Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Metro, CGI et BCE

Dominique Beauchamp|Publié le 21 janvier 2021

Que faire avec les titres de Metro, CGI et BCE? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Metro, CGI et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Metro (MRU, 58,05$): le confinement enfle encore les ventes en épicerie, avant le retour à la normale

Metro divulguera les résultats du premier trimestre et tiendra son assemblée annuelle le 26 janvier.

Le confinement aura bien sûr encore profité aux achats en épicerie. Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale prévoit une hausse des ventes par magasin comparable de 11,3% par rapport à celle de 1,4% d’un an plus tôt. Cette estimation tient compte d’une augmentation de la facture moyenne, mais d’un recul du nombre de visites, particulièrement pour les magasins conventionnels Metro.

La marge brute devrait s’être améliorée de 0,20%, à 20,5%, grâce au plus grand volume des ventes et aux achats d’articles plus rentables et de produits de marque privée depuis le début de la pandémie.

Par contre, la moins grande incidence de l’influenza nuit aux ventes de Jean Coutu. Les ventes comparables de marchandises devraient avoir baissé de 2,9% tandis que celles des prescriptions auront augmenté de 2,2%, au premier trimestre.

Vishal Shreedhar voit d’un bon œil l’offre de cartes-cadeau en lieu de bonus pour 42 000 les salariés des épiceries, d’une valeur de 75 à 300$ selon les heures travaillées, puisqu’ils susciteront des achats de 5 à 10 M$. L’analyste s’attend à que les autres épiciers l’imitent.

Comme à l’habitude, Metro a aussi racheté activement de ses actions, soit 111,7 M$ au premier trimestre, ce qui est conforme à sa stratégie de répartition de capital.

Le trimestre devrait donc afficher une hausse de 18% à 0,83$ du bénéfice par action, ce qui correspond au consensus.

Vishal Shreedhar réduit légèrement son cours cible de 65 à 64$ par action parce qu’il accorde désormais au titre un multiple de 11 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 au lieu de la méthodologie précédente qui séparait Metro et Jean Coutu.

L’analyste ne recommande pas l’achat du titre dont le cours intègre déjà l’excellence de son exécution et de la répartition du capital.

De plus, l’intérêt des investisseurs pourrait s’étioler puisque les investisseurs se déplacent de plus en plus des bénéficiaires de la COVID-19 aux bénéficiaires du retour à la normale en Bourse.

 

 

Groupe CGI (GIB.A, 100,38$): les concurrents achètent, CGI suivra-t-elle le mouvement?

Groupe CGI (GIB.A, 100,38$): les concurrents achètent, CGI suivra-t-elle le mouvement?

Le 27 janvier, le groupe de services en TI dévoilera des résultats mitigés au premier trimestre en raison de l’effet de la pandémie sur plusieurs industries-clientes, dont le commerce de détail, le voyage et l’aérospatiale.

Paul Steep de Banque Scotia prévoit un repli de 0,4% des revenus (à 3 milliards de dollars), de 3,6% du bénéfice d’exploitation (à 585 M$) et de 0,7% du bénéfice par action (à 1,22$).

Les nouvelles commandes donneront un meilleur aperçu de la reprise de la demande. Au quatrième trimestre, ce repère avait regagné 26%, rappelle l’analyste.

«La société devrait profiter de la transformation numérique des entreprises. Un récent contrat additionnel de dix ans de la part du bureau des affaires consulaires du département d’État américain est positif», note Paul Steep.

CGI continue de réaliser des achats complémentaires pour ajouter à la croissance interne (telle que celle de Harris, Mackessy & Brennan en Ohio en décembre), mais l’entreprise pourrait faire bien plus en mettant son bilan à profit, fait valoir l’analyste.

CGI pourrait déployer jusqu’à 7,2 milliards de dollars dans des acquisitions si elle triplait le niveau de la dette en proportion de son bénéfice d’exploitation, (en fonction d’un multiple de 9 fois le bénéfice d’exploitation de ses prises), estime Paul Steep.

Après tout, des rivaux s’activent. Accenture a acheté 29 fournisseurs TI en 2020, Cognizant investit plus de 1,1 G$US dans sa stratégie d’acquisition tandis que le consultant français en TI Atos vient de faire une offre de 10 G$US en janvier pour l’Américaine DXC Technology, une ex-filiale de Hewlett-Packard.

Cette interrogation revient périodiquement parmi les analystes, mais CGI répète qu’elle préfère miser sur les achats plus modestes dans des marchés urbains ciblés.

En attendant les résultats, Paul Steep ne touche à sa cible de 102$, qui équivaut au cours actuel.

 

 

BCE (BCE, 54,14$): des investissements en réseau éleves ne menacent pas la hausse du dividende

BCE (BCE, 54,14$): des investissements en réseau élevées ne menacent pas la hausse du dividende

BCE dévoilera les résultats du quatrième trimestre et son aperçu pour 2021 le 4 février. Jeff Fan, de Banque Scotia, profite de l’occasion pour offrir ses perspectives.

D’abord, il prévoit que les investissements pour la mise à niveau du réseau à la norme 5G et le déploiement de la fibre optique jusqu’au domicile seront plus élevées que prévu en 2021 et 2022. Pour 2021, BCE dépensera 4,5 milliard de dollars, soit 18,9% de ses revenus, alors le consensus prévoit 4,1 G$.

Jeff Fan s’attend donc à ce que les flux de trésorerie excédentaires déclinent de 6,8% cette année au lieu d’augmenter de 10,5% comme l’estiment l’ensemble des analystes.

«Étant donné la nature temporaire de ces dépenses en capital en accéléré, le conseil d’administration devrait décider de préserver la hausse (habituelle) de 5% du dividende», croit-il. Même si le versement du dividende dépassera les flux de trésorerie excédentaires de BCE, avec un ratio de distribution de 101% en 2021, l’analyste juge que les investissements constituent le «bon geste à long terme» étant donné l’importance de la fibre optique jusqu’à domicile et du 5G ainsi que l’appui réglementaire à ces investissements.

Pour le quatrième trimestre de 2020, l’analyste s’attend à un recul du nombre de nouveaux abonnés sans-fil au service post-payé. Le déclin est attribuable au moins grand nombre de consommateurs disposés à changer de fournisseur et à la fréquentation réduite des magasins.

La diminution des revenus d’itinérance et des surcharges de données réduiront les revenus mensuels moyens par abonné de 5,2%, ce qui est mieux que le recul de 7,6% au troisième trimestre.

Les services mobiles devraient atteindre le bénéfice d’exploitation de 906 M$ prévu par l’ensemble des analystes, ajoute-il.

Le service internet devrait avoir ajouté 40 000 abonnés au quatrième trimestre tandis que le nombre d’abonnés au service Bell Télé Fibe devrait rester stable. Les revenus des services à large bande devraient toutefois baisser de 2,5% en raison de l’effet saisonnier. Un an plus tôt, l’élection fédérale avait procuré des revenus additionnels.

Quant à sa division médias, Jeff Fan prédit une chute de 10% des revenus, pire que le consensus (-8,5%), mais mieux qu’au troisième trimestre (-16,4%). Le contrôle des coûts devrait limiter le déclin du bénéfice d’exploitation à 2%.

En bout le ligne, le bénéfice trimestriel devrait baisser de 12% à 0,75$ par action, estime l’analyste, trois cents de moins que le consensus.

Prédisant un rebond de 11,6% à 3,27$ du bénéfice en 2021, Jeff Fan recommande l’achat du titre et maintient sa cible de 63$, ce qui offre un rendement total potentiel de 20%, incluant le dividende de 6%.