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À surveiller: Loblaw, Corus et Cogeco

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Loblaw, Corus et Cogeco

Irene Nattel souligne que le programme de fidélisation PC Optimum de Loblaw compte 16 millions d’utilisateurs actifs. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Loblaw, Corus Entertainment et Cogeco Communications? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Loblaw (L, 114,01 $): une rencontre avec l’équipe de direction qui plaît à l’analyste de RBC

L’analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a pu s’entretenir avec le président de Loblaw, Galen Weston, et avec le chef de la direction financière Richard Dufresne.

Elle soutient que la rencontre renforce sa thèse selon laquelle l’entreprise veut réinventer le magasinage en assemblant un réseau unique d’actifs qui feront le pont entre la demande pour ses produits en ligne et dans ses établissements.

Le retour aux habitudes d’achat d’avant la pandémie devrait favoriser Loblaw, alors que la santé financière des ménages canadiens supporte les dépenses de consommation. «Le portefeuille de services financiers poursuit sa croissance, alors que les habitudes d’achat stimulent les achats d’items à faibles coûts qui génèrent 60% des revenus», explique-t-elle.

Irene Nattel souligne aussi que le programme de fidélisation PC Optimum compte 16 millions d’utilisateurs actifs qui génèrent 1 milliard de transactions par année. «Il s’agit d’un élément sous-évalué qui procure un avantage concurrentiel significatif à l’entreprise. Loblaw peut ainsi personnaliser sa relation avec sa clientèle et se servir des données pour innover. Cela devrait permettre à la société, qui possède aussi la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec), de faire progresser ses ventes en ligne même si la concurrence est féroce de ce côté», dit-elle.

L’entreprise doit d’ailleurs lancer la deuxième phase de sa plateforme de publicité ciblée Loblaw Media l’an prochain, ce qui clarifiera le potentiel de cette «innovation».

Irene Nattel estime également que le réseau de pharmacies de Loblaw est l’un des plus performants au Canada et que l’ajout de nouveaux services va rendre la croissance organique plus résistante aux récessions. «La croissance exceptionnelle des profits et les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) parmi les meilleurs de l’industrie sont le résultat d’une bonne exécution de tous les jours, d’une optimisation de la structure de coûts dans les boutiques physiques et en ligne, d’une reprise des ventes de médicaments et de cosmétiques de luxe», énumère-t-elle.

Elle réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 133 $.

 

Corus Entertainment (CJR.B, 3,76 $) : revenus supérieurs aux prévisions, mais le BAIIA rate la cible

Corus Entertainment (CJR.B, 3,76 $) : revenus supérieurs aux prévisions, mais le BAIIA rate la cible

L’entreprise de médias et de divertissement Corus Entertainment a dévoilé des résultats mitigés pour son troisième trimestre terminé le 31 mai.

Les revenus de la société ont progressé de 7,6% à 433,5 millions de dollars (M$), alors que le consensus des analystes misait sur une performance de 417 M$. Par contre, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a été de 123,7 M$ pour la période, alors que les analystes anticipaient en moyenne un chiffre de 129 M$.

L’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, tablait quant à lui sur des revenus de 420 M$ et sur un BAIIA de 127 M$. «Les profits ont été plombés par des coûts plus élevés de programmation télévisuelle de contenus canadiens et par une hausse supérieure aux prévisions des frais généraux et administratifs», estime-t-il.

Le bénéfice par action ajusté a été de 0,15 $, en baisse de 0,06 $ sur un an, alors que les analystes prévoyaient une performance de 0,20 $.

Du côté de la télévision, les revenus ont été en hausse de 6,4% et le BAIIA a reculé de 8,9% avec des dépenses en progression de 15,3%. Pour la radio, la performance a été meilleure avec des revenus, un BAIIA et des dépenses qui ont progressé respectivement de 26,5%, de 341% et de 8,1%.

«Le quatrième trimestre est habituellement plus faible avant la grosse saison automnale. Nous n’avons pas encore inclus une récession dans nos prévisions, mais avons réduit nos attentes en ce qui concerne les revenus pour être plus conservateurs. Nous avons aussi comprimé notre prévision de BAIIA pour refléter les dépenses plus élevées en programmation».

Adam Shine réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre, mais abaisse son cours cible sur un an, lui qui passe de 6,25 $ à 5 $. Il explique que le nouveau cours cible se fonde sur un ratio valeur d’entreprise/BAIIA de 5,3 fois pour l’exercice 2022, 5 fois pour 2023 et 4,3 fois pour 2024.

 

Cogeco Communications (CCA, 91,52$): l’analyste de la CIBC abaisse sa recommandation

Cogeco Communications (CCA, 91,52$): l’analyste de la CIBC abaisse sa recommandation

L’analyste Stephanie Price, de Marchés des capitaux CIBC, abaisse sa recommandation sur le titre de Cogeco Communications à «neutre», en raison d’une hausse de la concurrence sur le marché américain.

Son cours cible sur 12 à 18 mois est aussi révisé à la baisse, lui qui passe de 126 $ à 100 $.

«Nous constatons une augmentation de la concurrence du côté des services filaires dans les régions rurales et mal desservies des États-Unis qui pourraient affecter les parts de marché de Cogeco. Nous prévoyons plus de stabilité au Canada, grâce à l’expansion des activités en région, même si les prix seront sous pression avec les offres groupées des compétiteurs incluant la fibre optique et les services mobiles», écrit Stephanie Price.

Cette dernière prévoit que Cogeco Communications dévoilera des revenus de 722 millions de dollars (M$) au troisième trimestre de son exercice 2022, et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 342 M$.

«Les flux de trésorerie libres devraient être de 50 M$ (consensus des analystes à 71 M$), loin sous leur niveau de 132 M$ il y a un an, alors que l’entreprise investit massivement pour étendre son réseau», explique-t-elle.

Sur le marché américain, l’analyste anticipe des revenus de 360 M$ et un BAIIA de 162 M$, ce qui constituerait une croissance de 4% à devises constantes. Au Canada, elle prévoit des revenus de 362 M$ et un BAIIA de 194 M$, en hausse de 2% sur un an.

La société dévoilera ses prochains résultats trimestriels après la fermeture des marchés boursiers le 13 juillet.

Avec l’acquisition proposée de Freedom Mobile par Québecor et les délais liés à la transaction annoncée entre Rogers Communications et Shaw Communications, Stephanie Price tentera d’en savoir plus sur les aspirations de Cogeco à ajouter la téléphonie mobile à son offre de services au Canada. «Nous notons également l’importance grandissante des services mobiles au sein de l’offre des câblodistributeurs américains et tenterons d’obtenir une mise à jour sur le déploiement de services de téléphonie mobile aux États-Unis», dit-elle.

Son nouveau cours cible reflète un ratio valeur d’entreprise/BAIIA de 6,5 fois les résultats prévus pour l’exercice 2023.