Les résultats trimestriels de Lion ont été conformes aux prévisions. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Lion Électrique, Transat A.T. et Gap? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Lion Électrique: (LEV, 2,11 $US, 2,96$CA): les dépenses en capital seront deux fois plus élevées que prévu en 2023
Le constructeur d’autobus et de camions électriques présentait ses résultats du quatrième trimestre 2022 vendredi, et ceux-ci ont en bonne partie été conformes aux attentes. La société progresse, mais ses dépenses en capital seront plus élevées en 2023 que ce que les analystes prévoyaient. Le cours de l’action a perdu 3,21% durant la séance qui a suivi l’annonce des résultats.
Les revenus au quatrième trimestre ont totalisé 46,8 millions $US (M$), ce qui s’avère plus que le double du trimestre correspondant de l’année précédente, note Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins. Et cela se compare à 41M$ au troisième trimestre. Le consensus des analystes tablait sur des revenus de 47,3M$.
L’entreprise a livré 174 véhicules durant le trimestre, ce qui est légèrement inférieur à la prévision de 176 véhicules de l’analyste de Desjardins. Comme plusieurs, elle n’a pas été épargnée par les problèmes liées à la chaîne d’approvisionnement qui l’ont forcé à retarder l’assemblage final de certains véhicules, note l’analyste.
Les pertes ont toutefois été inférieures à ce qui était prévu. Les bénéfices ajustés avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont été négatifs de 13,9 millions $US alors que le consensus des analystes prévoyait une chiffre négatif de 17,8 millions $US. À la fin du trimestre, Lion employait 1 400 personnes, soit 50 de plus qu’à la fin du trimestre précédent.
Le carnet de commandes en date du 9 mars totalisait 2 468 unités comparativement à 2 408 le 9 novembre. Cela s’avère toutefois inférieur à la prévision de l’analyste qui tablait sur 2 682 unités.
À la suite d’une émission d’action durant le trimestre, la position d’encaisse de la société est actuellement de 88 millions $US, comparativement à 67 millions au trimestre précédent. La direction annonce qu’elle prévoit effectuer des dépenses en capital de 65 millions $ en 2023, soit le double du montant qu’estimait Benoit Poirier. Mais celui-ci estime que ces investissements seront bénéfiques pour la firme à long terme.
Tout en notant son caractère spéculatif, il recommande toujours l’achat du titre, mais il réduit néanmoins son cours cible de 7,00 $US à 5,50 $US.
Transat A.T. (TRZ, 3,35 $): le refinancement de la dette commence à inquiéter alors que la prochaine échéance est dans un an
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Les analystes prévoyaient que le transporteur aérien québécois Transat A.T. annoncerait une perte 13 millions $ (M$) pour son premier trimestre 2023, mais la société a plutôt réalisé un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 3M$.
Les revenus totaux ont totalisé 668M$, alors que Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale, prévoyait 739M$. La prévision du consensus des analystes était toutefois moins optimiste et se situait à 663M$.
La direction réitère ses attentes que la capacité du réseau atteindra cette année 90% du niveau de 2019, soit avant la pandémie, et que la marge bénéficiaire se situera entre 4% et 6%, prévisions qu’endosse l’analyste.
La direction mentionne que les tendances positives qu’elle a perçu cet hiver semblent se poursuivre pour les réservations de l’été. Elle prévoit maintenant générer en 2023 un flux de trésorerie libre positif alors qu’elle s’attendait précédemment à ce qu’il soit au point neutre, note l’analyste.
Mais ce qui inquiète, c’est le renouvellement de la dette dont la prochaine échéance surviendra en avril 2024. La dette actuelle se situe à environ 1,4 milliards $. L’analyste de la Nationale estime que le ratio dette nette/BAIIA sera de 4,8 fois à la fin de l’année financière 2024. Bien qu’elle dispose d’encore de beaucoup de temps pour explorer toutes ses options, l’analyste croit qu’il faudra possiblement émettre de nouvelles actions, ce qui aurait évidemment un effet de dilution pour les actionnaires.
Cameron Doerksen maintient sa cote de «sous-performance», mais il hausse toutefois son cours cible de 2,50$ à 3,00$ afin de tenir compte des bons résultats du premier trimestre.
Gap (GPS-NYSE, 10,87 $US): le titre perd 15% en une semaine et les résultats confirment les appréhensions
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Le groupe de magasins de vêtements Gap dont le siège social est à San Francisco divulguait vendredi les résultats de son quatrième trimestre, et ceux-ci ont raté les attentes autant pour les ventes que pour les bénéfices. Mais surtout, la marge brute a été inférieure aux prévisions d’environ 320 points centésimaux (3,2 %), ce qui pourrait fort bien se répéter au prochain trimestre, craint Simeon Siegel, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
Devant l’absence de visibilité quant à une amélioration des conditions, l’analyste va demeurer sur les lignes de côté, car son cours cible de 7,00 $US indique que le titre n’a pas fini de faiblir, lui qui a perdu environ 15% la semaine dernière.
Les ventes du trimestre ont été de 4,24 milliards $US en baisse d’environ 6% comparativement à l’année précédente, et inférieures aux prévisions des analystes qui étaient de 4,36 milliards $US. Le problème semble récurrent, car sur trois ans les ventes sont en baisse de 9%, note l’analyste.
La direction a fait état de son intention de réduire les dépenses. Elle dit avoir identifié environ 300 millions $US d’économies sur une base annuelle, dont environ la moitié devraient se réaliser dès l’année 2023.