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À surveiller: Microsoft, WSP et Lion Électrique

Charles Poulin|Publié le 27 octobre 2022

À surveiller: Microsoft, WSP et Lion Électrique

Le secteur infonuagique présente un ralentissement clair, tandis que celui des ordinateurs personnels est un désastre depuis quelques mois, deux données dont la direction de Microsoft semble s’être servie pour réviser ses attentes à la baisse. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Microsoft, WSP et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

 

Microsoft (MSFT, 250,66 $US): des prévisions à la baisse

La direction de Microsoft a abaissé ses prévisions de revenus d’ici la fin de 2024, ce qui risque de changer les attentes des investisseurs ainsi que ralentir la croissance de son titre, estime la firme Wedbush.

L’analyste Daniel Ives remarque que rien ne collait récemment à Microsoft malgré le fait que les marchés soient à la baisse. Si les analystes retenaient leur souffle pour voir si le géant informatique américain allait atteindre ces cibles chaque trimestre, il parvenait à se sortir convenablement d’affaires.

Cela risque toutefois de changer, croit-il. La direction de Microsoft vient tout juste de réviser ses prévisions à la baisse, autant pour le deuxième trimestre de 2023 que pour les années fiscales 2023 et 2024. Les objectifs de revenus passent ainsi de 56,8 G$ US à 52,9 G$ US pour le deuxième trimestre, la croissance totale diminuant donc de 9,8% à 2,2%. Pour l’année 2023, c’est une chute de 226 G$ US à 217,7 G$ US (croissance qui tombe de 14% à 9,8%). Pour 2024, les revenus diminuent de 257 G$ US à 248,5 G$ US (croissance révisée de 13,7% à 14,8% en raison de la baisse prévue des revenus pour 2023).

Daniel Ives souligne que le secteur infonuagique présente un ralentissement clair, tandis que celui des ordinateurs personnels est un désastre depuis quelques mois, deux données dont la direction de Microsoft semble s’être servie pour réviser ses attentes à la baisse. Ce qu’il reste à découvrir, maintenant, c’est si c’est seulement un dur moment à passer ou si encore s’il s’agit d’un repositionnement de l’entreprise pour faire grimper le cours de son titre.

Wedbush croit pour sa part que le volet infonuagique ainsi qu’Office 365/Windows vont prendre de plus en plus de place et, en même temps, vont produire de la croissance et de meilleures marges en 2023 et 2024 malgré la récession qui se pointe à l’horizon. Daniel Ives ajoute avoir confiance que Microsoft soit en bonne posture pour traverser cette incertitude économique et se retrouver en meilleure position après la tempête grâce à ses stratégies de contrôle de coûts déjà en place.

Malgré le fait que Wedbush penche du côté d’une réinitialisation des attentes plutôt que d’un cycle de réduction à long terme, elle diminue son cours cible de 320 $ US à 290 $ US pour refléter ses propres estimations à la baisse.

WSP (WSP, 161,29 $): en bonne position pour affronter la tempête

WSP (WSP, 161,29 $): en bonne position pour affronter la tempête

WSP est un titre à avoir dans son portefeuille à la veille d’une récession en raison de sa diversification et des performances constantes avance la Banque Laurentienne.

De l’arrivée en poste du PDG Alexandre L’Heureux, en 2016, jusqu’en 2021, la Laurentienne note que le titre de WSP a été plus performant que ceux des autres firmes d’ingénierie mondiales (Tetra Tech, KBR, Jacobs, Aecom, Stantec) par une marge significative. Le titre se retrouve toutefois en milieu de peloton de ce groupe pour 2022 jusqu’à présent.

La Laurentienne s’attend à une autre bonne performance de l’entreprise lors du dévoilement de ses résultats du troisième trimestre, le 9 novembre. L’institution financière s’attend à un bénéfice dilué par action de 1,48$, un peu plus bas que le consensus du marché (1,56$). Elle prévoit également une croissance organique de 5,2%.

L’analyste Jonathan Lamers rappelle également la discipline financière de l’entreprise. Il en voit un exemple dans sa décision de ne pas procéder à l’acquisition annoncée d’entreprise britannique RPS à la suite d’une offre de 10% supérieure de son concurrent, Tetra Tech. WSP a décidé de ne pas renchérir (son offre aurait dû être augmentée de 20% par rapport à celle de Tetra Tech) pour préserver sa capacité financière de procéder à d’autres acquisitions.

Il ajoute que WSP est bien positionnée pour traverser une potentielle récession, notamment en raison de sa diversification géographique et de marchés sans concentration de clientèle significative ainsi que d’une exposition solide au secteur public (52% de ses revenus). Il souligne de plus l’excellente stratégie d’acquisition de l’entreprise et son exécution.

La Banque Laurentienne maintient sa recommandation d’achat du titre et affiche un cours cible de 183$.

Lion Électrique (LEV, 3,70 $): annonce américaine payante 

Lion Électrique (LEV, 3,70 $): annonce américaine payante

Le gouvernement américain vient d’annoncer l’octroi de 1 G$ US de fonds pour réaliser le programme « Autobus écoliers propres » de la U.S. Environmental Protection Agency (EPA), ce qui devrait permettre à Lion Électrique de remplir son carnet de commande d’au moins 207 autobus électriques.

Le programme a pour objectif de fournir 2468 autobus, dont 95% seront électriques, à 389 districts scolaires répartis dans 50 États et territoires américains.

Lion Électrique a été sélectionné pour fournir 207 autobus, mais d’autres pourraient s’ajouter, car plusieurs contrats n’ont pas mentionné de fournisseur spécifique.

Les districts scolaires qui ont mentionné Lion Électrique ont reçu un total d’environ 82 M$ US, soit environ 400 000$ par autobus. Ils doivent maintenant procéder aux achats, et ont jusqu’en avril 2023 pour placer leur commande. Par la suite, l’entreprise québécoise aura jusqu’en octobre 2024 pour livrer les autobus et les infrastructures liées.

La Banque Nationale estime que cette annonce devrait alourdir le retard du carnet de commandes de Lion, qui se chiffrait à 2357 véhicules (2071 autobus et 268 camions) en août 2022.

Lion prévoit toutefois que sa nouvelle usine de Joliet, en Illinois, devrait démarrer ses activités d’ici la fin de l’année, ce qui lui permettrait d’y produite des autobus scolaires électriques. Cette nouvelle unité de production aura une capacité annuelle de 20 000 véhicules et devrait s’occuper de livrer les commandes américaines.

L’analyste Rupert Merer rappelle que le programme de l’EPA prévoit un autre montant supplémentaire de 1 G$ US en 2023 et que, devant le succès remporté par Lion Électrique, l’entreprise pourrait de nouveau voir son nom être appelé.

La Banque Nationale maintient toutefois sa recommandation d’achat spéculatif ainsi que le cours cible de 9$ pour le titre de Lion Électrique.