véhicules par année.
«Ces investissements sont critiques pour que Lion puisse réaliser ses ambitions de croissance, soit produire plus 18 000 véhicules par année à long terme tout en réduisant les coûts de fabrication de moitié», ajoute Benoit Poirier, qui prévient que les dépenses en capital s’accéléreront au prochain trimestre.
En même temps, le nouveau chef des affaires commerciales, Brian Piern s’affaire à bâtir l’équipe de vente au Canada et aux États-Unis afin de capter sa part des occasions de l’adoption des véhicules électriques. Cet effort s’élargit à la vente de ses camions électriques à d’autres fabricants (upfitters) qui y installent leur propre équipement pour la revente, comme le fait déjà le fabricant de bennes Boivin Évolution, de Lévis.
Cette stratégie vise à élargir la clientèle, accélérer les revenus, tout en partageant les dépenses de recherche et de développement, explique l’analyste de Desjardins.
Pour faciliter l’adoption des camions électriques et générer des commandes, Lion accompagne aussi les acheteurs dans tout le processus. Elle compte notamment implanter 20 à 22 centres de services un peu partout aux États-Unis d’ici la fin de 2022.
Le troisième camionneur canadien, Day & Ross, teste actuellement le modèle 6 de Lion, révèle aussi l’analyste. Ces projets pilotes devraient aider Lion à raccourcir le cycle des commandes d’une période 8 à 11 mois à 6 mois.
Lion a aussi confirmé que huit nouveaux modèles de véhicules seront commercialisés d’ici la fin de 2022 et s’ajouteront aux sept modèles déjà offerts.
Au final, Benoit Poirier, réitère son cours cible de 26$ US soit 2,25 fois les ventes actualisées de 2025 (au taux de 15,3%) ou de 1,2 fois le bénéfice d’exploitation actualisé.
Thérapeutique Knight (GUD, 5,21$): un achat avant les bons résultats du troisième trimestre
Thérapeutique Knight (GUD, 5,21$): un achat avant les bons résultats du troisième trimestre
Justin Keywood de Stifel GMP juge que le moment est propice pour accumuler le titre de la société pharmaceutique qui se consacre à de l’achat de droits de distribution de produits pharmaceutiques hors du marché américain.
Le rapport risque-rendement lui apparaît attrayant à nouveau parce que les attentes pour le troisième trimestre attendus en novembre sont trop modestes.
Le consensus prévoit un bénéfice d’exploitation de 10 millions de dollars alors que le seul traitement de la démence légère à modérément sévère, Exelon, devrait générer un bénéfice d’exploitation de 9 M$.
Knight a acquis en mai les droits exclusifs de fabrication, de commercialisation et de vente du médicament pour les marchés canadiens et d’Amérique latine. L’achat de 217 M$ inclut une licence exclusive d’utilisation de la propriété intellectuelle et de la marque Exelon de Novartis pour ces marchés.
En même temps, l’évaluation de l’action qui s’échange à un cours plancher depuis un an est attrayante. La société de Montréal s’échange à un multiple de 11 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022, par rapport à la moyenne de 13 fois pour ses semblables.
À son avis, le cours-plancher annuel offre un bon point d’appui au titre. D’ailleurs, la société a récemment racheté 2,6 millions d’actions à 5,17$ chacune.
Le portefeuille des traitements des maladies infectieuses (40% des ventes) devrait aussi faire bonne figure au troisième trimestre, car certains d’entre eux traitent les symptômes de la COVID-19 en Amérique latine, explique Justin Keywood.
La bonne performance devrait se prolonger au quatrième trimestre, une période qui est historiquement solide pour la société, estime l’analyste.
Avec 130 médicaments dans trois spécialités, l’analyse de la société devient plus complexe, dit-il, mais son profil est plus diversifié que jamais.
Les revenus ont bien résisté à la pandémie malgré les priorités sanitaires et ont recommencé à s’améliorer au deuxième trimestre, qui a produit ses résultats records.
«Bien que la pandémie soit encore un facteur imprévisible, le retour à la normale des ventes devrait se poursuivre», ajoute l’analyste.
L’encaisse nette de 136 M$, ou de 1,10$ par action, donne à la société les moyens de continuer sa stratégie d’acquisitions de droits.
Justin Wood recommande à nouveau l’achat du titre et hausse son cours-cible de 9% à 6,50$, soit 15 fois le nouveau bénéfice d’exploitation gonflé par la contribution d’Exelon.
Le 1er septembre, le fondateur et principal actionnaire Jonathan Goodman a cédé la présidence de Knight à Samira Sakhia qui était auparavant chef de l’exploitation. Jonathan Goodman est devenu le président exécutif de la société.
Disney (DIS, 173,80$ US): Disney+ goûte au syndrome Netflix
Disney (DIS, 173,80$ US): Disney+ goûte au syndrome Netflix
Maintenant que le géant du divertissement a fait une entrée tardive, mais réussie dans la diffusion en continu, son titre goûte au syndrome Netflix. Une hausse plus modeste que prévu des abonnés, annoncée avant les résultats annuels, ont fait flancher son action de 6% en quelques jours.
Disney prévoit que le nombre d’abonnés augmentera de moins de 5 millions au quatrième trimestre, la moitié moins que les 10 millions attendus.
La société attribue cet écart à la pénétration plus graduelle du nouveau service Star Plus en Amérique latine, à l’échéance de 11 millions d’abonnement d’un an en Inde et au moins grand nombre de films produits à cause de la pandémie.
Bien que Jessica Reif Ehrlich, de BofA Securities modère ses prévisions de revenus et de bénéfices, afin de s’ajuster aux nouvelles orientations, elle estime que les vents contraires seront temporaires. En 2022, les revenus prévus passent de 87 à 85,6 milliards de dollar américains, le bénéfice d’exploitation de 16,1 à 14,9 G$US et le bénéfice par action de 5,82 à 5,32$US. Le bénéfice d’exploitation prévu en 2023 fléchit de 3,7% (à 20,6 G$US) et le bénéfice de 4% (à 6,87 $US). Ces nouvelles prévisions représentent tout de même une croissance de 29%.
L’analyste signale aussi que les abonnés en Inde génèrent moins de revenus mensuels et sont donc moins rentables que ceux dans les autres marchés. «Sans ce pays, le nombre d’abonnés s’est accéléré de 1 à 2 millions à 4 à 5 millions entre le troisième et le quatrième trimestre», estime-t-elle.
L’expansion internationale de Disney+ continue par ailleurs. Le service arrivera au Japon en octobre, suivi des marchés de la Corée du Sud, Hong Kong, Taiwan en novembre. L’Europe de l’Est, certains pays du Moyen-Orient et l’Afrique du Sud s’ajouteront l’été prochain.
Le variant Delta a affaibli la fréquentation des parcs d’attraction à la fin d’août, mais les visiteurs reviennent depuis la fête du Travail.
Bien que le titre ait perdu 14,5% depuis le sommet annuel de mars, «les perspectives fondamentales à long terme de Disney n’ont pas changé. La société reste bien positionnée pour la reprise économique et le dé-confinement qui profiteront aux parcs d’attractions et au retour des films au cinéma en même temps que Disney+ continuera d’accroître le nombre d’abonnés», croit-elle en ajoutant que la société augmente aussi ses prix.
Jessica Reif Ehrlich renouvelle sa recommandation d’achat. Son cours cible de 223 $US offre un potentiel de gain de 28%.