Air Canada dévoilera ses résultats du second trimestre de son exercice 2022 le 2 août. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Microsoft, Shopify et Air Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Microsoft (MSFT, 268,74 $US): une bonne performance là où ça compte
Microsoft a raté la cible des analystes pour ses résultats du quatrième trimestre de son exercice 2022 terminé le 30 juin, mais cela n’inquiète pas trop Daniel Ives, analyste chez Wedbush, qui préfère centrer son attention sur la robustesse des prévisions de l’entreprise pour son exercice 2023.
Les revenus du géant de Redmond ont atteint 51,9 milliards de dollars américains (G$US) et le bénéfice par action s’est chiffré à 2,23 $US, sous les attentes des analystes qui anticipaient en moyenne des revenus de 52,4 G$US et un bénéfice par action de 2,29 $US.
L’entreprise soutient que ses résultats du trimestre ont été affectés par la variation des taux de conversion des devises et par des faiblesses du côté des ventes d’ordinateurs personnels, entre autres en raison des mesures de confinement chinoises.
«Même si les grands titres ciblent des résultats inférieurs aux prévisions, les revenus provenant des divisions stratégiques de l’infonuagique et des abonnements ont été robustes», dit-il.
La division des Processus d’affaires et de la productivité a généré des revenus de 16,6 G$, ce qui est conforme aux prévisions des analystes. La division de services infonuagiques a quant à elle récolté des revenus de 20,9 G$, ce qui est à son avis fort respectable, puisque les attentes étaient de 21,1 G$.
«Les marchés financiers étaient en attente des prévisions de la direction de Microsoft, qui constitue un baromètre important pour les dépenses d’entreprises et la demande pour les services infonuagiques. Satya Nadella et compagnie n’ont pas déçu, dévoilant des prévisions robustes pour le trimestre qui se terminera en septembre», dit-il.
Daniel Ives souligne que la direction de Microsoft s’attend à une croissance supérieure à 10% de ses revenus et de son bénéfice d’exploitation pour son exercice 2023, en excluant un vent contraire de 400 points de base provenant des taux de conversion des devises. «Ceci constitue une excellente nouvelle pour l’industrie des technologies dans son ensemble», affirme-t-il.
L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et abaisse son cours cible sur un an de 20 $US, lui qui passe de 340 $US à 320 $US. Le titre de Microsoft a terminé la séance de mercredi sur un gain de 6,69% à 268,74 $US.
Shopify (SHOP, 33,97 $US, 43,75 $CA) : est-ce que le pire est passé?
Shopify (SHOP, 33,97 $US, 43,75 $CA) : est-ce que le pire est passé?
Le fournisseur de solutions de commerce électronique Shopify a fait état de résultats inférieurs aux prévisions pour son deuxième trimestre terminé le 30 juin, mais cela n’a pas empêché le titre de rebondir quelque peu mercredi après une difficile séance la veille.
Durant le trimestre, Shopify a récolté des revenus de 1,3 milliard de dollars américains (G$US), en hausse de 16% sur un an, alors que le consensus des analystes était à 1,33 G$US. L’analyste de la Banque TD, Daniel Chan, était un peu plus optimiste à 1,35 G$.
Ce dernier note malgré tout que les revenus d’abonnements ont été conformes aux prévisions à 366,4 millions de dollars américains (M$US), en hausse de 10% sur un an, alors que les analystes anticipaient 364,5 M$US. Les revenus attribuables aux solutions destinées aux marchands ont atteint 928,6 G$US, en hausse de 18% sur un an, moins que les 977,4 M$US attendus.
La perte nette par action a également été inférieure aux prévisions à 0,03 $US, alors que les analystes prévoyaient un bénéfice de 0,03 $US.
«La perte avant intérêts et impôts de 41,8 M$US est attribuable à la hausse significative des investissements dans la croissance de l’entreprise. Le consensus des analystes tablait sur un bénéfice de 26,1 M$US», analyse Daniel Chan.
Le volume de marchandises brut négocié par le biais de la plateforme de Shopify a atteint 46,9 G$US, en hausse de 11% sur un an, alors que les analystes anticipaient en moyenne un chiffre de 49 G$US. «Ce chiffre inférieur aux prévisions est probablement attribuable à la normalisation du volume des transactions provenant du commerce électronique, alors que les consommateurs sont de plus en plus de retour dans les boutiques physiques», croit l’analyste.
«2022 sera une année de transition pour Shopify. La direction de l’entreprise croit que le commerce électronique profite d’un vent de dos séculaire, tout en évoluant dans un environnement macroéconomique difficile», dit-il.
Shopify prévoit que la croissance de son volume de transactions sera supérieure à la moyenne de l’industrie durant la deuxième moitié de 2022 et que l’ajout de nouveaux marchands à sa plateforme d’ici la fin de l’année dépassera les chiffres dévoilés pour la seconde moitié de 2021.
L’entreprise a dévoilé mardi qu’elle allait réduire son effectif de 10% parce qu’elle avait surestimé la croissance du commerce électronique. Le titre de la société avait mal réagi, terminant la journée sur une baisse de près de 14% à 40,69 $.
Hier, le titre a récupéré 11% à 45,17 $.
Daniel Chan réitère sa recommandation de «conserver» le titre de Shopify et son cours cible sur un an de 40 $US.
Air Canada (AC, 16,96 $): enfin un recul du prix du carburant
Air Canada (AC, 16,96 $): enfin un recul du prix du carburant
L’analyste Konark Gupta, de la Banque Scotia, relève ses prévisions à court terme sur le titre d’Air Canada, qui dévoilera ses résultats du second trimestre de son exercice 2022 le 2 août, grâce au repli des prix du carburant.
«Une amélioration du volume de trafic de passagers dans les aéroports et les résultats trimestriels des transporteurs aériens américains au second trimestre viennent également renforcer nos plus récentes prévisions», écrit l’analyste.
Konark Gupta prévient toutefois qu’il ne s’attend pas à ce qu’Air Canada dépasse les attentes au second trimestre, alors que les prix du carburant et les revenus provenant du transport de marchandises ont constitué de «désagréables surprises», ce qui a été en partie contrebalancé par une augmentation de la demande pour les vols passagers.
«Avec un titre qui est presque de retour à son creux d’environ 15 dollars l’action d’avril 2020, nous pensons que la direction d’Air Canada pourrait améliorer le sentiment (envers celui-ci). De plus, nous anticipons que les tarifs pourraient reculer grâce à la baisse du prix du carburant. Cela viendrait réduire les craintes que l’inflation ne détruise la demande avec le temps», raconte l’analyste.
Il ajoute qu’après huit trimestres consécutifs de hausses de prix du carburant, l’entreprise amorce le troisième trimestre avec des reculs marqués, même s’ils restent élevés dans un contexte historique. Il s’attend à un prix moyen de 1,21 $ le litre au troisième trimestre et de 1,17 $ le litre au quatrième trimestre, ce qui se compare à 1,44 $ le litre au second trimestre.
Konark Gupta conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 26 $, citant une reprise du transport aérien au Canada un peu décalée et des goulots d’étranglement dans divers aéroports du pays, tout comme dans la livraison de visas/passeports.
«Selon l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), le trafic dans les aéroports canadiens a grimpé à 74% de son niveau prépandémique au second trimestre, alors que nous misions sur un regain de 69% pour Air Canada. À ce jour, en juillet, le trafic est à 83% de son niveau prépandémique au Canada, ce qui laisse entendre que notre prévision de 75% pour Air Canada au troisième trimestre est conservatrice», dit-il.
L’analyste souligne que le titre d’Air Canada se négocie à un ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) attrayant de 2,8, comparativement à une moyenne de 4,5 pour les transporteurs aériens américains.
Il prévoit qu’Air Canada dévoilera un BAIIA de 156 M$ au second trimestre, alors que le consensus des analystes se situe à 202 M$. Auparavant, il était l’analyste le plus pessimiste à suivre l’entreprise avec une prévision de 39 M$.