Les décisions des PME de placer des publicités numériques restent en suspens, et plusieurs d’entre elles considèrent, pour une première fois, mettre leur argent ailleurs que sur Facebook. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Meta Platforms, Rogers Communications et H2O Innovation? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Meta Platforms (FB, 214,14 $ US): moins de revenus publicitaires des PME
Les revenus publicitaires en provenance des PME sont de nouveau à la baisse sur Facebook et, avec de nouvelles options qui s’offrent ailleurs, la tendance ne risque pas de se renverser à court terme, estime RBC Marchés des capitaux.
L’analyste Brad Erickson rappelle que les décisions des PME de placer des publicités numériques restent en suspens, et que plusieurs d’entre elles considèrent, pour une première fois, mettre leur argent ailleurs que sur Facebook. Il ajoute ne pas avoir perçu non plus d’améliorations du côté de l’algorithme.
La Banque Royale croit que la situation pourrait se renverser. Étant donné l’immensité de l’audience de Facebook ainsi que leur conversion d’échelle, les dollars qui ont quitté pour voir si l’herbe était plus verte chez le voisin devraient revenir, mais la Banque Royale ne voit pas cette situation se produire à court terme, ce qui pourrait avoir un impact sur le titre.
L’institution financière remarque de plus que si les revenus liés aux agences agissant pour les PME diminuent, ils augmentent chez les compétiteurs (Google, TikTok, LinkedIn et les influenceurs en particulier).
Il existe également la possibilité que les inquiétudes concernant la vie privée des utilisateurs sur les réseaux sociaux imposent une pression négative sur des sites comme Facebook, qui se servent justement de l’information récoltée auprès des usagers et de tiers.
En raison des baisses de revenus, des inquiétudes liées à la vie privée ainsi qu’à l’impact de la guerre en Ukraine, la Banque Royale abaisse son cours cible de 245 $ US à 240 $ US. Elle maintient toutefois sa prévision de surperformance au secteur.
Rogers Communications (RCI.B, 73,80 $): un titre encore attirant malgré sa bonne performance
Rogers Communications (RCI.B, 73,80 $): un titre encore attirant malgré sa bonne performance
Même si le titre de Rogers Communications s’est fortement élevé au cours de la dernière année, la Banque Scotia estime que sa valorisation demeure attirante.
Le titre a grimpé de 23% au cours des 12 derniers mois (et de 25% depuis le 1er octobre dernier), remarque l’analyste Jeff Fan, poussé par une amélioration des fondamentaux du sans-fil et le retour du marché vers des noms établis.
La Scotia croit que le titre sera encore propulsé au cours des prochains mois par de forts résultats pour le premier trimestre de 2022, qui seront présentés le 20 avril, par la conclusion de l’acquisition de Shaw d’ici la mi-juin ainsi que par les synergies que l’ajout de Shaw dans le giron de Rogers va apporter.
Jeff Fan prévoit que le secteur de la téléphonie devrait être meilleur, et estime à 2,4% l’augmentation des revenus moyens par client en raison de la stabilité de la compétition et de vents de dos du secteur. Du côté du sans-fil, il s’attend à des revenus de 2,1 G$ (en progression annuelle de 3,6%) et à un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,07 G$ (+5,7%). L’analyste avance que la transition axée sur la téléphonie sans fil aidera Rogers à améliorer sa valorisation.
L’institution financière s’attend également à une montée de 2,4% du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de la câblodistribution, et des revenus de 1 G$. Elle croit que la transition vers l’abonnement numérique est aussi une bonne stratégie pour Rogers.
Elle attend également d’avoir plus d’informations sur la vente éventuelle de Freedom mobile, rendue nécessaire après l’annonce de l’acquisition de Shaw.
La Scotia fait passer son cours cible pour les 12 prochains mois de 80 $ à 87 $, tout en maintenant sa prévision de surperformance relative au secteur.
H2O Innovation (HEO, 2,25 $): une acquisition vermontoise sucrée
H2O Innovation (HEO, 2,25 $): une acquisition vermontoise sucrée
H2O Innovation a signifié son intention d’acquérir Leader Evaporator, un producteur d’équipements acéricoles vermontois qui lui permettra d’augmenter son empreinte sur le marché américain et de doubler sa capacité manufacturière dans le domaine.
L’entreprise québécoise possède déjà sa propre ligne de produits acéricoles, un secteur dans lequel elle œuvre depuis les 30 dernières années. La transaction, dont le montant n’a pas été dévoilé et qui devrait être finalisée d’ici le 1er juillet 2022 et sera financée à même les liquidités disponibles de l’entreprise ou les facilités de crédit existantes, lui permettra d’augmenter ses parts de marché et de solidifier sa position aux États-Unis ainsi que d’étendre ses capacités de fabrication.
H2O possède une installation de 81 390 pieds carrés à Ham-Nord, et celle de Swanton, au Vermont, ajoute un autre 103 78 pieds carrés.
En plus de l’ajout de parts de marché et de la capacité de production accrue, Financière Banque Nationale indique que l’acquisition lui permettra de mettre la main sur 53 distributeurs supplémentaires (elle en a présentement 50) et de faire croître ses revenus liés aux produits de l’érable de 60% à 70%.
L’analyste Endri Leno estime à environ 10 M$ annuellement les revenus de ce secteur pour H2O, ce qui signifierait un ajout d’environ 6,5 M$. Même si la proportion de revenus de H2O tirés de l’industrie de l’érable demeure petite relative au total, la Banque Nationale voit l’acquisition de manière positive étant donné l’ajout important de capacité de production ainsi que l’empreinte et les possibilités de distribution améliorée aux États-Unis.
La Banque Nationale maintient son cours cible à 3,25 $ et sa prévision de surperformance du secteur pour H2O.