BRP a présenté sa nouvelle gamme de VTT Can-Am Commander. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de L’Oréal, Iamgold et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
L’Oréal (OR, 316,80 euros) : une bonne performance qui se reflète déjà pleinement dans la valeur du titre
L’Oréal a été en mesure de conserver sa marge bénéficiaire brute en 2020 à 73,1%, elle qui était de 73% en 2019, malgré la pandémie de COVID-19 qui a perturbé l’économie mondiale l’an dernier, entre autres grâce à la progression de 62% des ventes en ligne, elles qui ont totalisé 26,6% de tous les revenus de l’entreprise l’an dernier, un record.
Cela force Emma Letheren, analyste chez RBC Marchés des capitaux, à relever son cours cible sur un an à 231 euros pour le fabricant de cosmétiques, lui qui était auparavant de 205 euros.
Le hic, c’est que ce cours cible révisé est encore loin de la valeur actuelle du titre, qui se négocie à plus de 317 euros à la Bourse de Paris.
«Nous conservons notre recommandation de performance égale au secteur. Nous admirons la capacité de L’Oréal à générer des revenus et sa capacité à investir dans sa marque. Toutefois, nous croyons que la performance se reflète déjà pleinement dans la valeur du titre», dit Mme Letheren.
L’analyste explique que le titre de l’Oréal se négocie à 38 fois le ratio valeur d’entreprise divisé par le bénéfice d’exploitation net après impôts (EV/NOPAT) de l’exercice 2022, alors que les autres titres suivis par RBC dans le secteur de l’alimentation et des produits de soins personnels ont en moyenne un ratio de 25.
Cette dernière a toutefois deux scénarios pour la trajectoire du titre, un positif et un négatif.
Selon le scénario positif, l’industrie des produits de beauté poursuit sa progression et la consommation s’accélère dans les produits émergents et les ventes grimpent de 0,3% par année (l’analyste s’attend plutôt à un déclin de 0,1%) et les marges progressent de 40 points de base par année. L’action vaudrait alors 371 euros.
Selon le scénario pessimiste, l’industrie des produits de beauté décline et l’économie des marchés émergents souffre. Des changements à la haute direction font en sorte que L’Oréal perd des parts de marché. Les ventes reculent de 0,3% par année et les marges baissent de 40 points de base par année. L’action vaudrait alors 184 euros.
Iamgold (IAG, 3,34$US): des résultats sous les attentes
Iamgold (IAG, 3,34$US): des résultats sous les attentes
La société aurifère Iamgold a fait état de résultats financiers inférieurs aux prévisions au quatrième trimestre, alors que les activités à la mine Westwood, en Abititi-Témiscamingue, tournent au ralenti en attendant la conclusion d’une enquête liée à une secousse sismique survenue en novembre.
«Iamgold a fait état de réserves estimées de 13,9 millions d’onces d’or à la fin de 2020, en baisse par rapport à celles de 15,1 millions d’onces à la fin de 2019», note Anita Soni, analyste à la CIBC.
La minière a déclaré un bénéfice par action ajusté de 0,04$ au quatrième trimestre, alors que le consensus des analystes et Mme Soni anticipaient respectivement 0,09$ et 0,08$.
«Les résultats inférieurs aux prévisions sont le résultat d’une hausse des frais d’exploitation et d’un taux d’imposition supérieur après quelques ajustements», note l’analyste.
La minière a par ailleurs affirmé que les activités à la minie Westwood allaient reprendre au second semestre de l’exercice 2021 et que la production de la mine devrait se situer entre 45 000 et 65 000 onces cette année.
«La reprise des activités d’extraction sous terre attendue au second semestre de l’exercice et sont soutenues par un plan de résilience opérationnelle visant l’extraction dans de multiples zones de la mine en toute sécurité», soutient l’entreprise.
L’analyste conserve une opinion neutre sur le titre et son cours cible sur un an de 4,50$US.
BRP (DOO, 92,06$): l’innovation au premier plan
BRP (DOO, 92,06$): l’innovation au premier plan
BRP a annoncé cette semaine le renouvellement d’une facilité de crédit qui devrait lui permettre d’économiser 30 millions de dollars par année en frais d’intérêts.
Le fabricant de véhicules de sports motorisés, de systèmes de propulsion et de bateaux, a aussi dévoilé ses modèles 2022 de motoneiges Ski-Doo, sa toute nouvelle gamme de véhicules tout-terrain Can-Am Commander 2021, de même que l’introduction de ses motoneiges Lynx en Amérique du Nord.
L’analyste Benoit Poirier, de Desjardins, juge que ses annonces auront un impact «légèrement positif» sur l’entreprise de Valcourt.
Il note que les motoneiges Ski-Doo bénéficieront de la «Smart-Shox», une suspension semi-active, sur certains modèles. Selon BRP, cette technologie représente «un bond en avant avec des réglages automatiques pour le rebond et la compression, offrant une maniabilité optimale dans toutes les conditions».
Et les amateurs de sentiers bénéficient d’un choix élargi de moteurs Rotax à 4 temps avec l’introduction du 900 ACE Turbo R, le plus puissant moteur de Ski-Doo à ce jour avec 180 chevaux, et un nouveau groupe motopropulseur 900 ACE Turbo qui produit 130 chevaux.
«Rappelez-vous que Ski-Doo reste le leader en Amérique du Nord avec une part de marché de 49% en 2019, elle qui était de 41% en 2006», ajoute M. Poirier.
Quant à l’introduction des modèles Lynx (fabriqués en Finlande) en Amérique du Nord, l’analyste rappelle qu’ils sont conçus pour affronter des conditions rigoureuses et se vendent avec de fortes marges bénéficiaires. «BRP possède une part de marché de 60% en Europe du côté des ventes de motoneiges», note l’analyste.
«Globalement, nous sommes satisfaits de ces annonces, qui viennent appuyer notre thèse que l’innovation mène à des gains de parts de marché», écrit-il.
L’analyste réitère sa recommandation d’achat sur le titre et son cours cible sur un an de 107,00$.