Le prix du panier d’épicerie devrait avoir grimpé d’environ 2%, et non de 4% comme au trimestre précédent, et les clients de Metro devraient avoir préféré les aubaines aux aliments à plein prix, selon Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: Tara Clark pour Unsplash)
Que faire avec les titres de Metro, Gildan et American Express? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Metro (MRU, 69,57$): garder la foi
À quelques jours du dévoilement des résultats de l’épicier québécois Metro, Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins réitère de garder ce titre, bien qu’à court terme rien ne semble sur le point de doper sa performance.
Bien que l’inflation soit en déclin, et que ses bénéfices risquent d’être affectés par une multiplication temporaire de ses coûts liés à son nouveau centre de distribution automatisé, la société a l’habitude de livrer la marchandise, rappelle l’analyste.
N’empêche qu’à la veille du 24 avril, il a légèrement ajusté ses attentes. Ainsi, selon lui, les ventes d’aliments pour un même magasin comparable sont stables. Le prix du panier d’épicerie devrait avoir grimpé d’environ 2%, et non de 4% comme au trimestre précédent, et les consommateurs devraient avoir préféré les aubaines aux aliments à plein prix.
Les ventes en pharmacie pour un même magasin comparable devraient quant à elle avoir grimpé de 3,5%, grâce à une hausse de 5,5% du côté des médicaments. Ce serait le fruit d’une indexation au premier avril 2024 des tarifs des pharmaciens et d’une augmentation de la consommation de médicaments plus onéreux notamment.
Il mise donc sur des revenus plus faibles, à 4,6 milliards (G$) de dollars et à un bénéfice par action de 0,88$.
À 20,1%, sa marge brute devrait quant à elle être identique à celle d’à pareille date l’an dernier. La productivité de son centre de distribution devrait s’être améliorée, tandis que la vente de ses marques maison devrait avoir augmenté, estime Chris Li. Ce ne sera toutefois pas suffisant selon lui pour gommer l’effet de l’augmentation de ses produits mis en vente au rabais, prévient-il.
De plus, il s’attend à ce que ses frais de vente, généraux et administratifs aient bondi de 60 points de base en un an, et atteigne 10,9% à cause de ses coûts liés à son centre de distribution et des partenaires pour son commerce en ligne.
Le recul attendu au deuxième trimestre devrait toutefois être effacé au troisième, d’après lui, alors qu’il mise dorénavant sur des revenus de 6,7 G$ et un bénéfice par action de 1,39$.
Son titre s’échange présentement à multiple d’environ 15,5x le bénéfice par action des douze prochains mois sur lequel table le consensus. C’est inférieur à sa moyenne des 10 dernières années. Il est aussi au rabais par rapport à Loblaw.
C’est pourquoi l’analyste est d’avis que le titre est attrayant à long terme. Il maintient son cours cible à 74$, et sa recommandation à «conserver».
Gildan (GIL, 47,83$): du mouvement à venir
Gildan (GIL, 47,83$): du mouvement à venir
Cinq nouveaux membres à son conseil d’administration, des acheteurs intéressés… après le feuilleton des derniers mois, un dénouement semble se pointer le bout du nez du côté de Gildan.
En effet, la direction a annoncé qu’à partir du 1er mai 2024, Gildan remplacerait cinq des douze membres de son conseil d’administration, recommandant notamment d’intégrer deux candidats de la firme d’investissement Browning West.
Il s’agit de l’ancien PDG de Goldman Sachs Canada, Timothy Hodgson, de l’ancien PDG de At Home Groupe Lewis L. Bird III, l’ancienne vice-présidente ressources humaines de la Banque Scotia Jane Craighead, l’ancienne présidente de Minogue Medical Lynn Loewen et de Les Viner, ancien partenaire à la firme Torys LLP, énumère Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale.
Le nom de l’ancien PDG et fondateur de la société, Glenn Chamandy, n’a toutefois pas été mentionné.
Ils remplaceront Donald C. Berg, Maryse Bertrand, Shirley Cunningham, Charles Herington, and Craig Leavitt. Luc Jobin et Chris Shackelton prendront quant à eux leur retraite après la réunion annuelle de Gildan qui aura lieu le 28 mai 2024.
Pour sa part, l’investisseur activiste Browning West a laissé entendre dans un communiqué de presse séparé qu’il souhaitait voir nommer les 8 membres dont il a soumis la candidature, rapporte l’analyste.
Le nouveau CA devrait surtout tenter de rassurer les investisseurs, en menant une évaluation de la performance de l’entreprise, mais aussi en s’intéressant aux retombées d’une éventuelle privatisation, une avenue que n’écarte pas entièrement Vishal Shreedhar.
Au cours de la réunion annuelle, la société devrait se pencher sur l’intérêt que lui porte une société qui souhaiterait racheter Gildan, croit-il. Si elle devait être acquise, le prix devrait avoisiner les 63$ l’action, selon lui.
L’analyste ajoute qu’au-delà des péripéties des derniers mois, le titre de la société est s’appuie sur d’importants bénéfices et un contexte macroéconomique qui joue en sa faveur.
Maintenant sa recommandation à «surperformance de secteur» et son cours cible à 58$. Son titre s’échange présentement à un multiple de 11,6x le bénéfice par action auquel il s’attend pour les douze prochains mois. Le multiple moyen des cinq dernières années atteignait plutôt 15,8x.
American Express (AXP, 217,50$US): un analyste augmente ses attentes avec prudence
American Express (AXP, 217,50$US): un analyste augmente ses attentes avec prudence
Même s’il augmente ses attentes à l’égard des revenus qu’American Express devrait générer après un dévoilement de résultats encourageant, James Fotheringham de BMO Marchés des capitaux fait preuve de prudence.
En effet, elle a révisé quatre fois plus d’ententes de prêts qu’avant la pandémie, ce qui pourrait la convaincre d’augmenter ses prévisions pour mauvaises créances. Ultimement, ça pourrait ralentir la croissance de son bénéfice par action.
Au premier trimestre, son bénéfice par action ajusté a atteint 3,08$, ce qui est de 4% supérieur à ce sur quoi tablait le consensus des analystes, souligne James Fotheringham. Elle doit cette performance à un revenu net d’intérêt plus important que prévu et à des dépenses plus faibles, et ce, malgré des revenus tirés d’autres sources que de l’intérêt plus faible qu’anticipé.
L’analyste croit donc que cet exercice-ci, le bénéfice par action d’American Express atteindra 12,20 dollars américains ($US), et 15,03$US en 2025. Ce sont des hausses de 3% et de 7$% respectivement, précise l’analyste.
Or, malgré cette meilleure performance que prévu au premier trimestre, la société n’a pour sa part pas ajusté ses cibles pour le reste de l’année, souligne-t-il. Elle mise toujours sur une croissance de ses revenus qui devrait entre 9% et 11%, et sur un bénéfice par action qui devrait se situer entre 12,65$US et 13,15$US. Le consensus des analystes mise respectivement sur 9% et sur 12,85%, rappelle James Fotheringham.
«Toute chose étant égale par ailleurs», écrit-il, ça laisse croire que la société s’attend à ce que son bénéfice par action glisse de 3% d’ici la fin de l’exercice.
Lors de sa journée des investisseurs, la société devrait brosser un portrait plus clair de son plan de match des prochains mois, d’après lui.
Prudent, l’analyste augmente néanmoins son cours cible de 167$US à 175$US.
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