Pour un pourcentage de pénétration supplémentaire de sa plateforme M365 Copilot, Microsoft peut ajouter 576 M$ US de revenus et 1,5% de croissance, estime Bank of America. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Microsoft, Transat et Banque Scotia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Microsoft (MSFT, 374,37$ US): une croissance plus certaine
Bank of America affirme avoir une certitude renouvelée face à la pérennité de la croissance de Microsoft des principales franchises de l’entreprise, Office et Azure.
L’analyste Brad Sills explique qu’après une rencontre avec l’état-major du géant informatique, avance qu’il existe un potentiel d’accélération pour le secteur commercial qui ferait grimper la croissance actuelle d’environ 15% au cours des prochains trimestres grâce à la contribution de l’application M365 Copilot. Il estime que pour pourcentage de pénétration supplémentaire, Microsoft peut ajouter 576 M$ US de revenus et 1,5% de croissance supplémentaire.
Il croit qu’une croissance qui se situe entre 8% et 10% basée sur environ 440 millions d’utilisateurs actifs de M365 est viable à long terme. Si le marché des entreprises est assez bien desservi, ceux des utilisateurs de réseaux locaux et les travailleurs de première ligne le sont moins, et Microsoft y voit là des occasions d’expansion.
L’analyste rappelle qu’il n’y a pas eu de retours négatifs sur l’augmentation des tarifs imposée en 2022, une première hausse en dix ans. Il perçoit donc M365 Copilot et Teams Premium comme des composantes plus importantes de la croissance à l’avenir.
Du côté d’Azure, l’intégration progressive de l’intelligence artificielle et le potentiel d’amélioration de la migration infonuagique, qui semble vouloir quitter le sombre nuage de l’environnement macroéconomique difficile devraient établir la croissance à environ 25%.
Brad Sills ajoute de plus que Microsoft peut se servir de produits comme Microsoft Fabric comme levier pour améliorer ses marges d’exploitation. Fabric intègre plusieurs technologies comme Azure Data Factory, Azure Synapse Analytics et Power BI en une seule application qui permet d’obtenir une marge plus intéressante que si un client utilise seulement Azure.
L’analyse souligne également que le titre de l’entreprise a connu de bons moments récemment (+56% depuis le début de 2023), même si la valorisation n’est pas très exigeante. Il voit un potentiel de croissance de réaccélération relatif aux 15% annuels récents pour 2024.
Bank of America maintient sa recommandation d’achat du titre de Microsoft et rehausse son cours cible de 415$ US à 430$ US.
À SUIVRE: Transat A.T. (TRZ, 3,73$): encore de bons résultats, mais des réserves
Transat A.T. (TRZ, 3,73$): encore de bons résultats, mais des réserves
Les résultats du quatrième trimestre de Transat A.T. ont de nouveau devancé les attentes, mais les perspectives demeurent largement dans les prévisions de la Financière Banque Nationale, qui souligne avoir aussi quelques réserves.
Le transporteur aérien a rapporté des revenus de 765 M$ pour le trimestre qui s’est terminé le 31 octobre, en hausse de 33,4% annuellement, indique l’analyste Cameron Doerksen. La prévision de la Banque Nationale s’établissait à 734 M$ et le consensus du marché à 754 M$.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a été de 89 M$, encore une fois devant la Banque Nationale (61 M$) et le marché (54 M$). Le bénéfice par action s’est avéré être positif à 0,41$, contre une perte estimée par l’institution financière à 0,21$.
La dette nette se situe désormais à 1,6 G$ et la dette totale à 2,1 G$. Cameron Doerksen rappelle d’ailleurs que Transat a vendu ses intérêts de 50% dans l’hôtel mexicain Armory Luxury Resort & Spa, Marival Collection. Les 15,5 M$ obtenus de la vente serviront à diminuer la dette de l’entreprise.
L’analyste souligne toutefois que si les résultats ont dépassé les attentes pour un autre trimestre, ce qui est clairement positif, les prévisions de Transat pour l’exercice financier 2024 restent dans les horizons fixés par la Financière Banque Nationale. De plus, même si les revenus en passager-mille pour la saison hivernale sont en augmentation (+2,4%) annuellement, il remarque que cette hausse s’est modérée au fil des derniers trimestres, ce qu’il attribue à une compétition plus féroce pour les destinations soleil.
Il n’y a pas non plus de plan de refinancement exhaustif qui accompagne les mises à jour du quatrième trimestre, ce qui ajoute un potentiel de dilution des actionnaires.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de sous-performance du titre de Transat face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 3$.
À SUIVRE: Banque Scotia (BNS, 62,08$): en attendant 2025
Banque Scotia (BNS, 62,08$): en attendant 2025
Desjardins ressort d’une rencontre avec les investisseurs institutionnels de la Banque Scotia avec le précédent avis qu’auparavant et, même si plusieurs points intéressants ont été soulevés, elle estime que les meilleurs chapitres sont à venir en 2025 et après.
L’analyste Doug Young souligne que le message lancé par la Scotia était clair. L’institution financière va principalement se concentrer sur le Canada, les marchés boursiers américains, le Mexique et les Caraïbes anglaises.
La banque a l’intention de réaffecter 90% de son capital supplémentaire vers les secteurs qu’elle estime prioritaires. Parmi ceux-ci, Doug Young note que stimuler les relations avec les clients (c’est-à-dire les dépôts), améliorer le ratio efficacité/productivité, faire grandir la connectivité entre tous les secteurs d’activités ainsi que prioriser de meilleurs retours ajustés au risque ont tous été des thèmes récurrents pendant la présentation.
La direction a également émis un objectif de retour sur investissement global de plus de 14% à moyen terme et de 15% d’ici l’exercice financier de 2028. La Banque Scotia s’attend à une croissance du bénéfice par action en 2024, puis en 2025 (entre 5% et 7% pour cette année-là), avec un taux de croissance annuel composé d’environ 7% pour les années 2023 à 2028.
Elle veut de plus réinvestir environ 50% des réductions de coûts liées aux restructurations du quatrième trimestre 2023 et, même si son ratio de dividende est supérieur à sa cible de 40% à 50%, elle continue de préconiser une augmentation du dividende pour les exercices financiers 2024 et 2025.
Pour ce qui est des activités internationales, Doug Young indique qu’une réorganisation d’environ deux ans est en cours. La nouvelle stratégie priorisera le Mexique, et il semble que la Scotia n’ait pas l’intention, du moins à court terme, de sortir de la Colombie. L’analyste avoue tout de même qu’il ne serait pas surpris si l’institution financière décidait de se départir de son partenariat stratégique avec Cencosud au Chili et au Pérou.
Desjardins maintient sa recommandation de conservation du titre de la Banque Scotia ainsi que son cours cible de 62$.