Que faire avec les titres de MTY, Amazon et Cogeco Communications? Voici quelques recommandations d’analystes.
Que faire avec les titres de MTY, Amazon et Cogeco Communications? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
MTY (MTY, 17,01$) : les impacts de la pandémie sont trop importants pour être ignorés
Fournissant une mise à jour de ses activités lundi, le restaurateur MTY a annoncé la fermeture temporaire de 2100 restaurants, sur un total de 7400, et une réduction des activités dans le reste de son réseau, de même que la mise à pied de la moitié de son personnel et une suspension de son dividende.
MTY devait dévoiler ses résultats financiers du premier trimestre le 14 avril, mais a repoussé cette date au 15 mai.
L’analyste Vishal Shreedhar, de la Banque Nationale, rappelle que MTY avait déjà, le 16 mars, lancé un programme visant à supporter ses franchisés en cette période de pandémie, en leur donnant un congé de redevances pour une période de quatre semaines.
L’analyste estime que toutes ces décisions montrent que la direction de MTY fait preuve de prudence en voulant préserver ses liquidités. Toutefois, il ajoute qu’une fermeture prolongée des restaurants viendrait ajouter de la pression sur les résultats financiers du franchiseur qui exploite 80 bannières au Canada, aux États-Unis et dans le monde.
M. Shreedhar note que le titre de MTY a déjà reculé de 69% depuis le début de l’année, en raison de la baisse d’achalandage dans les restaurants attribuable à la pandémie de COVID-19. Même si la valeur du titre est basse d’un point de vue historique, l’incertitude entourant les activités du franchiseur en Amérique du Nord est trop importante pour être ignorée.
L’analyste revoit ses prévisions de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) à la baisse pour les exercices 2020 et 2021. En 2020, sa prévision recule à 122M$, par rapport à 139M$, alors qu’en 2021, elle passe à 162M$, elle qui était de 173M$.
L’analyste maintient donc sa recommandation de «performance égale au secteur», mais abaisse son cours cible sur un an à 30$, lui qui était de 44$ auparavant.
Il dit revoir ses prévisions en attendant d’avoir un meilleur aperçu de l’évolution des finances de l’entreprise et en prévoyant une période de retour à la normale plus longue que prévu.
Amazon (AMZN, 1997,59$US) : un titre à ajouter à votre panier d’épicerie
Amazon (AMZN, 1997,59$US) : un titre à ajouter à votre panier d’épicerie
L’analyste Mark S.F. Mahaney, de RBC Marchés des capitaux, réitère sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 2400$US pour le détaillant en ligne Amazon, estimant que la pandémie de COVID-19 provoque un «point d’inflexion» pour les commandes en ligne d’articles de bureau et de produits d’épicerie dont l’entreprise américaine est l’une des principales bénéficiaires.
«La semaine dernière, nous avons mené notre cinquième sondage annuel auprès de 1500 utilisateurs à propos des tendances du côté de l’épicerie en ligne», explique l’analyste. Selon ce dernier, les résultats sont clairs. Le sondage montre une adoption croissante des services d’épicerie en ligne.
Dans la mesure où Amazon sera capable d’améliorer l’expérience client, qui est un énorme défi dans ce secteur, M. Mahaney croit que les produits d’épicerie pourraient constituer 10% des revenus d’Amazon d’ici 2023.
«Même si les données macroéconomiques à court terme tendent à se détériorer, Amazon est en train de se trouver un nouveau secteur de croissance à long terme», dit-il.
Selon le sondage :
- 55% des répondants ont affirmé réalisé des achats d’épicerie en ligne, comparativement à 36% en 2018;
- 42% ont affirmé réalisé des achats d’épicerie en ligne au moins une fois par semaine, comparativement à 22% en 2018;
- 54% des utilisateurs de l’épicerie en ligne soutiennent que la crise de la COVID-19 augmente les probabilités pour eux de se tourner vers ce service de façon permanente;
- Amazon était la principale destination en ligne pour les achats de produits d’épicerie (60%), alors que Walmart arrive au second rang (47%).
Mark S.F. Mahaney précise que son cours cible sur un an de 2400$US repose sur un multiple de 20 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 58 milliards de dollars américains prévu durant l’exercice 2021. À ce jour, le titre se négocie à 20 fois le BAIIA ajusté prévu en 2020 et à 16 fois celui prévu en 2021, note l’analyste.
Cogeco Communications, (CCA, 96,40$) : une attention particulière à la révision des prévisions
Cogeco Communications, (CCA, 96,40$) : une attention particulière à la révision des prévisions
Cogeco Communications doit dévoiler ses résultats financiers du deuxième trimestre aujourd’hui après la fermeture des marchés.
L’analyste Jeff Fan, de la Banque Scotia, anticipe de bons résultats dans la mesure où le fournisseur de services de télécommunications Cogeco Communications est peu exposé au secteur des entreprises.
Toutefois, comme le deuxième trimestre de Cogeco Communications s’est terminé en février, il ne reflète pas la situation depuis le début de la crise et la fermeture des bureaux de toutes les entreprises qui n’entrent pas dans la catégorie des services essentiels.
L’analyste entend donc porter une attention particulière à la révision des prévisions pour le reste de l’exercice 2020 et aux commentaires sur l’impact de la crise de la COVID-19 sur les prochains trimestres.
«Nous prévoyons que Cogeco Communications mènera ses pairs avec une révision à la baisse minimale de ses résultats», dit l’analyste.
M. Fan a déjà réitéré son cours cible sur un an de 123$ et sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Cogeco Communications le 30 mars, alors qu’il a abaissé ses prévisions de 3% à 5% pour les titres des autres entreprises du secteur.
Selon lui, Cogeco ne dépend pas des revenus publicitaires, ce qui est un autre point positif. Il estime que le secteur le plus affecté, soit celui des services aux entreprises, représente au maximum 10% des revenus de la société.
M. Fan croit également que les activités américaines de Cogeco Communications dans l’industrie de la câblodistribution profiteront du renforcement du dollar américain par rapport à la devise canadienne.