Le titre de Metro est bien évalué, selon l'analyste Chris Li, de Desjardins. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Metro, Stella-Jones et CAE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 68,78$) : exécution solide dans un environnement volatil
L’épicier et pharmacien Metro continue de bien gérer la montée de l’inflation, mais son évaluation supérieure à la moyenne incite l’analyste Chris Li, de Desjardins, à rester sur les lignes de côté, même si ce dernier relève quelque peu son cours cible sur un an sur le titre de l’entreprise, lui qui passe de 70$ à 73$.
«À court terme, nous prévoyons que la valeur du titre sera supportée par une hausse des ventes de magasins comparables du côté de l’alimentation, par des marges bénéficiaires stables et par le programme de rachat d’actions. Tous ces facteurs devraient continuer à faire grimper le bénéfice par action de 8% à 10%», explique-t-il.
En regardant déjà en 2023, toutefois, l’analyste croit qu’une rotation sectorielle et une potentielle baisse des prix de l’alimentation pourrait peser sur l’évaluation du titre.
«Même si nous voyons Metro comme une entreprise de grande qualité, nous attendrions un meilleur point d’entrée en raison de son évaluation de 17 fois ses bénéfices (moyenne de 16 fois dans l’industrie) et du potentiel limité de hausse par rapport à notre cours cible sur un an (6%)», écrit Chris Li.
L’analyste anticipe une hausse de 5% à 6% des ventes de magasins comparables en alimentation au cours des prochains trimestres, ce qui reflèterait une inflation oscillant entre 6% et 7% (comparativement à 8,5% au 3e trimestre de l’exercice 2022), de même qu’une stabilisation du nombre d’items vendus (-7% au 3 trimestre) alors que les périodes sans restrictions liées à la COVID-19 pourront se comparer année sur année.
«Metro est aussi bien positionnée pour profiter des changements de comportement des consommateurs vers des produits bon marché (35% à 40% des ventes). Du côté des produits de pharmacie, nous anticipons que la croissance des ventes approchera 10%, stimulée par les produits de prescriptions. La reprise des ventes de produits de cosmétique devrait aussi supporter l’évaluation du titre», croit-il.
Chris Li constate que les marges bénéficiaires ont reculé quelque peu du côté de la vente d’aliments, ce qui a été compensé par une croissance du côté des médicaments.
«Metro gère aussi bien ses dépenses générales et administratives malgré les hausses de coûts en main-d’œuvre, en transport et en énergie», dit-il.
Son nouveau cours cible est fondé sur un ratio cours bénéfice prévu de 16,7 fois pour l’exercice 2024. Sa recommandation de «conserver» le titre reste intacte.
Stella-Jones (SJ, 37,06$) : des résultats supérieurs aux prévisions
Stella-Jones (SJ, 37,06$) : des résultats supérieurs aux prévisions
Le fabricant de poteaux, de traverses de chemin de fer et de produits résidentiels et industriels en bois traité Stella-Jones a publié des résultats financiers supérieurs aux prévisions de l’analyste Jim Byrne, d’Acumen Capital, au deuxième trimestre de son exercice 2022.
Ce dernier souligne que les revenus de l’entreprise ont atteint 907 millions de dollars (M$) durant le trimestre, alors qu’il anticipait une performance de 872,9M$, supérieure au consensus des analystes de 853,9M$.
«La croissance des revenus du côté des poteaux a compensé pour la baisse anticipée des ventes de produits résidentiels», écrit l’analyste. Les ventes de poteaux ont été de 316M$, comparativement à 236M$ au trimestre correspondant de l’an dernier. Du côté des produits du bois résidentiels, les revenus ont reculé de 330M$ à 286M$ durant la même période.
Les ventes de traverses sont restées relativement stables, passant de 216M$ il y a un an à 215M$ cette année.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) s’est établi à 154M$, avec une marge bénéficiaire brute de 17%, alors que Jim Byrne anticipait des chiffres de 135,1M$ et de 15,5%. Le consensus des analystes était beaucoup plus pessimiste à 126,6M$.
«Globalement, la direction de Stella-Jones prévoit une croissance annuelle des ventes d’environ 5% et de sa marge bénéficiaire brute d’environ 15% pour la période 2022-2024. L’entreprise prévoit également retourner entre 500 et 600 millions de dollars à ses actionnaires durant la période», précise l’analyste.
Au second trimestre, la société a procédé au rachat de 1,3 million d’actions, pour un montant total d’environ 45M$. «La société a généré d’importants flux de trésorerie durant le trimestre et la demande pour ses produits reste forte», estime-t-il.
Jim Byrne voit les résultats trimestriels de la société d’un bon œil, grâce à la solidité de ses revenus et de sa rentabilité. Il réitère sa recommandation d’achat et son cours cible sur un an de 44$.
CAE (CAE, 27,95$, 21,93$US): le secteur de la défense déçoit
CAE (CAE, 27,95$, 21,93$US): le secteur de la défense déçoit
Le fabricant de simulateurs de vol CAE a dévoilé mercredi des résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2023 inférieurs aux prévisions, ce qui a fait plonger son titre de plus de 16% à Toronto et à New York.
Les revenus de la société ont atteint 933 millions de dollars (M$) durant la période, en hausse de 12% sur un an, ce qui est sous les attentes du consensus des analystes de 937M$. De son côté, l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, anticipait un chiffre de 936M$.
Ce dernier souligne que le bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) a été beaucoup plus faible que prévu à 60,9M$, alors que l’analyste anticipait 128M$, légèrement au-dessus du consensus des analystes de 123M$.
Le bénéfice par action ajusté de 0,06$ a aussi été plus faible que celui de 0,23$ attendu.
En excluant des ajustements totalisant 29M$ liés à deux importants contrats dans le secteur de la défense, le bénéfice par action aurait été de 0,13$.
L’analyste souligne toutefois que le carnet de commandes à la fin du trimestre était de 10 milliards de dollars (G$), lui qui était de 9,6G$ à la fin du quatrième trimestre de l’exercice 2022. «Pendant que le secteur de la défense déçoit, le segment de l’aviation civile continue de s’améliorer avec une augmentation de 71% sur un an des centres d’entraînement, ce qui constitue aussi une hausse de 69% par rapport aux chiffres du trimestre précédent», note-t-il.
«Malgré les faiblesses du secteur de la défense, nous sommes encouragés par le ratio des nouvelles commandes/livraisons de 1,18. La direction de l’entreprise a également affirmé que la rentabilité du carnet de commandes actuel et des nouveaux contrats signés viennent appuyer son objectif d’atteindre une marge bénéficiaire brute de plus de 10%», ajoute Cameron Doerksen.
L’analyste ne peut toutefois passer sous silence le fait que la direction de l’entreprise ait abaissé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2023, estimant que son bénéfice d’exploitation allait grimper d’environ 25%, et non pas d’environ 35% comme c’était le cas auparavant.
Cameron Doerksen réitère sa recommandation d’achat sur le titre, mais il réduit son cours cible sur un an, qui passe de 44$ à 38$, ce qui équivaut à un ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) de 13 pour l’exercice 2024.