Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.
Que faire avec les titres de Mediagrif, Gildan, et CP ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Mediagrif (MDF, 9,72 $): Prélude à une transaction
Le passage du flambeau s’effectuera ce week-end, ce qui pourrait potentiellement être le prélude à la vente de la compagnie, selon Richard Tse, analyste à la Financière Banque Nationale.
En effet, la société de technologie de l’information de Longueuil annonçait hier soir que le président et chef des opérations Claude Roy se retirera pour des raisons de santé le 31 mars, rapporte l’analyste. L’actuel directeur financier Paul Bourque assurera l’intérim durant le processus de recrutement d’un successeur.
Bien que cela ne constitue pas en soi une surprise étant donné que M. Roy l’avait laissé entendre en septembre, le changement à la direction pourrait être l’élément catalyseur à la mise en place d’une stratégie alternative qui pourrait inclure la vente de la compagnie, affirme l’analyste de la Financière.
Mediagrif susciterait l’intérêt de firmes d’investissement privé, croit-il. Selon son analyse d’un achat par endettement (leveraged buy out), il estime qu’une éventuelle transaction de ce type pourrait s’effectuer à un prix supérieur à 14 $.
Pour l’instant, il ne s’agit que de spéculation, prévient l’analyste qui souligne qu’il est généralement très difficile de déterminer le moment où se produit ce genre de transaction. Mais la probabilité d’un tel dénouement chez Mediagrif augmente avec le changement à la direction, selon lui.
Il maintient sa recommandation « performance égale au secteur » et son cours cible de 12 $.
Gildan (GIL, 48,05 $): Un cas isolé
La faillite de l’un de ses distributeurs sera-t-elle un cas isolé, ou suggère-t-elle plutôt que d’autres acteurs de la distribution en gros pourraient également être à risque, et ainsi fragiliser les manufacturiers tel Gildan ?
Le distributeur Heritage Sportswear annonçait en début de semaine qu’il cesse ses opérations, ce qui entrainera une perte entre 19 et 23 millions pour Gildan, et réduira ses bénéfices par action entre 0,09 à 0,11 $.
L’analyste Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale est d’avis qu’il s’agira d’un cas isolé. Néanmoins, les investisseurs sont certainement en droit de se demander si le réseau de distribution en gros du secteur s’affaiblit et pourrait faire d’autres victimes.
La direction de Gildan ne semble pas s’inquiéter outre mesure. Elle indique que les ventes de 60 millions qui seront affectées par la situation chez Heritage pourront pour la plupart être redirigées vers d’autres grossistes, ce que croit l’analyste. L’impact sur les bénéfices ne sera donc que temporaire.
Vishal Shreedhar croit que ses coûts de production relativement bas ainsi que sa position quant à la responsabilité sociale offrent à la société dont le siège social est à Montréal de nombreuses opportunités. De plus, l’analyste reconnait que sa situation financière et sa capacité à générer des flux de trésorerie sont des atouts.
Toutefois, compte tenu de la valorisation actuelle du titre, l’analyste de la Financière préfère demeurer sur les lignes de côté, son cours cible de 48 $ étant déjà atteint.
Canadian Pacific Railway (CP, 271,47 $): Un hiver difficile
Principalement à cause d’une température d’hiver qui a rendu les opérations extrêmement difficiles, l’analyste de Scotiabank Turan Quettawala prévoit maintenant que le volume du transporteur ferroviaire canadien au premier trimestre diminuera de 1 %, ce qui est significativement inférieur à sa prévision d’une augmentation de 6,6 %. En conséquence, il abaisse sa prévision de bénéfices par action pour le premier trimestre à 2,93 $, soit 14 % de moins que son estimé précédent de 3,39 $.
L’analyste rappelle que plusieurs jours où la température atteignait -40C ainsi que des tempêtes de neige dans plusieurs régions ont lourdement affecté les opérations.
La direction de CP demeure sûre d’atteindre une augmentation de volume de l’ordre d’environ 5 % pour l’ensemble de l’année 2019, le retard du premier trimestre étant comblé par de meilleures conditions durant le reste de l’année.
L’analyste de la Scotia préfère une approche un peu plus conservatrice compte tenu d’un environnement macro-économique incertain et il limite sa prévision de croissance du volume à 4 %. Il maintient néanmoins sa recommandation à « surperformance », et il fixe son cours cible à 300 $.
L’analyste signale également qu’à 14,7 fois les bénéfices estimés pour 2020, le titre se négocie à escompte comparativement à ses concurrents. Il prévoit que ce multiple augmentera lorsque la croissance reprendra. De plus, la direction pourrait annoncer une hausse significative du dividende (15-20 %) lors de son assemblée générale en mai.
La divulgation des résultats du premier trimestre est prévue pour le 17 avril.