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À surveiller: Metro, Dialogue et Neo Performance

Dominique Beauchamp|Publié le 16 novembre 2022

À surveiller: Metro, Dialogue et Neo Performance

L’épicier a encore une fois fait montre de sa constance au quatrième trimestre en dévoilant des résultats légèrement supérieurs aux attentes. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Metro, Dialogue et Neo Performance Materials? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Metro (MRU, 72,25$) : un trimestre solide qui démontre encore la constance de l’épicier

L’épicier a encore une fois fait montre de sa constance au quatrième trimestre en dévoilant des résultats légèrement supérieurs aux attentes, indique Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux, dans une note préliminaire.

Le bénéfice dilué ajusté a avancé de 13,6% à 0,92$ par action, soit 2% de plus que le consensus et 5% de mieux que les attentes de RBC.

Les ventes par magasins comparables ont aussi dépassé les prévisions de l’analyste. Les ventes par épiceries comparables ont crû de 8% alors que RBC tablait sur une hausse de 5%.

Les ventes en ligne ont bondi de 33% au quatrième trimestre et de 160% par rapport à leur niveau au même trimestre de  2020. «Cela suggère que la pénétration des ventes en ligne s’établit un niveau plus élevé qu’avant, mais que sa part des ventes totales redevient plus normale», avance Irene Nattel.

Les ventes par pharmacies comparables ont aussi été mieux que prévu: les ventes comparables des ordonnances ont avancé de 6,4% en partie grâce aux tests rapides de la COVID-19. Les ventes comparables des marchandises chez Jean Coutu ont rebondi de 9,9% grâce au retour à la normale des habitudes d’achat, incluant la reprise de la demande pour les cosmétiques.

Quant à l’importante marge d’exploitation ajustée de 10%, elle répond aux attentes de RBC et augmente de 10 points de pourcentage malgré la hausse des frais de transport, d’énergie et d’approvisionnement .

Dans son message, le PDG Éric Laflèche indique que les pressions inflationnistes sur les coûts et la pénurie de main-d’œuvre persistent, rapporte l’analyste. Il insiste aussi sur le fait que la société prend toujours autant de soin qu’avant à offrir de la valeur aux clients à l’aide des solides programmes de mise en marché, de l’offre élargie de marques privées et de la collaboration avec ses partenaires de la chaîne d’approvisionnement.

Lors de la téléconférence matinale Irene Nattel s’attend à ce que les questions portent surtout sur l’effet de l’inflation alimentaire sur les comportements d’achat, sur la valeur de la facture moyenne et le nombre de transactions, sur la performance des épiceries au rabais par rapport aux épiceries conventionnelles et sur la dynamique compétitive et l’intensité des promotions.

L’analyste espère aussi que la société donnera un aperçu du plan de dépenses en immobilisations pour 2023.

Dans l’intervalle, Irene Nattel maintient son cours cible de 75$ et la recommandation « performance égale au secteur ».

Dialogue (CARE, 3,34 $): la plateforme virtuelle de soins attire le plus de membres en sept trimestres

Dialogue (CARE, 3,34 $): la plateforme virtuelle de soins attire le plus de membres en sept trimestres

Jérome Dubreuil de Desjardins Marché des capitaux salue les résultats du troisième trimestre de la plateforme virtuelle de soins et de bien-être qui ont surpassé plusieurs cibles. Les orientations pour le dernier trimestre de l’année s’avèrent aussi meilleures que prévu.

Les revenus de Dialogue Technologies de la santé ont crû de 37% à 23,6 millions de dollars en raison de la hausse de 950 000 ou de 54% du nombre de membres (à 2,7 millions) provenant de partenaires de distribution stratégiques, de l’augmentation du nombre de services utilisés par les clients existants et l’acquisition de Tictrac. Sans cet achat, le nombre de membres a augmenté de 38,5%. Quelque 65% des membres directs se sont abonnés à deux services ou plus, au troisième trimestre.

La société de Montréal a dégagé une marge brute de 52,2%, nettement mieux que la fourchette de 49 à 50% visée lors des perspectives fournies en septembre. La société a relevé certains tarifs et a amélioré la prestation des services de soins de santé mentale et le programme d’aide aux employés. Les services de bien-être de Tictrac dégagent aussi des marges brutes plus élevées.

Un contrôle plus serré des coûts a aussi diminué le déficit l’exploitation à 3,9 millions de dollars alors que l’analyste avait prévu un déficit de 4,5 M$.

C’est signe que le levier opérationnel commence à se matérialiser, dit l’analyste qui ajoute que la société ne sacrifie pas sa croissance future puisque les dépenses en R&D sont restées stables en proportion des revenus.

La société continue à chercher des moyens d’améliorer son efficacité, mais elle indique que le principal levier de rentabilité absolue proviendra de revenus additionnels au lieu d’une amélioration des marges. Dialogue vise toujours un premier bénéfice d’exploitation positif à la fin de 2023.

La plateforme veut ajouter à son offre virtuelle. Les services de gestion et de réhabilitation d’invalidité par exemple pourraient être offerts au deuxième semestre de 2023.

Dialogue est familière avec les besoins en invalidité par le biais de sa filiale Optima qui offre déjà des services aux employeurs. Ce segment a connu peu d’innovation depuis dix ans dans l’industrie ce qui lui procure une occasion d’affaires pour offrir de nouveaux outils aux clients existants, explique l’analyste.

Dans le passé, l’entreprise a démontré sa capacité à concevoir de nouveaux services au bon moment. Un autre succès dans le segment de l’invalidité serait un autre moyen d’améliorer le taux de rétention des clients.

Son service d’aide aux employés a perdu un important client qui lui rapportait des revenus de 1,2 million de dollars par trimestre, rappelle l’analyste. Le manque à gagner commencera à se faire sentir dès le quatrième trimestre.

Dialogue assure qu’elle continue à gagner des parts de marché dans ce segment malgré l’achat de LifeWork par Telus (T, 28,93$) pour 2,3 milliards de dollars conclu le 1er septembre. Les clients du service d’aide aux employés Optima continuent de migrer sur la plateforme virtuelle.

«Nous apprécions la transparence de la société à cet égard. Bien que nous réduisions les revenus prévus, la divulgation diminue le risque que la société déçoive les attentes pendant la transition virtuelle», indique Jérome Dubreuil.

L’analyste réduit son cours cible de 7,50 à 5$ afin de s’ajuster à la hausse des taux d’intérêt (qui diminue l’attrait et la valeur des sociétés déficitaires) et aux nouvelles prévisions de revenus.

En 2023, il prévoit des revenus de 116 M$ et un déficit d’exploitation de 5,2 M$, par rapport aux revenus de 92 M$ et au déficit de 18 M$ attendus en 2022.

Il continue néanmoins de recommander l’achat du titre.

 

Neo Performance Materials (NEO, 8,99$): le cours déprimé du spécialiste des terres rares pourrait attirer un prétendant

Neo Performance Materials (NEO, 8,99$): le cours déprimé du spécialiste des terres rares pourrait attirer un prétendant

La chute soudaine de 40% du cours des terres rares magnétiques, les perturbations pandémiques en Chine et l’effet des inquiétudes économiques sur les commandes ont servi un cocktail indigeste au doyen des produits à base de terres rares, au troisième trimestre.

Le titre de la société torontoise a fortement réagi aux mauvais résultats, dont la chute de 59% du bénéfice d’exploitation et la dévaluation de 8 millions de dollars de ses stocks.

Après une baisse de 17%, le titre fortement déprécié ignore le potentiel de l’évolution de la société qui veut s’intégrer verticalement de bout en bout, fait valoir Frédéric Bastien de Raymond James.

«En ce moment, Neo transforme les métaux rares en produits à valeur ajoutée (tels que les poudres magnétiques, les oxydes et les alliages). À long terme, la société veut avoir des participations dans des producteurs miniers en amont et dans les fabricants d’aimants métallurgiques, au bout de la chaîne», explique l’analyste.

Trois partenariats potentiels avec des producteurs de terres rares en Australie et au Greenland progressent tandis qu’un projet d’usine d’aimants métallurgiques à Silmet en Estonie vient d’obtenir des subventions de 26 millions de dollars de la part de ce gouvernement.

Cette subvention et des pourparlers avec des clients potentiels sont assez solides pour que la société augmente la production prévue à 2000 tonnes d’alliages magnétiques. Neo Performance espère toujours la première pelletée de terre de l’usine en 2023 et sa mise en service, douze mois plus tard.

«Bien que la guerre en Ukraine risque de jeter de l’ombre sur ces projets, tous ces efforts renforcent notre conviction envers la société», écrit Frédéric Bastien.

Le cours déprimé du titre, qui est tombé à un plancher annuel, rend la société vulnérable à une offre d’achat. «Cette possibilité est un autre facteur qui appuie notre recommandation d’achat», indique l’analyste. Il prévoit néanmoins deux autres trimestres difficiles à cause de la chute des prix et des expéditions de produits chimiques et de poudres magnétiques.

Le producteur minier australien Hastings Technology a acheté un intérêt de 22% dans Neo Performance au cours de 15$, il y a trois mois. «Si Hastings y a vu de la valeur à 15$, d’autres prétendants stratégiques rôdent peut-être alors que le cours est inférieur à 9$», renchérit-il.

Au final, Frédéric Bastien abaisse son cours cible de 23 à 17$ pour s’ajuster aux nouvelles prévisions de bénéfices pour 2022 et 2023, qui passent de 1,71 à 1,30$ CA et de 1,61 à 1,20$ CA respectivement.

Il réduit aussi l’évaluation qu’il accorde au titre de 7 à 6 fois le nouveau bénéfice d’exploitation prévu en 2023.

La société de Toronto est entrée en Bourse en 2018 au cours de 18$ après avoir été extirpée de la faillite de Molycorp par l’investisseur devenu créancier Oaktree Capital Management.

En septembre, la société a émis 67 M$ d’actions au cours de 15$ chacune. Le producteur rentable verse aussi un dividende de 0,40$.