MOI permettra de dépenser ses points de manières différentes et sera accepté dans plus de 700 points de vente au Québec. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Metro, Cargojet et Canopy Growth? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 70,52 $US): nouveau programme de fidélisation à l’horizon
Metro vient tout juste d’annoncer le lancement prévu de son nouveau programme de fidélisation, MOI qui remplacera l’actuel metro&moi qui est présentement offert à sa clientèle.
Le nouveau programme, qui sera en application dès le printemps prochain, est une évolution de metro&moi, explique l’analyste Vishal Shreedar, de la Financière Banque Nationale. En plus d’offrir des récompenses plus intéressantes, MOI permettra de dépenser ses points de manières différentes et sera accepté dans plus de 700 points de vente au Québec. Parmi eux, on retrouve les Metro, Super C (qui n’avait pas de programme de fidélisation) et Première Moisson, mais aussi les Jean Coutu, qui sont actuellement attachés au programme de récompenses AIR MILES.
Metro s’est aussi adjoint la Banque Royale comme partenaire au programme. L’institution financière émettra une carte de crédit MOI-RBC.
Par contre, Moi restera cantonné au Québec pour l’instant. Les succursales ontariennes resteront avec AIR MILES. Curieusement, la bannière au rabais ontarienne du groupe, Food Basics, ne possède aucun programme de fidélisation. La Banque Nationale s’attend à obtenir des précisions sur le sujet de la part de la direction de Metro.
Vishal Shreedar souligne que metro&moi, lancé en 2010 dans les épiceries Metro, possède 1,2 million de membres et est reconnu comme étant l’un des dix meilleurs programmes de fidélisation au Canada. Il est également le numéro un lorsqu’on parle de personnalisation, selon un sondage de la firme Léger.
Même si la Banque Nationale anticipe une campagne marketing en tandem avec le lancement de MOI, elle croit que la campagne sera équilibrée et conséquente avec le modèle financier global de Metro.
Vishal Shreedar avance que Metro est une entreprise solide qui a fourni des résultats à long terme supérieurs aux attentes en raison d’une excellente exécution et allocation de capital. Ces attributs favorables sont toutefois adéquatement reflétés dans l’évaluation actuelle du titre.
La Banque Nationale conserve son cours cible de 75 $ et maintient son évaluation de performance égale au secteur pour Metro.
Cargojet (CJT, 121,07 $): vers une augmentation des vols cargo
Cargojet (CJT, 121,07 $): vers une augmentation des vols cargo
Cargojet prendra une tournure plus accentuée vers le cargo au cours des prochaines années, elle qui possède déjà de nombreux solides partenaires dans ce secteur qui représentent des opportunités de croissance.
L’entreprise aérienne canadienne a décidé de poursuivre dans la voie tracée par la pandémie, souligne l’analyste Nick Corcoran, d’Acumen Capital. Historiquement, l’espace dans les avions est divisé 50/50 entre passagers et cargo. L’arrivée de la COVID-19 et des restrictions de voyages ont toutefois amené des pointes allant jusqu’à 90% de cargo.
Cargojet a décidé de privilégier le cargo, qui représentera entre 65% et 75% de son volume d’affaires. Nick Corcoran mentionne que le passage des entreprises aériennes à des avions plus minces pour le transport de personnes (et donc avec moins d’espace cargo) soutient le modèle d’affaires avancé par Cargojet.
L’entreprise a également profité de sa toute première journée des investisseurs pour fixer ses objectifs à long terme en vue de 2026. Les revenus totaux devraient atteindre 1,3 G$ ou 1,4 G$ et le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) devrait se chiffrer autour de 500 M$ et 550 M$.
L’entreprise a de plus annoncé qu’elle n’allait utiliser que les 50 appareils qu’elle avait déjà mentionnés dans son plan de flotte préalable, sans utiliser d’autres acquisitions. Acumen Capital fait remarquer qu’elle possède également une porte de sortie si le trafic anticipé n’est pas au rendez-vous. Des clauses dans ses contrats d’acquisitions d’appareil lui permettent de différer ou de simplement annuler pour 150 M$ en valeur de commandes.
Nick Corcoran estime que Cargojet est bien positionnée pour affronter des vents contraires macroéconomiques. Son réseau domestique et son leadership dans le marché sont forts, elle possède des contrats à haute valeur ajoutée (notamment avec Amazon et DHL), son bilan et sa gestion du risque sont bons, tout comme son équipe de direction et sa culture.
Acumen Capital maintient son cours cible du titre de Cargojet à 240 $ et recommande toujours son achat.
Canopy Growth (WEED, 3,93 $): retrait de la vente au détail du cannabis
Canopy Growth (WEED, 3,93 $): retrait de la vente au détail du cannabis
Canopy Growth a annoncé qu’elle allait se retirer de la vente au détail de cannabis au Canada en vendant ses 28 magasins.
Vingt-trois de ses boutiques, opérées sous les marques de commerce Tweed et Tokyo Smoke, seront vendues à OEG Retail Cannabis (OEGRC), qui possède déjà 64 franchises Tokyo Smoke en Ontario. Les cinq autres magasins, tous en Alberta, seront acquis par 420 Investments, qui changeront par la suite le nom des commerces pour Four20.
La marque Tokyo Smoke deviendra la propriété unique de OEGRC tandis que Canopy continuera d’utiliser la marque Tweed.
L’entreprise a également mis fin à un accord de licence avec l’exploitant de dépanneurs québécois Couche-Tard.
L’analyste Matt Bottomley, de Canaccord Genuity avoue ne pas avoir été surpris par l’annonce de la transaction. Compte tenu des commentaires prodigués récemment par la direction de Canopy Growth, il était clair que l’entreprise cherchait à se désinvestir de ses activités principales dans un effort de propulser la société plus rapidement vers la profitabilité. Canopy croit que la vente de ses activités de détail au Canada vont lui permettre de réaliser des économies de frais d’exploitation, qui devraient maintenant être plus près de la limite supérieure de la fenêtre annoncée de 100 M$ à 150 M$.
En même temps, ajoute l’analyste, la cessation des activités de détail devrait concentrer les énergies de l’organisation vers ses principales productions, soit les fleurs de cannabis ainsi que les produits préroulés et emballés.
Les détails financiers de la transaction n’ont pas été dévoilés, mais Canaccord Genuity estime le coût à plus de 20 M$, en se basant sur les cinq acquisitions les plus récentes du principal consolidateur du secteur au Canada, High Tide Cannabis, qui ont payé en moyenne 800 000 $ par magasin.
Canaccord Genuity maintient sa recommandation de vente du titre ainsi que son cours cible de 2,75 $.