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À surveiller : Metro, Boralex et Alithya

Dominique Talbot|Publié le 16 août 2024

À surveiller : Metro, Boralex et Alithya

Le bénéfice net de Metro a chuté de 14,6%, à 296,2 millions de dollars au troisième trimestre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Metro, Boralex et Alithya? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Metro (MRU : 84,58 $) : profits en baisse, confiance à la hausse

À 6,65 milliards de dollars (G$), le chiffre d’affaires de Metro pour son troisième trimestre de 2024 a connu une hausse de 3,5% par rapport à la même période l’année dernière, a déclaré l’entreprise lors de la diffusion de ses résultats plus tôt cette semaine.

Par contre, son bénéfice net a chuté de 14,6%, à 296,2 millions de dollars (M$), et son bénéfice par action a baissé de 12,1% à 1,31$.

Ces deux reculs ne semblent pas inquiéter les analystes qui suivent les activités du détaillant québécois. La transition maintenant terminée du nouveau centre de distribution automatisé de Terrebonne, ainsi que celle à venir du centre de la grande région de Toronto, notamment, insufflent un vent d’optimisme pour 2025 après certains vents contraires en 2024.

De leurs côtés, les chiffres d’affaires des pharmacies comparables (ouvertes depuis plus d’un an) a augmenté de 5,2%, alors que celui des magasins d’alimentation s’est limité à 2,4%.

Ainsi, la Financière Banque Nationale fait passer son cours cible de l’action sur une période d’un an de 85$ à 88$. Elle s’appuie sur un multiple de 10,5 fois le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissements par rapport aux estimations de l’exercice financier 2026.

«Nous croyons que Metro est une entreprise solide qui livre depuis longtemps rendements sur le capital investi. Même si ces estimations s’appuient sur une évaluation adéquate, nous croyons que le ralentissement connu en 2024 ne sera que temporaire et que la croissance reprendra en 2025», écrit l’analyste Vishal Shreedhar.

De son côté, RBC Marchés des capitaux conserve son cours cible à 84$. Tout en soutenant également que des vents contraires ont soufflé en 2024, notamment en raison des investissements nécessaires pour l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement.

«Alors que l’exercice financier 2024 tire à sa fin pour Metro, une année de transition, la priorité demeure d’offrir la meilleure valeur possible à sa clientèle puisque c’est ce qu’elle recherche. Les marques à rabais et les produits en promotion dépassent d’ailleurs largement les marques conventionnelles et nationales offertes à des prix élevés. Le troisième trimestre de 2024 démontre le positionnement solide de Metro tant dans les produits à rabais que conventionnels, ce qui démontre la force de sa capacité d’exécution», exprime l’analyste Irene Nattel.

Boralex (BLX : 34,74$) : vents de dos et perspectives à la hausse

Boralex (BLX : 34,74$) : vents de dos et perspectives à la hausse

Malgré un bénéfice net de 17 millions de dollars (M$), en baisse de 2M$ par rapport à la même période l’année dernière, et une baisse des revenus de 14,3%, à 180M$, Boralex a laissé une forte impression auprès des analystes après la divulgation des résultats de son deuxième trimestre, mercredi.

Avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 130M$, supérieur aux attentes, et des liquidités disponibles de plus de 600 M$, les analystes considèrent l’entreprise en excellente position pour soutenir sa croissance.

«Boralex dispose de 623M$ de liquidités disponibles, ce qui laisse l’entreprise en bonne position pour financer sa croissance. Elle possède des leviers pour aller dans cette direction, ainsi que des appuis gouvernementaux. Mais pour atteindre sa capacité de production d’énergie à 4,4 GW en 2025, Boralex devra procéder à des acquisitions. Malgré quelques vents contraires prévus en 2025, nous nous attendons à une hausse du dividende», écrit l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.

L’institution financière conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre, ainsi que son cours cible de 46$ sur une période de 12 mois.  

Boralex «a connu du succès dernièrement au Québec en remportant un appel d’offres de projets éoliens d’une capacité de 365MW, ainsi qu’en Ontario pour une capacité de 125MW. Nous devrions voir d’autres succès du genre prochainement à la suite de sa participation à des appels d’offres à New York (590MW, énergie solaire) et au Royaume-Uni (115MW, énergie éolienne). Là-bas, l’entreprise semble gagner en confiance dans sa capacité à générer de la croissance, notamment avec la levée récente de l’interdiction par le nouveau gouvernement de produire de l’énergie éolienne à l’intérieur des terres», souligne Rupert Merer.

Du côté de RBC Marchés des capitaux, même si l’institution financière conserve sa recommandation du titre de Boralex à «performance égale au secteur», elle hausse son cours cible sur un an de 36$ à 38$.

«Notre évaluation s’appuie sur un multiple de 11 fois nos estimations de BAIIA pour l’exercice 2025. Cette évaluation est dans la même fourchette que les concurrents et représente un escompte par rapport à ceux qui ont des installations hydroélectriques et une prime par rapport à ceux avec des infrastructures de gaz naturel», dit l’analyste Nelson Ng.

Alithya (ALYA : 1,95$) : revenus en baisse, marges en hausse

Alithya (ALYA : 1,95$) : revenus en baisse, marges en hausse

Le fournisseur québécois de services de technologie de l’information Alithya a présenté mercredi les résultats de son premier trimestre de l’exercice financier 2025. Malgré une baisse des revenus de 8,1%, à 120,88 millions de dollars (M$), c’est surtout la hausse de ses marges qui a retenu l’attention des analystes.

«Alithya continue de montrer des progrès par rapport à la hausse de ses marges, ce qui est de bon augure en attente d’un éventuel rebond des revenus», a d’ailleurs souligné Jérôme Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Par exemple, la marge brute en pourcentage des revenus est passée de 28,9% au cours de la même période l’année dernière, à 31,9% au premier trimestre. Également, a partagé l’entreprise, «le BAIIA ajusté s’est accru de 11,1% pour s’établir à 10,1M$, ce qui correspond à une marge du BAIIA ajusté de 8,3% des revenus».

Alithya a aussi payé une dette à long terme au cours de ce premier trimestre.

Même si Desjardins conserve sa recommandation d’achat de l’action de l’entreprise, l’institution financière n’entrevoit pas de hausse significative du chiffre d’affaires dans un avenir rapproché. En raison de la faiblesse de la valeur de son action, l’analyste voit mal comment Alithya pourrait accélérer sa stratégie de fusions et d’acquisitions.

Cela dit, les concurrents d’Alithya constatent également un ralentissement de leurs ventes, fait-il remarquer. Point positif pour l’entreprise, 83% de ses revenus ont été tirés de clients existants au même trimestre l’année dernière.

«Pour 2025, nous nous attendons maintenant à une diminution de 3,7% de la croissance organique de l’entreprise, alors que précédemment, nous nous attendions à une croissance nulle. Par contre, dit Jérôme Dubreuil, les attentes de croissance pour le BAIIA sont élevées cette année, à environ 25%, en raison des efforts importants de réduction de coûts de la direction.»

« Notre cours cible sur un an demeure inchangé à 3,50$, basé sur notre approche de valeur liquidative, qui utilise un multiple de 7,5 fois le ratio de la valeur de l’entreprise par rapport au BAIIA estimé en 2025 », termine Desjardins.