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À surveiller: Microsoft, WSP Global et Aritzia

Catherine Charron|Publié le 14 octobre 2022

À surveiller:  Microsoft, WSP Global et Aritzia

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Microsoft, WSP Global et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

Microsoft (MSFT, 225,75$US): des résultats plombés par PC

À quelques jours du dévoilement des résultats trimestriels de Microsoft, Brad Sills de Bank of America s’attend à ce que ceux-ci soient plombés par la vente de ses ordinateurs.

Néanmoins, puisque la valeur de son titre correspond présentement à 19 fois les flux trésorerie libre que l’entreprise devrait générer en 2024, il voit là un «solide ratio risque/bénéfice», ce pourquoi il réitère sa recommandation «achat».

L’analyste s’attend à ce que Microsoft dévoile des revenus de 49,8 milliards de dollars américains (G$US), ce qui représenterait une hausse de 10% par rapport à la même période l’an dernier.

Et puisque Azure comme Office 365 ont le vent dans les voiles, leur performance respective devrait en partie gommer la déconfiture de Windows et PC, estime-t-il.

En effet, rapporte Brad Sills, les échos qui proviennent de ses clients indiquent qu’une importante migration vers la plateforme d’infonuagique Azure s’est produite au cours du premier trimestre de l’exercice.

Le taux de change devrait toutefois avoir réduit de 7% ses résultats, soit légèrement plus que les 6% attendus par la direction.

Du côté de sa division «productivity and business processes», l’analyste s’attend à ce que le revenu de 16,1 G$US sur lequel il misait bondisse de 300 millions de dollars américains (M$US) à 400 M$US, en partie à cause de la hausse de ses prix de vente.

D’ailleurs, son prix moyen devrait être demeuré stable par rapport à l’an dernier, et non pas avoir reculé de 2% comme précédemment escompté.

Le nombre d’abonnés à la suite Office 365 devrait avoir crû de 12%, ce qui est légèrement moins que le taux de croissance au quatrième trimestre (+15%).

S’appuyant sur les moins fortes livraisons d’appareils PC au 2e trimestre de l’exercice, Brad Sills tronque de 300 M$US à 400M$US de ses 14,7 G$US en revenu auxquels il s’attendait pour ce segment.

Ces prévisions sont, croit-il, déjà bien représentées dans le cours actuel du titre de Microsoft.

D’après l’analyste, la société devrait recommencer à afficher une croissance de ses flux de trésorerie libre de l’ordre de 10% à 19% après le ralentissement attendu au cours de l’exercice 2023, notamment à cause du taux de change.

Et cette relance devrait en partie s’appuyer sur son service d’infonuagique Azure et sur Office 365, car la demande n’accapare que 5% de ce que les infrastructures de Microsoft sont capables de traiter, estime Brad Sills.

Il maintient donc son cours cible à 345$US.

WSP Global (WSP, 147,77$): le renoncement à RPS Group n’est pas catastrophique

WSP Global (WSP, 147,77$): le renoncement à RPS Group n’est pas catastrophique

Même si la société a renoncé à surenchérir pour acquérir la société britannique RPS Group, Yuri Lynk de Canaccord Genuity est d’avis que le titre de WSP est encore attrayant.

Il estime que cette décision démontre que la spécialiste du génie-conseil préfère éviter de s’endetter de près de 1,1 milliard de dollars dans un contexte macroéconomique très incertain, plutôt que de mener une seconde importante acquisition en peu de temps.

Certes, si son offre avait été acceptée, elle aurait pu damer le pion à sa compétitrice Tetra Tech, qui convoitait aussi cette porte d’entrée sur le marché britannique. Du moins, même si elle avait été déclinée, ça aurait contraint la société américaine à surenchérir.

Or, croit l’analyste, ce ne sera pas la seule occasion que WSP Global aura d’accroître la taille de sa division des sciences de la Terre et de l’environnement. Selon les calculs de Cannacord Genuity, ce marché atteindrait 170 milliards de dollars américains, et le plus grand joueur n’en détient que 8% des parts.

De plus, Yuri Lynk souligne que les finances de l’entreprise sont solides, car sa dette nette correspond au double de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).

Si ses attentes à l’égard de 2023 ont glissé, c’est parce qu’il a retiré de ses prévisions l’acquisition de RPS. Il les a aussi ajustées afin de mieux représenter la faiblesse du huard comparé au dollar américain, tout comme sa meilleure posture à l’égard de la livre sterling.

Il précise que chaque variation de 10% entre le dollar canadien et ces devises étrangères font fluctuer de 3% et de 1% chacune son bénéfice par action.

Selon lui, la société devrait engendrer plus de 10 G$ en revenu à compter de 2023, et non plus en 2024 comme l’escomptait WSP Global. Au cours de cet exercice, elle devrait plutôt générer 10,6 G$.

Ses attentes sont toutefois plus prudentes à l’égard de la croissance interne de la société. En 2022, 2023 et 2024, elle devrait respectivement atteindre 5,7%, 4,8% et 3,5%, tandis que la direction mise sur plus de 5%.

WSP dévoilera les résultats de son troisième trimestre de 2022 le 9 novembre prochain. Yuri Lynk s’attend à une croissance de ses revenus nets de 5% par rapport à la même période l’an dernier, à un BAIIA de 407 M$, soit une hausse de 7,8%, et un bénéfice par action ajusté de 1,57$.

Sachant que l’entreprise s’est par le passé démarquée pour la croissance de ses flux de trésorerie libre par action, et la liquidité de ses actions, «nous pensons qu’une valorisation supérieure est justifiée» par rapport à ses pairs, écrit l’analyste.

Cannacord Genuity maintient sa recommandation d’«achat», et son cours cible à 190$.

Aritzia (ATZ, 48,62$): d’excellents résultats

Aritzia (ATZ, 48,62$): d’excellents résultats

Pour tous ses canaux de vente et marchés confondus, Aritzia a dévoilé d’excellents résultats, estime Mark Petrie de Marchés des capitaux CIBC.

La croissance de ses revenus qui s’est poursuivie au deuxième trimestre a su éclipser la hausse de ses coûts de transport de marchandises.

La société a même annoncé qu’elle révisait à la hausse ses attentes à l’égard de la croissance de ses revenus, misant dorénavant sur une fourchette de 565 millions de dollars (M$) et de 590 M$ au prochain trimestre, ce qui est bien au-dessus de ce à quoi s’attend le consensus des analystes, à 516 M$.

Les inquiétudes des investisseurs à l’égard du secteur de la vente de vêtements, comme une baisse de l’engouement des acheteurs, ou une hausse des rabais, ne semble pas coller à Aritzia qui a encore une fois démontré qu’elle a le vent dans les voiles, surtout aux États-Unis.

Et la griffe compte continuer à attirer de nouveaux clients, n’ayant pas l’intention de diminuer la taille de ses prochaines commandes.

Or, la taille de son inventaire a cru de 150% par rapport à la même période l’an dernier. La direction attribue 83% de cette augmentation au fait qu’à l’époque, elle était tout simplement très bas.

De plus, pour éviter de se retrouver à court de vêtements à cause de bris dans sa chaîne d’approvisionnement, elle a donc fait le plein d’items de sa collection d’hiver et de printemps. Au deuxième et au quatrième trimestre l’an dernier, elle aurait perdu entre 50 M$ et 100 M$, n’ayant pas réussi à répondre à toute la demande des consommateurs.

«La direction n’a clairement pas l’intention de laisser de l’argent sur la table encore une fois, et alors que le dynamisme de ses ventes est robuste, nous ne pouvons qu’être d’accord», écrit Mark Petrie dans sa note.

Il croit toutefois qu’Aritzia fait preuve de beaucoup de prudence, puisque le transport de marchandises commence à réduire le temps de ses livraisons, bien qu’il atteigne encore le double d’avant la pandémie.

Plusieurs facteurs pourraient augmenter la taille de ses marges brutes au cours des 12 à 18 prochains mois, estime l’analyste, comme une baisse des coûts de transport qui en freinera la croissance de 250 à 300 points de base au cours de l’exercice 2023.

L’analyste augmente donc à 60$ son cours cible, et réitère sa recommandation de «surperformance de secteur».