Que faire avec les titres de MTY, Fiera et Tesla ? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de MTY, Fiera et Tesla ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
MTY (MTY., 65,60$) : pas maintenant, dit Financière Banque Nationale
À long terme, MTY aurait le potentiel de créer beaucoup de valeur pour ses actionnaires, mais le franchiseur montréalais doit d’abord composer avec son lot de défis, résume Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, qui entame le suivi de la société. Pour cette raison, il reste sur les lignes de côté avec une recommandation «performance égale au secteur».
«Nous percevons MTY comme une entreprise en développement en raison de l’attention qu’elle porte à générer une croissance interne soutenable et à la réalisation d’acquisitions de meilleure qualité, explique l’analyste. Ces priorités sont les bonnes, mais elles pourraient prendre du temps à porter leurs fruits. »
M. Shreedhar reconnaît que la société rencontre certaines difficultés. Il souligne que la croissance interne (celles des activités existantes, donc sans lien avec les acquisitions) a historiquement été faible. Le rendement sur le capital investi est en déclin et les résultats demeurent imprévisibles.
La dépendance de la société aux acquisitions pour croître a toujours été une des principales préoccupations dans le camp des pessimistes. L’analyste note que la croissance des revenus est uniquement attribuable aux acquisitions depuis l’exercice 2010. Il note aussi que les acquisitions sont presque les seules contributrices à la croissance du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA). Ce fait laisse entendre que la société ne tire pas grandes synergies de ses acquisitions, selon lui. Malgré ce problème, l’action a bien fait durant cette période, nuance l’analyste.
En ce qui concerne le bilan, il note que la dette risque d’être élevée après la réalisation d’une série d’acquisitions. Il pense qu’elle s’établira à 3,1 fois le BAIIA au troisième trimestre 2019. Or, la société devrait rembourser cette dette rapidement en raison de ses généreux flux de trésorerie. Il anticipe que le ratio reculera à 2 fois le BAIIA dès la fin de l’exercice 2020. Durant cette période, la possibilité d’une grande acquisition demeure faible, le temps que l’endettement recule.
La cible est à 70$.
Fiera (FSZ., 11,36$) : le point sur la dette
L’émission de débentures réduit les risques en ce qui a trait au bilan de Fiera, mais ceux-ci demeurent élevés, prévient Nik Priebe, de BMO Marchés des capitaux.
Le gestionnaire de portefeuille montréalais a émis pour 100 M$ de débentures à 5,6%. Les fonds récoltés seront attribués au paiement de récentes acquisitions et au remboursement de dettes.
Sur le plan comptable, les débentures ne sont pas incluses au ratio dette/bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) inscrites conditions convenues avec les créanciers de la société. Le ratio en question passe donc de 3,7 fois le BAIIA à 3,04 fois. Fiera se donne donc un peu plus de marge de manœuvre par rapport à la limite d’endettement convenue avec ses créanciers, qui est de 4 fois à court terme et de 3,5 fois à long terme. «C’est une bonne chose, car cela donne un coussin pour composer avec l’impact financier possible d’une baisse du marché boursier.»
Ceci étant dit, l’endettement total demeure élevé, nuance M. Priebe. En incluant les débentures, on dépasserait le ratio de 4 fois. Il note que le ratio de paiement du dividende est élevé et il ne voit pas de possibilité de rembourser la dette plus rapidement.
L’analyste note que la direction a dit qu’elle comptait maintenir son dividende et qu’elle ne comptait pas réaliser de nouvelles acquisitions pour le moment. Il voit cela d’un bon œil, mais il juge que la prudence reste de mise.
BMO Marchés des capitaux émet une recommandation «performance de marché» et une cible de 12$.
Tesla (TSLA., 224,55 $US) : bien, mais…
Les livraisons du fabricant de voitures électriques ont agréablement surpris le marché, mais il faudra maintenant voir ce qui adviendra des marges, écrit Dan Levy, de Credit Suisse.
Tesla a livré 95 000 voitures au deuxième trimestre. C’est plus que le consensus des analystes qui était de 87 000, mais en ligne avec la prévision de la direction d’entre 90 000 et 100 000. La grande partie de ce chiffre est attribuable au Model 3 à 78 000.
La direction a mentionné qu’elle entamait le troisième trimestre avec un carnet de commandes en croissance et qu’elle estimait être en bonne posture pour augmenter ce carnet et les livraisons.
Lorsque les résultats du deuxième trimestre seront publiés, l’attention du marché devrait se porter sur les marges brutes et les flux de trésorerie disponible. La direction a dit qu’elle avait réalisé des gains d’efficacité. L’analyste anticipe que les flux de trésorerie seront positifs, mais il pense que le portait pour les marges sera plus mitigé et qu’elles pourraient reculer de 200 points de base à 18,3% par rapport au trimestre précédent.
Dans l’ensemble, M. Levy juge que Tesla est en avance en ce qui concerne l’industrie de l’automobile électrique. Par contre, la société devra améliorer ses marges si elle veut «devenir autre chose qu’un joueur de niche».
Credit Suisse réitère sa recommandation «sous-performance» et sa cible de 189 $US.