Que faire avec les titres de Metro, Québecor et Stella Jones?
Que faire avec les titres de Metro, Québecor et Stella Jones? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 54,44$): un bon rempart dans la tourmente
L’épicier est un bon titre à détenir pendant la tourmente économique et boursière, croit Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
Dans le passé, son titre a maintes fois procuré un rendement supérieur à celui de son industrie en période de difficultés économiques.
Metro conserve un bon bilan et génère de solides liquidités excédentaires malgré les investissements majeurs de 420 millions pour construire et agrandir deux centres de distribution au Québec, en plus des 400M$ déjà en chantier pour ceux de l’Ontario, dit-il.
«Nous avions prévu ces débours, mais ils surviennent plus tôt que prévu. L’épicier devrait terminer l’année avec une dette de 2,5 fois le bénéfice d’exploitation comme prévu. Les investissements n’entachent pas non plus la stratégie de retour de capital aux actionnaires», indique M. Shreedhar.
Metro distribue dorénavant de 30 à 40% des bénéfices ajustés de l’année précédente en dividendes.
De surcroît, une fois en exploitation les nouveaux centres de distribution devraient soutenir les marges de l’épicier en diminuant les dépenses de main-d’œuvre et de transport, à long terme.
«Les investisseurs ont historiquement perçu Metro comme un refuge en temps d’incertitude. Son attrait tient à sa longue feuille de route d’exécution solide et à son absence de l’Ouest canadien», dit-il.
En revanche, son titre obtient déjà en Bourse une prime d’évaluation par rapport à ses rivaux.
Une fois la conjoncture rétablie, cette plus-value pourrait redevenir un frein à l’appréciation relative du titre.
Dans un horizon d’un an, M. Shreedhar recommande donc de conserver le titre pour lequel il a un cours cible de 56$, soit un multiple de 10 fois le bénéfice d’exploitation des épiceries et de 13 fois celui des pharmacies Jean Coutu.
L’analyste n’a toutefois pas encore mis à jour ses prévisions pour tenir compte des nouvelles dépenses en capital et des futurs gains d’efficacité.
Québecor (QBR.B, 30,86$): moins de croissance, mais le dividende grimpe de 78%
Québecor a dépassé les attentes de Canaccord Genuity au quatrième trimestre avec une hausse de 4,5% des revenus et de 7,4% du bénéfice d’exploitation.
Le bénéfice a aussi bondi de 21% à 0,63$ par action, et a dépassé les prévisions du courtier de 0,58$.
C’est toutefois le saut de 78% du dividende trimestriel à 0,20$ par action qui cause la plus grande surprise.
Après cette augmentation, le dividende procure un rendement de 2,6% qui se rapproche davantage du taux des trois grands fournisseurs de son industrie.
Le nouveau dividende représente seulement 40% des bénéfices, ce qui offre un fort potentiel pour l’augmenter davantage, indique l’analyste Aravinda Galappatthige.
Les trois grands distribuent de 81 à 95% de leurs bénéfices en dividendes et procurent des rendements de 3 à 5%.
«Le dividende de Québecor arrive à un niveau qui incitera plus d’investisseurs à le considérer comme un titre à rendement de dividende», prévoit-il.
En revanche, le nombre d’abonnés aux services de câble et sans-fil, ainsi que les revenus mensuels moyens par abonné, ont raté les cibles de l’analyste.
Québecor a ajouté seulement 3000 abonnés au service internet alors qu’il avait prévu une hausse de 5800. Un an plus tôt, le nombre d’abonnés avait augmenté de 7000.
Il s’agit du cinquième trimestre consécutif inférieur aux attentes à cet égard.
Le service traditionnel de câble a perdu 13400 abonnés, pire que les pertes prévues de 6200 et le double du désabonnement de 6400 clients un an plus tôt.
Les abonnés sans-fil ont crû de 41800, par rapport aux attentes de 45100.
Ce total reste nettement mieux que l’ajout de 33100 abonnés sans fil un an plus tôt, grâce au lancement des forfaits Zen, précise l’analyste.
La facture sans-fil moyenne par mois a diminué de 2,6% à 51,89$, un peu plus que prévu.
En attendant la téléconférence trimestrielle, M. Galappatthige ne touche pas à son cours-cible de 33$. Il recommande de conserver le titre.
Stella Jones (SJ, 31,94$): vivement de nouvelles acquisitions
Stella Jones (SJ, 31,94$): vivement de nouvelles acquisitions
Le fabricant de poteaux électriques et de traverses de chemin de fer a dévoilé un quatrième trimestre «décent» et a aussi offert un aperçu encourageant pour 2020, indique Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.
La hausse de 1,6% des revenus (à 440M$), la marge d’exploitation de 13,5% ainsi que le bénéfice ajusté de 0,41$ par action (à la hausse de 38%) ont rencontré ses prévisions.
Le bénéfice d’exploitation prévu de 320 à 345 millions de dollars en 2020 se compare au consensus de 332 M$.
La hausse de 7,1% du dividende est aussi appréciée.
Les aspects fondamentaux de son industrie demeurent solides, mais le titre a besoin d’une réaccélération des acquisitions pour connaître un nouvel élan.
Son bilan en santé lui en donne les moyens. La dette représente 2,2 fois le bénéfice d’exploitation.
M. Poirier a confiance dans la capacité des dirigeants d’exécuter leur stratégie d’acquisitions au moment où les occasions sont nombreuses dans ses trois segments d’affaires (les traverses, les poteaux et le bois résidentiel).
«Les dirigeants resteront disciplinés à l’égard du prix qu’ils sont prêts à payer pour leurs cibles. Ils visent un multiple de 7 fois le bénéfice d’exploitation», ajoute-t-il.
À long terme, Stella Jones pourrait ajouter de 300 à 400 M$ à ses revenus, surtout dans le segment des poteaux, croit-il.
La société rachète aussi activement ses actions et y a d’ailleurs consacré 31 M$ au seul quatrième trimestre.
Le recul du titre offre une nouvelle occasion de l’acheter. Son évaluation ne reflète pas la position de tête de la société dans une industrie fondamentalement solide ni sa capacité d’acquisitions.
Le multiple de 7,7 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021 se compare à la moyenne de 12 fois depuis cinq ans.
Malgré tout, M. Poirier réduit son cours cible de 52 à 51$.
Il diminue le multiple d’évaluation de 19 à 18 fois le bénéfice, parce qu’il se projette en 2021 (2,84$ par action).