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À surveiller : Metro, Aritzia et Banque TD

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller : Metro, Aritzia et Banque TD

La demande pour les vêtements à la mode de la chaîne de 115 boutiques continue de résister à l’effet du ralentissement économique. (Photo: Denis Lalonde)

Que faire avec les titres de Metro, Aritzia et Banque TD? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Metro (MRU, 74,81$): la croissance se modérera après le solide deuxième trimestre

L’épicier et pharmacien a dévoilé un solide deuxième trimestre conforme aux attentes, mais Chris Li de Desjardins Marché des capitaux prévient qu’il s’agit probablement du point culminant pour la croissance du bénéfice cette année.

L’analyste prévoit en effet que la progression de bénéfice se modérera d’ici la fin de l’année à mesure que l’inflation reviendra à la normale.

«Les dirigeants observent déjà une modération de l’inflation, mais elle reste encore élevée par rapport au niveau d’avant la pandémie», explique l’analyste.

Au deuxième trimestre, Metro a dégagé un bénéfice net ajusté de 0,96$ par action, en hausse de 14,3% alors que l’analyste avait misé sur 0,95$. Le consensus était de 0,93$.

L’analyste attribue la différence à la marge brute de 20,1% qui est restée stable au lieu de décliner à 19,8%. En revanche, les dépenses générales et administratives ont augmenté de 7% à 460 millions de dollars, en éliminant l’effet des cartes-cadeaux de 8M$ versées aux employés de première ligne un an plus tôt.

La marge opérationnelle s’est améliorée de 10 points de pourcentage au lieu de décliner de 20 points grâce au «bon contrôle des coûts et à l’effet sur ces marges de la hausse des revenus (qui épongent les frais fixes)», explique l’analyste.

Les ventes des magasins d’alimentation comparables ont augmenté de 5,8%, propulsées par l’inflation du panier de 9%. Sans cet impact, ces ventes ont décliné de 3,2%, précise-t-il.

Les pharmacies ont volé la vedette grâce à la levée des restrictions sanitaires d’un n plus tôt. Les ventes comparables des produits de santé et de beauté de la section commerciale ont bondi de 12,2% alors que Chris Li avait misé sur une hausse de 7,5%.

«Globalement, les résultats ne changent pas notre point de vue. Les solides résultats reflètent une bonne exécution et sont déjà largement intégrés au cours du titre», note Chris Li.

Étant donné que le titre s’échange déjà à un multiple d’évaluation de 17,2 fois les bénéfices prévus, supérieur à la moyenne de 16 fois depuis dix ans, le potentiel d’appréciation se collera à la croissance annuelle des bénéfices de 7 à 9% prévue, ajoute-t-il.

Avant la téléconférence matinale, Chris Li ne touche pas à son cours cible de 77$. Il recommande toujours de «conserver» le titre.

Aritzia (ATZ, 41,82$): la stratégie de devancer les commandes nuit encore aux marges

Aritzia (ATZ, 41,82$): la stratégie de devancer les commandes nuit encore aux marges

La demande pour les vêtements à la mode de la chaîne de 115 boutiques continue de résister à l’effet du ralentissement économique sur les revenus et les dépenses des consommateurs, indiquent les recherches de Brian Morrison de TD Cowen.

Aritzia n’a donc pas à multiplier les promotions pour faire croître ses revenus, ce qui devrait rassurer les investisseurs au fil du temps, ajoute-t-il.

Malgré ce portrait favorable, l’analyste reconnaît que l’inflation augmente les dépenses d’approvisionnement et de main-d’œuvre et tempère les marges. La stratégie du détaillant de devancer ses commandes printanières et de manteaux pouffant et d’entreposer les marchandises vise à éviter les ruptures de stock et à satisfaire les clientes à long terme.

L’analyste prévoit donc que la marge brute décline de 240 points de pourcentage à 38% tandis que les dépenses générales et administratives augmentent de 25 points de pourcentage, au quatrième trimestre.

Deux semaines avant le dévoilement des résultats annuels, le 2 mai, Brian Morrison espère que les solides revenus se répercuteront tout de même sur les profits. Il n’écarte pas la possibilité que le détaillant surpasse le bénéfice prévu au quatrième trimestre.

L’analyste de TD Cowen table sur une croissance de 32,6% des revenus (à 593,3 millions de dollars), de 10,9% du bénéfice d’exploitation ajusté (à 99 M$) et de 2,5% du bénéfice à 0,36$ par action.

L’analyste s’attend à ce que les stocks doublent alors qu’ils avaient bondi de 187% du troisième trimestre. La hausse des stocks lui semble «gérable » compte tenu de l’assortiment des marchandises commandées et de la demande résiliente.

L’ouverture en août d’un nouveau centre de distribution de Vaughan (Ontario) devrait aussi améliorer l’efficacité de la chaîne logistique. «Les stocks devraient rester élevés tant que le détaillant ne sera pas pleinement confiant qu’il peut raccourcir les délais de ses commandes», explique-t-il.

L’exercice financier 2024 commence aussi du bon pied en termes de revenus, mais Brian Morrison prévient que les pressions sur les marges persisteront au premier semestre avant que le renversement se manifeste au deuxième.

Le rebond des marges prévu au deuxième semestre de 2024 est un «catalyseur clé» pour l’action d’Aritzia qui entretemps peut puiser dans ses flux de trésorerie pour racheter ses actions, indique l’analyste.

À moyen terme, l’action d’Aritzia recèle au bon potentiel haussier grâce au succès de son expansion aux États-Unis, un marché qui lui offre de vastes perspectives de croissance.

Brian Morrison renouvelle sa recommandation d’achat et son cours-cible de 62$, soit 25 fois le bénéfice prévu à la mi-2025.

Banque TD (TD, 83,28$): un bon moment d’acheter le titre avant deux catalyseurs potentiels

Banque TD (TD, 83,28$): un bon moment d’acheter le titre avant deux catalyseurs potentiels

Maintenant que les bons résultats du premier trimestre de Charles Schwab (SCHW, 54$US) diminuent les craintes que la fuite de dépôts devienne une menace au modèle d’affaires du courtier (dont TD détient 12%), le moment est opportun de considérer l’action de la Banque TD, juge Paul Holden de TD Cowen, qui en recommande à nouveau l’achat.

Non seulement le recul de l’action de la banque par rapport au gain de ses rivales depuis le début de l’année offre-t-il un bon point d’entrée, mais le titre pourrait aussi bénéficier de deux catalyseurs potentiels, renchérit l’analyste. Déjà, l’action de TD a regagné 9% de sa valeur depuis le creux annuel du 24 mars.

Paul Holden croit en effet que les résultats du deuxième trimestre de la Banque TD pourraient rassurer les investisseurs comme l’ont fait ceux des banques américaines. «Les banques américaines ont produit des bénéfices supérieurs aux attentes et ont affiché un déclin modeste de leurs dépôts et une légère hausse des marges d’intérêt par rapport au trimestre précédent», note l’analyste.

Les résultats de Banque TD ne «produiront pas d’étincelles» le 25 mai, mais «ils devraient peu souffrir des problèmes de liquidités rencontrés par les banques régionales américaines» qui ont éclaté au début de mois de mars.

Banque TD est aussi aux prises avec son offre pour la banque américaine First Horizon (FHN, 18,35$US) dont l’approbation par les autorités réglementaires tarde. Paul Holden estime que les deux parties devraient bientôt s’entendre pour prolonger de six mois ou plus l’offre au-delà de l’échéance du 27 mai. TD a aussi amplement de justifications pour abaisser son offre, de 25 $US à 22,50 $US par action, croit-il, étant donné la dépréciation bancaire des derniers mois.

«Le report de l’échéance au prix original serait une déception pour les actionnaires (de TD), mais un délai et un prix inférieur calmeraient les préoccupations au sujet du niveau de ses capitaux propres», explique Paul Holden. Chaque trimestre qui s’écoule et chaque réduction de 10% de prix offert pour la banque américaine ajouterait 30 points de pourcentage au ratio des capitaux de base de TD, précise-t-il.

Les nouveaux termes de l’offre pourraient être annoncés à la fin d’avril ou au début de mai, entrevoit l’analyste.

Paul Holden diminue légèrement ses prévisions de bénéfices pour 2023 à 8,43$ par action afin de s’ajuster aux nouvelles perspectives fournies par Charles Schwab.

En conséquence, son cours-cible passe de 100 à 97$, soit 10 fois le bénéfice prévu de TD, plus 12$ par action pour la valeur de sa participation dans Charles Schwab.