Que faire avec les titres de Loblaw, Algonquin et Hardwoods?
Que faire avec les titres de Loblaw, Algonquin et Hardwoods? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Loblaw (L, 70,35$): les yeux se tournent vers la deuxième moitié de l’année
Trois jours avant le dévoilement des résultats le 23 juillet, Chris Li de Desjardins Marché des capitaux présente ses prévisions pour le deuxième trimestre.
La COVID-19 aura eu du bon et du moins bon pour le principal épicier et pharmacien au pays.
La hausse du salaire horaire des employés en magasin et d’autres dépenses exceptionnelles accroient les coûts tandis que les ventes comparables en épicerie sont enflées par les achats essentiels des consommateurs confinés à la maison.
Chris Li estime à 295 M$ le total des frais associés à la COVID-19.
La croissance des ventes par épiceries comparables sera encore élevée, de 8,7%, mais moindre que le sursaut de 10% observé des cinq premières semaines du deuxième trimestre.
L’analyste s’attend à ce que les ventes de vêtements Joe Fresh aient aussi diminué tout comme la marge brute.
Pour leur part, les ventes des pharmacies ont souffert de la fréquentation moindre des magasins et du moins grand nombre de visites chez le médecin et de prescriptions pendant la pandémie. Les ventes par pharmacies comparables devraient avoir baissé de 6,7% et les ordonnances par 0,7%, prévoit l’analyste.
Les pharmacies Shoppers/Pharmaprix ont vendu plus d’articles pour la santé et le bien-être, mais moins de cosmétiques.
En fin de compte, Chris Li prévoit une chute de 25% du bénéfice à 0,75$ par action conforme au consensus.
Tous les yeux se tournent vers la deuxième moitié de l’année pour établir si la croissance des bénéfices se rétablira, dit-il.
L’analyste aimerait savoir si les consommateurs reviennent aux épiceries bon marché plus favorable à Loblaw, si l’épicier gagne des parts de marché en ligne et si la préférence pour les repas à la maison reste une tendance aussi marquée.
Chris Li estime que Loblaw a tout ce qu’il faut pour faire croître ses bénéfices de 8 à 10% par année et retourner du capital aux actionnaires à long terme grâce à sa part de marché dominante, sa taille, ses initiatives numériques ainsi que ses flux de trésorerie et son bilan solides.
Toutefois, au cours actuel, le titre recèle un gain potentiel de seulement 7% par rapport au cours cible de 75$.
«Nous préférons attendre un meilleur point d’entrée avant de recommander l’achat», conclut-il.
Algonquin Power & Utilities (AQN, 18,30$): presque un milliard récoltés pour financer ses projets
Algonquin Power & Utilities (AQN, 18,30$): presque un milliard récoltés pour financer ses projets
Le producteur d’énergie a conclu deux financements par action totalisant 983 millions de dollars dont l’envergure a surpris, Nelson Ng de RBC Marchés des capitaux.
Pourtant, la société qui distribue aussi du gaz naturel et traite l’eau usée avait déjà accru de 1,6 milliard de dollars les emprunts auxquels elle pouvait avoir accès.
L’analyste en déduit que la société profite des marchés favorables pour devancer des financements au moment où plusieurs projets majeurs ont besoin d’importants fonds au cours des six prochains mois.
La moitié de son plan d’immobilisations de 9,2 milliards de dollars américains d’ici 2024, sera dépensé en 2020 et en 2021.
Ces projets incluent la construction d’un parc éolien de 600 M$ US au Texas, l’achèvement et l’achat en janvier 2021 d’un autre parc éolien au coût total de 1,1G$ US qui approvisionnera en électricité les états du Kansas, du Missouri, de l’Oklahoma et de l’Arkansas, ainsi que l’acquisition de Bermuda Electric Light.
Aussi, Algonquin vise une croissance annuelle de 10% du dividende par année d’ici 2021, un engagement qui exige que tous ses projets se réalisent dans les délais prévus.
Nelson Ng croit aussi possible que la société ait d’autres acquisitions dans sa mire.
Dans l’intervalle, l’analyste diminue légèrement ses prévisions de bénéfices pour 2020 et 2021 parce que le nombre d’actions en circulation augmente.
Nelson Ng réitère néanmoins sa recommandation d’achat et son cours-cible de 20,34$.
Il juge le titre bon marché compte tenu de son dividende attrayant de 4% et de son profil de croissance visible.
Hardwoods (HDI, 17,89$): rebond inespéré des mises en chantier
Hardwoods (HDI, 17,89$): rebond inespéré des mises en chantier
Le distributeur de bois franc de Colombie-Britannique devrait profiter du rebond inespéré des mises en chantier, en pleine pandémie.
Aux États-Unis, les mises en chantier ont augmenté de 17,3% de mai à juin à un rythme annuel de 1,18 million, ce qui est presque le même nombre qu’un an plus tôt, note Nick Corcoran, d’Acumen Capital.
Les permis de construction ont aussi crû de 2,1% à 1,24 million.
Les constructeurs de maisons au sud de la frontière sont optimistes quant à la reprise de leurs activités à mesure que le pays se déconfine tandis que les taux hypothécaires sont les plus bas en 50 ans.
La construction de maisons lors de la première semaine de juin était 25% plus élevée que le niveau d’avant la pandémie, rapporte la firme indépendante RedFin. Son indicateur d’intention d’achat est aussi le plus fort en trois ans.
Cette reprise en «V» incite Nick Corcoran à relever ses prévisions de revenus et de bénéfices et son cours cible.
Pour 2020, les revenus prévus passent de 1,2 à 1,21 G$ tandis que le bénéfice d’exploitation passe de 75,4 à 77,8M$.
L’analyste réitère sa recommandation d’achat. Son cours cible passe de 18 à 22$.
«Hardwoods a fait la démonstration que sa performance opérationnelle et financière justifie que son titre obtienne la même évaluation que ses semblables», dit-il.
Le nouveau cours cible équivaut à 8 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2021, au lieu du multiple antérieur de 7 fois.
Le distributeur dévoilera les résultats du deuxième trimestre le 10 août. L’analyste table sur des revenus de 292,6 M$, un bénéfice d’exploitation de 18M$ et un bénéfice par action de 0,27$, tous trois supérieurs au consensus.
La résilience de la construction résidentielle n’est pas passée inaperçue. L’action de Hardwoods a plus que doublé depuis le creux de 7,95$ atteint le 23 mars.