Le CN a fait d’une pierre, deux coups en nommant une nouvelle PDG: elle a mis fin à l’incertitude au sein de sa direction ainsi qu’à la dispute qui l’opposait à un investisseur activiste. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Metro, Canadien National Railways et Microsoft ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU-T 64 $): en bonne position pour 2022
Les résultats présentés il y a quelques jours par Metro pour son premier trimestre lui donnent de solides assises pour démarrer l’année 2022, estime la Banque Scotia.
Le revenu par action annoncé à 0,88 $ représente une croissance de 11,4% relativement à l’an dernier et de 23,9% sur deux ans, un rendement supérieur à celui anticipé par la Scotia (0,84 $) et le marché (0,85 $). Les revenus ont eux aussi augmenté de 0,9% (7,1% sur deux ans) pour se chiffrer à 4,3 G$, notamment en raison des ventes au détail de nourriture et de pharmacie qui ont dépassé les attentes.
L’analyste Patricia A. Baker souligne que l’entreprise continue de bien exécuter son plan, produisant au passage un ratio de marge brute (en hausse de 23 points de base annuellement) et une amélioration du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 6,2%. Metro a de plus annoncé une progression de son dividende trimestriel de 10%.
La Scotia perçoit un vent de dos relatif à l’inflation ainsi qu’une tendance soutenue des consommateurs à manger plus souvent à la maison en raison des restrictions sanitaires liées à la pandémie qui devraient propulser les épiciers pour les prochains trimestres. L’institution financière estime que le fort marketing des produits de Metro va se poursuivre, tout comme le contrôle de ses dépenses et le retour en argent aux actionnaires, ce qui va continuer de soutenir le multiple intéressant de l’entreprise.
Patricia A. Baker souligne que Metro poursuit son vaste plan de modernisation de sa chaîne d’approvisionnement. La nouvelle usine ontarienne continue de voir sa production croître, et la construction d’une nouvelle usine automatisée pour les produits frais au Québec a récemment démarré et devrait être en activité dès 2023. Ces investissements devraient considérablement accroître l’efficacité de la chaîne de production de l’entreprise en entier.
La Scotia maintient son évaluation de surperformance relative au secteur et revoit son cours cible annuel à 74 $, une hausse de 1 $ par rapport au précédent.
Canadien National (CNR 154,94 $): fin de l’incertitude à la direction
Canadien National (CNR 154,94 $): fin de l’incertitude à la direction
Canadien National (CN) a fait d’une pierre, deux coups en nommant une nouvelle PDG: elle a mis fin à l’incertitude au sein de sa direction ainsi qu’à la dispute qui l’opposait à un investisseur activiste.
L’entreprise a annoncé de bonnes nouvelles lors de la publication des résultats de son quatrième trimestre, notamment un revenu par action de 1,71 $ (en hausse par rapport à 1,43 $ l’année précédente) et les revenus ont grimpé à 3,75 G$ alors que la CIBC les avait préalablement estimés à 3,67 G$.
Mais ce qui a le plus retenu l’attention des investisseurs, et de l’analyste de la CIBC Kevin Chiang, c’est la nomination de Tracy Robinson pour remplacer Jean-Paul Ruest. Le prix de l’action du CN a chuté d’environ 5% après l’annonce, ce que l’analyste explique par une réaction du marché au manque d’expérience de la nouvelle PDG dans le monde du transport ferroviaire, malgré une feuille de route impressionnante, elle qui était membre de la haute direction de TC Energy depuis 2014.
La nomination de Tracy Robinson a ainsi mis fin au conflit opposant l’entreprise à son actionnaire activiste TCI Fund Management, qui a retiré sa demande de tenir une assemblée extraordinaire des actionnaires pour pouvoir installer ses propres candidats au conseil d’administration.
Malgré le mouvement de l’action du CN vers le bas après l’arrivée de Mme Robinson, la CIBC estime que l’entreprise ferroviaire démarre l’année 2022 en bonne position grâce à ses résultats du quatrième trimestre 2021. Kevin Chiang souligne qu’une critique adressée au CN par le passé était l’incapacité d’obtenir une croissance soutenue des revenus et bénéfices. L’entreprise a toutefois fait augmenter ses revenus d’environ 4% en deuxième moitié d’année 2021 relativement à l’exercice précédent tout en haussant de 100% ses marges supplémentaires, entre autres par des mesures efficaces de diminution de coûts.
La CIBC diminue toutefois son cours cible de 173 $ à 165 $ parce qu’elle évalue à la baisse la cible du multiple de l’entreprise, une dépréciation liée à la fin de la campagne activiste de TCI.
Microsoft (MSFT, 288,49 $ US): une croissance soutenue qui supporte l’action
Microsoft (MSFT, 288,49 $ US): une croissance soutenue qui supporte l’action
Malgré la volatilité actuelle des titres technos, BMO Marchés des capitaux estime que l’action de Microsoft sera portée par sa croissance soutenue au cours des prochains mois.
L’analyste Keith Bachman rappelle que le géant technologique a publié des résultats un peu plus hauts qu’attendu au dernier trimestre. La plupart des indicateurs étaient en ligne avec ce que la BMO avait prévu, notamment la croissance du service infonuagique Azure à 46% sur une base annuelle.
Les revenus récurrents d’utilisateurs ont été fort positifs au dernier trimestre pour Microsoft, avec une hausse annuelle de 37% du côté commercial. Même si la BMO juge que ces revenus sont volatils, elle avance que les résultats pointent vers une demande continue des services commerciaux de l’entreprise. Entre autres, les contrats à long terme pour Azure démontrent que les clients demeurent engagés à améliorer leurs infrastructures technologiques.
Keith Bachman croit que l’action de Microsoft reste peu dispendieuse relativement au ratio valeur d’entreprise/flux de trésorerie excédentaire. Pour que l’action monte, il avance que les revenus soient au rendez-vous. À ce chapitre, la BMO estime que la croissance des revenus sera en augmentation d’au moins 10% en raison d’une très bonne performance d’Azure, mais aussi de la gamme de logiciels Office.
La BMO maintient son évaluation à une surperformance du secteur pour Microsoft, mais diminue son cours cible de 360 $ US à 355 $ US. Le prix est basé sur un ratio de 35 à 36 fois valeur d’entreprise/flux de trésorerie excédentaire pour l’année fiscale 2023.