Metro investit massivement dans l'automatisation de ses centres de distribution. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Meubles Léon, Moteurs Taiga et Metro? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Meubles Léon (LNF, 20,58$): en attente de la création d’un fonds de placement immobilier
Meubles Léon a dévoilé des résultats financiers inférieurs aux prévisions au premier trimestre de 2023, avec des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) en baisse de 6%.
L’analyste Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux, soutient que les soubresauts économiques ont incité les ménages canadiens à réduire leurs dépenses.
«La marge bénéficiaire brute a progressé de 0,7 point de pourcentage, mais cela a été compensé par une augmentation des frais généraux et administratifs», dit-il.
L’analyste ajoute que l’entreprise n’a pas fourni de mise à jour sur son intention de créer un fonds de placement immobilier (FPI), ce qui, selon lui, pourrait faire ressortir la valeur de son parc immobilier.
Durant le trimestre, Léon a dévoilé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 48,1 millions de dollars (M$), en recul de 27% sur un an. Cette performance est loin de la prévision de l’analyste, établie à 66,5M$. Le bénéfice par action ajusté de 0,19$ est aussi inférieur aux attentes, fixées à 0,36$.
Les revenus ont atteint 513M$, alors que l’analyste de BMO anticipait 533,5M$. Stephen MacLeod explique que les ventes de l’entreprise, principalement en Ontario, ont souffert des conditions économiques difficiles, ce qui a plus que compensé pour une certaine vigueur du côté des ventes de matelas, résultat d’un partenariat avec la société Resident, qui fabrique les marques Nectar et Dreamcloud.
«Les ventes sont toutefois en hausse de 2,7% par rapport à celles du premier trimestre de 2019, dernière année prépandémique», ajoute-t-il.
Du côté du commerce électronique, les ventes ont reculé de 21% sur un an. «Il semble que les consommateurs favorisent les séjours en magasins. Les ventes en ligne ont représenté 13% du total au premier trimestre, comparativement à 15% l’an dernier et à 5% avant la pandémie», note l’analyste.
Ce dernier précise toutefois que les inventaires de Léon étaient en recul de 15% sur un an à la fin du trimestre, dans un marché qui doit davantage offrir de promotions alors que l’inflation et les hausses de taux d’intérêt ont comprimé les dépenses de consommation.
L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 22$ à 24$.
Moteurs Taiga (TAIG, 1,20$): des progrès sur la chaîne de production
Moteurs Taiga (TAIG, 1,20$): des progrès sur la chaîne de production
Le fabricant de véhicules récréatifs électriques Moteurs Taiga a livré 34 motomarines et 25 motoneiges (59 véhicules au total) et généré des revenus de 1,7 million de dollars (M$) durant le premier trimestre, ce qui est inférieur aux prévisions de l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale.
Ce dernier anticipait la livraison de 90 véhicules et des revenus de 2,3M$ pour la période.
L’analyste note malgré tout que le carnet de commandes restait relativement stable à 3 185 véhicules à la fin du trimestre, comparativement à 3 222 à la fin du quatrième trimestre de 2022.
«La direction de Taiga mise toujours sur une production de 1700 à 1900 véhicules cette année. La société a vendu 59 véhicules au premier trimestre, mais en a fabriqué 96. Du début de l’année au 12 mai, l’entreprise en a assemblé 222 au total, ce qui montre les progrès effectués de la chaîne de production. Toutefois, pour atteindre la cible annuelle, il faudra encore une augmentation considérable de la cadence de production en deuxième moitié d’année», dit l’analyste.
Cameron Doerksen rappelle que Taiga a fabriqué 133 véhicules en 2022.
Taiga a finalisé un financement de 40M$ par placement privé en mars dernier, ce qui fait qu’elle a terminé le premier trimestre avec des liquidités de 40,5M$. Après la fin du trimestre, l’entreprise a obtenu 6,6M$ de plus en exerçant une option donnée aux investisseurs du placement privé, Northern Private Capital et Investissement Québec.
«Nous prévoyons que l’entreprise aura besoin d’obtenir de nouveaux capitaux en 2024 pour financer la croissance de ses activités», prévient toutefois Cameron Doerksen.
«Taiga continue de détenir une certaine avance dans la production de véhicules récréatifs électriques et a fait de solides progrès du côté de sa chaîne de production. Toutefois, l’entreprise doit encore livrer une augmentation de sa cadence de production. Nous n’avons effectué que de modestes modifications à nos prévisions (à la suite de la publication des résultats trimestriels)», dit l’analyste.
Il réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 2,25$.
Metro (MRU, 77,86$): une exécution solide qui demande de la planification
Metro (MRU, 77,86$): une exécution solide qui demande de la planification
L’analyste George Doumet, de la Banque Scotia, a assisté à la Journée des investisseurs de l’épicier et pharmacien Metro, à Toronto, le 10 mai, et il en a profité pour visiter les centres de distribution de produits frais et congelés de la société.
«Le moment était bien choisi pour tenir un tel événement, puisque Metro a dévoilé des marges bénéficiaires solides au second trimestre de son exercice 2023 et que la croissance des marges a surtout été attribuée à la montée en cadence des centres de distribution de la région torontoise», explique-t-il.
L’analyste précise que la direction de Metro a réitéré son objectif de croissance à long terme des revenus de 2% à 4%, du bénéfice d’exploitation de 4% à 6% et du bénéfice par action de 8% à 10%.
«Cela ne veut pas dire que l’entreprise ne déviera pas de ces objectifs durant un exercice donné, en fonction de l’environnement économique», dit-il.
Metro dit vouloir allouer son capital dans l’automatisation de ses centres de distribution, dans le versement de dividendes et dans le rachat de ses actions. «Metro continue de vouloir verser un dividende qui représentera de 30% à 40% du bénéfice net ajusté de l’exercice précédent, alors que les programmes de rachat d’actions dépendront des nouveaux besoins en capitaux de ses installations et de possibles fusions et acquisitions», explique George Doumet.
Il précise qu’au cours des cinq dernières années, l’entreprise a généré des flux de trésorerie de 5,2 milliards de dollars (G$). De ce montant, 2,4G$ ont été alloués aux dépenses en capital et une somme équivalente a été allouée au dividende et au rachat d’actions.
Selon l’analyste, l’automatisation des centres de distribution de Metro, travaux qui doivent être terminés en 2025, permettra de créer de la valeur en augmentant l’efficacité de l’entreprise. «Ces gains d’efficacité vont permettre de soutenir les marges bénéficiaires de Metro dans un environnement inflationniste et nécessitant d’importantes dépenses de promotion», écrit-il.
George Doumet conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de Metro et son cours cible sur un an de 79$.