(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Microsoft, Uni-Sélect et Goodfood? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Microsoft (MSFT, 267,56$ US): la guerre des moteurs de recherche IA est officiellement lancée
Daniel Yves de Wedbush Securities est revenu «impressionné» de l’événement de Microsoft consacré à la stratégie d’intégration des technologies d’OpenAI au moteur de recherche Bing et au fureteur Edge.
«Ceci est seulement le premier pas en ce qui a trait à l’intelligence artificielle puisque nous prévoyons voir beaucoup plus d’intégration infonuagique avec Azure tout au long de 2023 alors que les géants de la technologie se livrent bataille dans la course à l’armement IA», indique l’analyste enthousiaste.
L’analyste fait référence à l’annonce le 6 février par Alphabet/Google (GOOGL,106,80$ US) que son propre robot conversationnel Bard sera bientôt disponible au grand public.
«À mesure qu’elle (Microsoft) développera sa technologie en intelligence artificielle, Microsoft pourra en intégrer les fonctionnalités dans son portefeuille de produits existants», ajoute l’analyste.
Même si son cours cible reste à 280$ US, Daniel Ives estime que l’investissement stratégique du PDG Satya Nadella hisse déjà le colosse infonuagique dans une position robuste dans la bataille qui s’amorce pour la demande de l’IA. «Ses cartes sont sur la table et sa stratégie en IA connaît déjà beaucoup de succès», ajoute l’analyste de Wedbush.
Le moteur de recherche Bing sera «motorisé» par la nouvelle génération de langage GPT-3.5 qui améliorera la pertinence des résultats de recherche, répondra à des questions complexes tandis qu’un nouvel outil conversationnel aidera les utilisateurs à parler» à l’interface et à générer du contenu automatiquement, rapporte l’analyste.
Avec l’aide de la méthode Prometheus, Bing travaille avec OpenAI (la startup américaine derrière ChatGPT) afin d’améliorer la justesse des réponses (aux recherches) en fournissant au robot de meilleures requêtes de recherche, indique aussi Daniel Yves.
«La stratégie IA de Microsoft s’apprête à défier le marché de la recherche web et à rafler des parts de marché en rehaussant les bénéfices et l’expérience des utilisateurs», prévoit-il.
Uni-Sélect (UNS, 39,73$): des attentes plus modestes pour le quatrième trimestre
Uni-Sélect (UNS, 39,73$): des attentes plus modestes pour le quatrième trimestre
Luke Hannan de Canaccord Genuity s’aligne sur les perspectives fournies par le distributeur l’an dernier à l’effet que le deuxième semestre de l’année s’avérerait moins rentable que la première moitié de l’année en dépit de la croissance interne de 6 % des revenus prévue pour chacune de ses trois filiales.
«Le contexte inflationniste a conduit Uni-Sélect à relever les prix d’une bonne part de son assortiment de produits, ce qui sera encore le moteur de la croissance interne au quatrième trimestre, comme ce fût le cas plus tôt en 2022», explique l’analyste.
Toutefois, cette dynamique ne compensera pas entièrement la hausse des dépenses de carburant et de main-d’œuvre si bien que le bénéfice d’exploitation ajusté restera stable au quatrième trimestre (à 37 millions de dollars américains) malgré la hausse prévue de 2 % des revenus globaux (à 408 M$ US), prévoit l’analyste, dix jours avant le dévoilement des résultats annuels le 17 février.
La marge d’exploitation devrait diminuer de 190 points de pourcentage à 9% par rapport au troisième trimestre, prévoit-il aussi.
Le distributeur de pièces de rechange et de peinture automobiles doit en plus composer avec la dépréciation de 15 % de la livre sterling par rapport au dollar américain, ce qui affaiblit les ventes rapportées. Au troisième trimestre, la chute de 15 % de la livre sterling a fait fondre toute la croissance interne de la filiale britannique, rappelle aussi Luke Hannan.
Malgré ces vents contraires à court terme, l’analyste est confiant que les dirigeants pourront améliorer davantage l’efficience du distributeur en 2023, surtout à la filiale britannique GSF Car Parts U.K..
L’analyste profite de l’occasion pour réitérer sa recommandation d’achat et son cours cible de 46$, soit 10,8 fois le bénéfice d’exploitation de 91 M$ US prévu en 2023.
À ses yeux, Uni-Sélect mérite un multiple de 15 % supérieur à sa moyenne depuis 2013 parce que ses marges sont structurellement plus élevées qu’avant à la suite de plusieurs plans de rationalisation.
De plus, le bilan assaini positionne bien le groupe pour réaliser des acquisitions de petite taille et de plus grande envergure.
Les espoirs de redressement à la suite de l’arrivée de Brian McManus à la barre d’Uni-Sélect avaient propulsé le titre de 217 % en 2021. Il s’est apprécié d’encore 66 % en 2022 grâce à l’amélioration des résultats et à la réduction de la dette qui font espérer que la société concrétise les occasions d’achat que les dirigeants disent avoir à l’œil dans ses trois secteurs d’activités, soit les pièces automobiles au Canada et en Grande-Bretagne et la peinture automobile aux États-Unis.
L’action fléchit de 3,5 % le 7 février, soit 15 % de moins que le sommet atteint en décembre.
Goodfood (FOOD, 0,59 $): renfloué de 12,67 M$, le spécialiste des boîtes repas devra réaliser son recentrage
Goodfood (FOOD, 0,59 $): renfloué de 12,67 M$, le spécialiste des boîtes repas devra réaliser son recentrage
Le spécialiste des repas prêts-à-préparer a colmaté ses besoins en liquidités par le biais d’une émission de débentures convertibles de 12,67 millions de dollars dont 10 M$ proviennent d’Investissement Québec et 2,42 M$ de trois dirigeants et 250 000 $ d’un ex-administrateur.
Si ce financement par dette est bienvenu parce qu’il n’ajoute pas immédiatement au nombre d’actions en circulation, il en coûtera cher à la société, soit des intérêts élevés de 12,5 %, indique Frédéric Tremblay de Desjardins Marché des capitaux. L’entente prévoit que Goodfood capitalisera les intérêts semestriellement jusqu’au 6 février 2025, après quoi ils seront payables au comptant, en deux versements par année.
À partir du 6 février 2026, Goodfood pourra racheter la partie non convertie d’une débenture en contrepartie d’un montant en capital majoré des intérêts courus ainsi qu’un montant procurant au porteur un taux de rendement interne de 18 %.
Frédéric Tremblay avait prévu une émission d’actions de 7,5 M$, dans son modèle.
Maintenant que «l’incertitude entourant le bilan à court terme» est passée, les projecteurs se tournent sur l’exécution opérationnelle», évoque l’analyste.
À part les initiatives pour améliorer les flux de trésorerie et atteindre la rentabilité, Goodfood veut raviver la croissance de ses activités originales de repas prêts à cuisiner, à un moment où les conditions du marché, la concurrence et les habitudes d’achat des consommateurs sont difficiles, ajoute Frédéric Tremblay.
La réduction des coûts nécessaire à ce que l’exploitation atteigne la rentabilité dès le deuxième trimestre de 2023, la relance des boîtes repas et la diminution du taux d’épuisement des fonds englobent plusieurs variables dont les dépenses en capital, le fonds de roulement et l’annulation de baux, ajoute-t-il.
Le financement par le biais d’une débenture ne change pas son cours cible de 0,70 $. L’analyste propose toujours de conserver le titre auquel il attribue un risque spéculatif.