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À surveiller: Marché Goodfood, 5N Plus et Bombardier

Denis Lalonde|Publié le 18 octobre 2022

À surveiller: Marché Goodfood, 5N Plus et Bombardier

Marché Goodfood veut renouer avec la rentabilité durant son exercice 2023. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Marché Goodfood, 5N Plus et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Marché Goodfood (FOOD, 0,44$) : un retour aux racines qui marque la fin des livraisons à la demande

Dans l’espoir de revenir à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) positif d’ici la fin de la première moitié de son exercice 2023, Marché Goodfood a annoncé à la fin de la semaine dernière qu’elle mettait fin à son service de livraison à la demande.

L’entreprise souhaite revenir à ses racines en offrant des boîtes de repas prêts à cuisiner et pourra fournir des produits d’épicerie en complément.

«C’est un virage majeur pour l’entreprise, parce que la direction a investi beaucoup d’énergie au cours des 12 à 18 derniers mois à développer le service de livraison à la demande. La charge de dépréciation hors trésorerie de l’ordre de 45 à 50 millions de dollars (M$) liée à l’abandon de ces activités rend la chose évidente», écrit Martin Landry, analyste chez Stifel.

Selon lui, l’attention des investisseurs se tournera à présent sur le bilan financier de l’entreprise et sur sa capacité à garder la tête hors de l’eau.

«À la fin du mois d’août, Goodfood possédait des liquidités de 38M$ et n’avait aucune obligation de rembourser de la dette à court terme. Selon nos modèles, la société n’aura pas besoin d’obtenir de nouveaux capitaux d’ici un an, mais notre visibilité sur le taux d’utilisation des flux de trésorerie reste limitée», prévient-il, précisant que les flux de trésorerie de la société ont fondu de 108M$ au cours des 12 derniers mois, ce qui rendait le changement de stratégie nécessaire.

Martin Landry croit qu’en raison de la situation financière précaire de Goodfood et de son parcours mitigé, il faudra du temps avant que les investisseurs retrouvent une certaine confiance envers le titre de l’entreprise.

La direction de Goodfood s’attend à générer des revenus de 50M$ à 51M$ durant le quatrième trimestre de son exercice 2022, ce qui est conforme à la prévision de 50,2M$ de Martin Landry, mais inférieur à la moyenne du consensus des analystes, établie à 53,3M$.

L’entreprise prévoit aussi encaisser une perte nette avant intérêts, impôts et amortissement de 2M$ à 4M$, alors que consensus des analystes ciblait une perte de 8,9M$. «Les initiatives de réduction des coûts implantées par la direction devraient être vues comme un élément positif. Ils pourraient permettre à Goodfood de renouer avec les profits plus rapidement que prévu», note l’analyste.

Martin Landry émet une recommandation de «conserver» le titre de Goodfood et abaisse son cours cible sur un an à 0,60$, lui qui était auparavant de 1,00$.

 

 

5N Plus (VNP, 1,53$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève sa recommandation

5N Plus (VNP, 1,53$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève sa recommandation

La société montréalaise 5N Plus a signé une prolongation d’entente de dix ans avec Sierra Space pour lui fournir des cellules solaires pour le marché spatial par le biais de sa filiale Azur Space.

Sierra Space est une entreprise américaine qui œuvre dans l’industrie spatiale commerciale.

«Selon les détails de l’entente, Azur produira une nouvelle gamme de cellules solaires, nommée MWT, à l’usage exclusif de Sierra Space. Les deux entreprises vont développer la technologie en collaboration. Azur conservera la propriété intellectuelle sur la technologie alors que Sierra conservera celle sur les équipements», explique l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.

Cette prolongation de contrat s’ajoute à celle signée le 29 septembre avec First Solar qui prévoit une augmentation des livraisons de matériaux semiconducteurs utilisés dans la fabrication de modules photovoltaïques à couches minces. Grâce à cette entente, la production de semiconducteurs augmentera de 35% durant l’exercice 2023 et de plus de 100% en 2024.

«Nous croyons que First Solar représente 16% des revenus de 5N Plus et que cette nouvelle entente se traduira par une hausse de bénéfice net au cours des deux prochaines années», précise l’analyste.

Rupert Merer ajoute que les deux ententes donnent une certaine visibilité sur la croissance dans l’industrie spatiale. Il croit que 5N Plus est bien positionnée en tant que leader parmi les fournisseurs de semiconducteurs pour l’industrie.

«Nous croyons que l’entente avec Sierra démarrera l’an prochain et pourrait générer de fortes marges bénéficiaires», dit-il.

Il estime que le titre de 5N Plus se négocie à un ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) de 4,4 fois, ce qui se compare à 6,5 fois pour d’autres entreprises du secteur.

S’il conserve son cours cible sur un an inchangé à 2,50$, Rupert Merer n’en relève pas moins sa recommandation, qui passe de «performance égale au secteur» à «surperformance».

 

 

Bombardier (BBD.B, 29,98$) : Honeywell augmente ses prévisions de nouvelles commandes de 1100 appareils sur dix ans

Bombardier (BBD.B, 29,98$) : Honeywell augmente ses prévisions de nouvelles commandes de 1100 appareils sur dix ans

La National Busines Aviation Association – Business Aviation Convention & Exhibition (NBAA-BACE) commence ce matin et se déroulera jusqu’à jeudi à Orlando, en Floride.

L’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, sera présent, tout comme un millier d’entreprises, incluant les leaders de l’industrie comme Bombardier, Dassault et Gulfstream. Ce dernier soutient qu’il scrutera particulièrement les discussions entre participants, prendra le pouls des conditions de marché et surveillera les nouvelles commandes qui seront annoncées.

«En prélude à ce congrès, Honeywell a récemment publié le document 2022 Global Business Aviation Outlook. L’entreprise prévoit commander 8500 avions d’affaires durant la période 2023-2032, dont la valeur totaliserait 274 milliards de dollars américains. Ces chiffres sont tous deux en progression de 15% par rapport aux données publiées l’an dernier, qui misaient entre autres sur des commandes de 7400 appareils», note l’analyste.

Honeywell ajoute que selon des sondages effectués auprès de répondants de l’industrie, les lignes de productions sont vendues à pleine capacité pour les prochaines années.

«L’industrie des avions d’affaires bénéficie grandement d’une vague de nouveaux acheteurs et de nouveaux utilisateurs, en grande partie attribuable aux nouvelles habitudes liées à l’arrivée de la pandémie de COVID-19», affirme le président de Honeywell Aerospace, Heath Patrick.

Une estimation qui pourrait être particulièrement profitable à Bombardier est que les appareils à longue portée devraient constituer 70% de toutes les dépenses dans les avions d’affaires au cours des cinq prochaines années.

«Cette dynamique de marché supporte la décision de la direction de Bombardier de se départir de ses activités dans les avions à plus courte portée pour se concentrer sur son appareil phare, le Global 7500, de même que sur le Global 8000 dont l’entrée en service est prévue pour 2025», ajoute l’analyste.

Benoit Poirier réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Bombardier, de même que son cours cible sur un an de 82$.