Les ventes d’un magasin comparable de nourriture devraient avoir bondi de 7%. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Metro, SNC-Lavalin et Intact? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Metro (MRU, 74,18$): des prévisions ajustées pour tenir compte de l’inflation
À quelques jours du dévoilement des résultats du premier trimestre de Metro, Mark Petrie de Marchés des capitaux CIBC augmente ses attentes à l’égard du bénéfice par action qu’elle devrait avoir généré, de 0,94$ à 0,96$.
Deux raisons expliquent cette révision : l’inflation a fait grimper davantage que prévu le prix des aliments, et les frais de vente, généraux et administratifs sont supérieurs à ce qui avait été anticipé.
En effet, au cours de cette période, l’indice des prix à la consommation au Québec et en Ontario a respectivement oscillé entre 11,8% et 10,8%, rappelle Mark Petrie. C’est pourquoi, selon lui, les ventes d’un magasin comparable de nourriture devraient avoir bondi de 7%.
L’arrivée de la saison des virus respiratoires et les cosmétiques devraient avoir fait bondir les ventes d’un magasin comparable en pharmacie de 9,5%, selon lui. La vente sous ordonnance devrait, elle, avoir augmenté de 6,5%, estime Mark Petrie.
Les marges bénéficiaires devraient à peine grimper par rapport à la même période l’an dernier, puisque l’inflation et les rabais ont miné celles tirées des ventes en épicerie, effaçant du même coup les gains en pharmacie.
Lors de l’appel avec les investisseurs le 24 janvier prochain, l’analyste demeurera particulièrement attentif à tout changement de comportement chez les consommateurs, surveillant une hausse de la demande pour les marques privées ou la taille du panier notamment.
La gestion de sa main-d’œuvre figurera aussi sur son radar. Le manque d’employés affecte davantage ses activités au Québec, nuisant à la fois à son service sur le plancher, dans les entrepôts, et en pharmacie.
Il s’intéressera également aux prévisions de la direction en ce qui concerne l’inflation au cours des prochains mois. Une hausse trop marquée de ses coûts sans qu’elle ne puisse refiler au consommateur une partie de la facture pourrait nuire à sa situation, selon l’analyste.
Rappelons que l’entreprise est dans une période où elle investit dans ses centres de distribution afin de les moderniser, ce qui lui permettra à terme de faire des économies de temps et d’augmenter sa productivité.
Marchés des capitaux CIBC maintient sa recommandation à neutre et son cours cible à 72$, la valeur de son entreprise équivalent à 11x son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement de l’exercice 2023.
SNC Lavalin (SNC-T, 27,45$): la fin des projets clé en main bien en vue
SNC Lavalin (SNC-T, 27,45$): la fin des projets clé en main bien en vue
La prochaine année pourrait bien être un pivot pour SNC-Lavalin et, déjà, des investisseurs semblent flairer la bonne affaire, observe Mark Neville de la Banque Scotia.
En effet, l’analyste s’attend à ce que l’entreprise annonce que ces deux projets clé en main ontariens soient officiellement complétés cette année, ce qui réduirait significativement le risque de pertes causées par ce type de projet.
Ces chantiers de Toronto et Ottawa doivent prendre fin en 2023, et la majorité des travaux de construction devraient être déjà terminés.
Le REM à Montréal s’étendra encore jusqu’en 2024, mais semble bien progresser, selon ce que rapporte l’analyste.
En 2019, le PDG de l’entreprise, Ian Edwards, a décidé de tirer un trait sur ce type de contrat, rappelle l’analyste qui, à l’époque, avait salué cette décision.
Cette transition a toutefois été plus longue à exécuter et plus coûteuse que prévu, ayant généré des pertes avant intérêt et impôt ajustées de 1,5 milliard de dollars (G$) depuis le deuxième trimestre de 2019. Sur cette même période, ses activités de services ont quant à elles généré plus de 2 G$.
L’entreprise avait prévenu le marché que d’ici à la fin de ces deux chantiers clé en main, elle perdurait jusqu’à 300 millions de dollars. Depuis le troisième trimestre de 2022, il lui resterait encore jusqu’à 223 millions de dollars à perdre.
Or, maintenant que la construction sur ces deux projets problématiques est pratiquement terminée, l’analyste est d’avis que les investisseurs seront davantage prêts à tolérer un tel risque. Sans compter que ces pertes seront facilement absorbées par l’entreprise, estime-t-il.
Déjà, son titre a gagné 20% depuis le début du mois de décembre, indique l’analyste.
L’entreprise a encore bien des chances de dégager de nouveaux capitaux propres, puisque son multiple de valorisation de son ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (à 7,3x), est bien en deçà de ceux de ses pairs comme Stantec (12,5x) et WSP (13,6x). Toute hausse de 1x correspond à 4$ supplémentaire en capitaux propres par action.
Il maintient sa recommandation à «surperformance de secteur», et son cours cible à 43$.
Intact Corporation financière (IFC, 196,93$) : les coûts élevés pour sinistres, mais pas surprenantes
Intact Corporation financière (IFC, 196,93$) : des coûts élevés pour sinistres, mais pas surprenantes
L’assureur en dommages canadien Intact a annoncé en amont du dévoilement de ses résultats trimestriels le 7 février 2022 que le coût avant impôts des sinistres liés aux catastrophes sont élevés, mais les sommes en jeu n’ont pas tellement surpris Geoffrey Kwan de RBC Marchés des capitaux.
Avant impôts, le coût des sinistres atteignent environ 143 millions de dollars, soit 0,63$ par action après impôts. L’analyste misait quant à lui sur 139 M$.
Il rapporte que, de ce nombre, 76 M$ proviennent de son service aux individus, et 67 M$ sont tirés de son service aux entreprises.
C’est la tempête hivernale de la fin décembre qui a sévi dans l’est du pays qui explique en grande partie ses pertes de 77 M$ au Canada. Au Royaume-Uni et en Irlande, ce sont les températures sous le point de congélation qui ont endommagé de la tuyauterie et causées bien des dégâts.
Ayant été très prudent dans ses prévisions à court terme pour l’assureur, Geoffrey Kwan est d’avis qu’Intact est «bien positionnée» puisqu’elle a l’habitude de remettre des dividendes et de générer des bénéfices malgré les difficultés. De plus, l’analyste s’attend à ce que de prochains événements puissent avoir un effet catalyseur sur le titre.
De récents «mouvements sur le marché» ont d’ailleurs affecté la valeur de l’actif net par action et la valeur des investissements d’Intact. C’est pourquoi RBC Marchés des capitaux fait passer son cours cible de 225$ à 231$.