L’épicier et pharmacien Loblaw dévoilera ses résultats du premier trimestre de 2023 le 3 mai. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Loblaw, Richelieu et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Loblaw (L, 126,00$) : de bons résultats trimestriels sont attendus
L’épicier et pharmacien Loblaw dévoilera ses résultats du premier trimestre de 2023 le 3 mai et l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, anticipe qu’ils seront bons.
Il prévoit que le bénéfice par action progressera de 14,5% sur un an à 1,56$, alors que le consensus des analystes est un peu plus pessimiste à 1,54$. À la période correspondante de l’exercice précédent, il avait atteint 1,36$.
L’analyste s’attend à ce que les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) des épiceries progressent de 5,5% sur un an (+2,1% l’an dernier). Du côté des pharmacies, elles devraient grimper de 5% pour les produits réguliers (+3,6% l’an dernier) et de 6% pour les médicaments d’ordonnance (+6,8% l’an dernier).
Globalement, Vishal Shreedhar anticipe des ventes de 13,01 milliards de dollars (G$), alors que celles de la période correspondante en 2022 avaient atteint 12,26G$. Le consensus des analystes est un peu plus optimiste à 13,13G$.
Il ajoute que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) atteindra 1,46G$ (consensus à 1,4G$), lui qui avait atteint 1,34G$ l’an dernier.
«Les données de Statistique Canada montrent que l’inflation dans l’alimentation a atteint 10,6% en février, alors qu’elle avait été de plus de 11% entre les mois de septembre et de janvier. «Avec de tels niveaux d’inflation, il est difficile pour Loblaw de refiler toutes les hausses de prix aux consommateurs. Nous croyons que son modèle d’affaires diversifié lui permettra de continuer de générer de la croissance, de même que ses initiatives pour améliorer son efficacité», écrit l’analyste.
Il estime que l’inflation devrait être plus modérée en seconde moitié d’année et que les portefeuilles des consommateurs vont rester sous pression, ce qui fait que la popularité des produits à rabais ou de marque maison est là pour rester.
Vishal Shreedhar réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Loblaw et relève son cours cible sur un an, qui passe de 137$ à 140$. Ce relèvement confère au titre une évaluation de huit fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA pour les exercices 2024/2025.
Quincaillerie Richelieu (RCH, 37,20$) : un premier trimestre qui plaît à l’analyste de CIBC
Quincaillerie Richelieu (RCH, 37,20$) : un premier trimestre qui plaît à l’analyste de CIBC
L’entreprise d’importation, de fabrication et de distribution de produits de quincaillerie Richelieu reste un «titre favori» de l’analyste Hamir Patel, de Marchés des capitaux CIBC, après le dévoilement des résultats financiers du premier trimestre de l’exercice 2023 de l’entreprise.
L’analyste garde ses prévisions pour les exercices 2023 et 2024 largement inchangées. Celle du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’exercice 2023 est ainsi réduite de 1 million de dollars (M$) à 252M$, résultat d’une croissance organique un peu moins élevée que prévu. «Ce déclin de 12% sur un an serait inférieur à celui de la plupart des entreprises présentes dans l’immobilier», note-t-il.
Ce dernier estime que Richelieu sera en mesure de compenser un léger déclin de sa croissance organique en poursuivant les acquisitions d’ici la fin de l’année.
En janvier, Richelieu a annoncé quatre acquisitions, soit «Quincaillerie Rabel, un distributeur de quincaillerie spécialisée opérant un centre de distribution à Terrebonne, Trans-World Distributing, un distributeur d’attaches industrielles, dont le centre de distribution est situé à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, puis Unigrav et Usimm, deux entreprises qui offrent des produits sur mesure incluant un centre de numérisation s’adressant au marché architectural et industriel, situées respectivement à Drummondville et à Montréal».
De plus, après la fin du trimestre (qui se terminait le 28 février), Richelieu a acquis Maverick Hardware, un distributeur de quincaillerie spécialisée qui opère un centre de distribution à Eugene en Oregon.
Ces cinq acquisitions devraient gonfler les revenus de l’entreprise de 22M$ annuellement.
«Avec son bilan financier solide, nous croyons que Richelieu pourra poursuivre sa stratégie de croissance par acquisition malgré un environnement économique difficile», dit-il.
Hamir Patel prévient toutefois que les résultats du second trimestre devraient être moins bons, puisque l’an dernier, Richelieu avait fait état d’un record de ventes en mars.
Il souligne toutefois la volonté de la direction de doubler la taille de ses activités aux États-Unis à moyen terme pour atteindre un chiffre d’affaires annuel d’un milliard de dollars américains, alors que les revenus des 12 derniers mois se sont élevés à 570M$US.
L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 46$. Ce cours cible donne au titre une valeur de 10,5 fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA prévu pour l’exercice 2024.
BCE (BCE, 62,89$) : l’analyste de la Banque Scotia abaisse sa recommandation sur le titre
BCE (BCE, 62,89$) : l’analyste de la Banque Scotia abaisse sa recommandation sur le titre
La transaction entre Rogers et Shaw est à peine finalisée que pointent à l’horizon les résultats financiers du premier trimestre de 2023. L’analyste Maher Yaghi, de la Banque Scotia, en profite pour revoir ses prévisions pour les grands joueurs de l’industrie.
Maher Yaghi en profite pour abaisser sa recommandation sur le titre de BCE, qui passe de «surperformance» à «performance égale au secteur». Son cours cible sur un an est aussi réduit, lui qui passe de 66$ à 64$.
À son avis, BCE devra affronter des comparables difficiles avec ceux du premier trimestre de 2022, alors qu’elle avait pu bénéficier d’ajustements rétroactifs favorables à l’industrie des médias. «Toutefois, les marges bénéficiaires des services filaires et sans-fil seront en baisse alors que l’entreprise doit toujours composer avec des pressions inflationnistes sur ses coûts, des dépenses importantes en marketing pour vanter ses services de fibre optique jusqu’au domicile et des promotions plus agressives», dit-il.
BCE cessera de séparer les résultats de ses divisions filaires et sans-fil dès cette année, mais l’analyste continue de les séparer dans ses prévisions pour faciliter la comparaison avec les chiffres rapportés en 2022. «Toutefois, pour nous conformer aux nouvelles méthodes de divulgation des résultats, nous anticipons que l’entreprise dévoilera un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) combiné pour les deux divisions en baisse de 2% par rapport à celui de l’an dernier, alors que la direction de BCE mise sur une croissance de 2% à 5%», écrit-il.
L’analyste anticipe entre autres que BCE gagnera 32 000 abonnés à ses services Internet filaires durant le trimestre grâce à des gains dans les territoires où la fibre optique est disponible, en partie compensée par des pertes de parts de marché dans ceux où la technologie n’est pas disponible, en raison d’une augmentation de la concurrence de la part des câblodistributeurs.
Globalement, il s’attend à ce que les revenus des divisions des services filaires et sans-fil grimpent respectivement de 3% et de 6% sur un an, alors que ceux de la division médias devraient reculer de 5%.
Il ajoute que le BAIIA de la division des services sans-fil grimpera de 5% sur un an, alors que ceux des services filaires et des médias reculeront respectivement de 1% et de 38%.
Il en résultera un bénéfice par action ajusté de 0,74$, comparativement à 0,89$ au premier trimestre de 2022.