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À surveiller: MTY, WSP et Knight

Dominique Beauchamp|Publié le 15 octobre 2019

Que faire avec les titres de MTY, WSP et Knight?

Que faire avec les titres de MTY, WSP et Knight? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

MTY (MTY, 57,75$): le bon et le moins bon

Le troisième trimestre du franchiseur de restaurants n’a pas été à la hauteur des attentes de Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux.

Le ventes totales du réseau (un record de 1,07 milliard) et la croissance de 0,3% des ventes par restaurant comparable ont assez été conformes aux prévisions, mais le bénéfice d’exploitation ajusté de 42,1 millions de dollars a raté sa cible et celle du consensus des analystes (48,8 millions de dollars).

Le bénéfice par action de 0,91$ du Groupe d’alimentation MTY a aussi été inférieur au consensus de 1,02$.

M. Khan cite la moins grande contribution que prévu de la dernière chaîne américaine acquise, Papa Murphy’s, à cause de l’effet saisonnier, la performance mitigée des restaurants corporatifs et les dépenses encourues pour raviver les ventes internes du groupe.

Rappelons que MTY a acquis Papa Murphy’s en avril au prix de 253,2 M$, incluant la dette. Avec 1331 franchises et 106 restaurants corporatifs, la chaîne estime être le plus grand franchiseur et exploitant de pizzérias de type Take ‘n’ Bake et la cinquième chaîne de pizza, aux États-Unis

Bien que M. Khan prévoit un meilleur quatrième trimestre grâce à la saisonnalité des ventes de Papa Murphy’s et aux ventes accrues de la division de fabrication d’aliments, l’analyste reste prudent parce que le nombre de fermetures de restaurants reste élevé.

MTY a notamment acquis 169 restaurants corporatifs lors de l’achat de Allo! Mon Coco et de Yuzu Sushi, dit-il. Quelque 22 Papa Murphy’s ont été fermés au troisième trimestre et 100 devraient connaître le même sort, d’ici 12 mois.

MTY tentera de franchiser ces pizzérias corporatives au cours des prochains mois.

Les dirigeants de la chaîne de pizzas prêts-à-cuire à la maison ont mis en branle plusieurs initiatives pour optimiser les fonctions de franchisage et les outils technologiques ainsi que pour instaurer un programme de loyauté, l’an prochain.

«Si ces initiatives progressent mieux que prévu et améliorent les résultats de la chaîne, il est possible que moins de succursales ferment», explique l’analyste.

En conséquence, M. Khan abaisse son cours-cible de 70 à 65$ par action, soit un multiple de 12 fois le bénéfice d’exploitation de 171 M$ prévu à la mi 2021. L’analyste avait établi le premer cours cible à la fin du mois d’août au moment où il amorçait le suivi de MTY.  

Au cours actuel, M. Khan n’en recommande pas l’achat, prévoyant pour le titre une performance égale à son secteur.

WSP Global (MTY, 77,60$): une incursion de qualité aux Pays-Bas

WSP Global (MTY, 77,60$): une incursion de qualité aux Pays-Bas

L’ingénieur-conseil perce le marché des Pays-Bas avec une acquisition de qualité: Lievense Holding B.V., indique Frederic Bastien de Raymond James.

Le prix payé, de 8 fois le bénéfice d’exploitation, est un peu plus que d’habitude, mais cette plus-value est entièrement méritée compte tenu du positionnement stratégique de la firme néerlandaise fondée en 1964, ses projets au design célèbre (Paleis Het Loo et Lek Canal), les honoraires facturés de 140 000$ par employé et les marges d’exploitation de 15 à 16%, avant les normes comptables IFRS, énumère l’analyste.

Avec l’achat de Lievense et l’offre de 65,1M$ US pour le consultant américain Ecology & Environment, WSP a complété son tableau de chasse pour 2019.

«Cela renforce nos prévisions pour 2020 et soutient notre thèse pour une réévaluation à la hausse du titre», écrit-il.

Dans une note antérieure diffusée le 10 octobre, M. Bastien avait fait valoir que même si WSP s’échange à un sommet historique, son évaluation peut monter d’un autre cran et rejoindre celle d’autres acteurs de son calibre.

La diversification de ses marchés et de ses spécialités, ainsi que la constance de ses bénéfices, justifient une évaluation supérieure.

«Les malheurs d’autres firmes canadiennes d’ingénierie freinent l’appréciation de WSP. Le marché n’apprécie pas à leur juste valeur les prouesses de l’ingénieur conseil tant au chapitre des acquisitions (31 depuis 2014) que de son savoir-faire dans le domaine du transport», écrivait-il alors.

WSP se classe au deuxième rang des firmes de son industrie derrière Tetra Tech (TTEK, 84,84$ US) en fonction d’une série de variables analysées par M. Bastien.

Or, WSP s’échange à un multiple de 12,2 fois le bénéfice d’exploitation, par rapport à 16,1 pour Tetra Tek.

Dans ce rapport, M. Bastien avait aussi relevé le cours cible de son titre préféré de 86 à 90$.

Thérapeutique Knight (GUD, 7,57$): une nouvelle admiratrice en recommande l’achat

Thérapeutique Knight (GUD, 7,57$): une nouvelle admiratrice en recommande l’achat

Canaccord Genuity amorce le suivi de la société pharmaceutique spécialisée avec une recommandation d’achat.

Le titre de l’entreprise de Montréal, qui se consacre à l’achat et à l’octroi de licences et à la distribution et à la commercialisation de médicaments sur ordonnance, se négocie près de sa valeur comptable. Ce cours offre un bon point d’entrée pour les investisseurs patients, croit Tania Gonsalves.

Puisque les deux-tiers de sa valeur boursière (un milliard de dollars) est composée d’encaisse (691,1 millions de dollars), l’analyste évalue la société en tant que société financière.

À court terme, la majorité de ses revenus proviennent des prêts ou de financements de capital de risque qu’elle accorde.

L’analyste établit son cours-cible à 8,50$ soit un multiple d’une fois l’encaisse et un autre de 1,6 fois la valeur des investissements déjà conclus.

Bien que l’encaisse soit perçue comme un boulet aux yeux de plusieurs observateurs, Mme Gonsalves y voit un trésor de guerre pour de futures transactions à des prix attrayants.

L’analyste croit aussi qu’au cours actuel, le titre ne reflète le potentiel de la percée dans les médicaments contre le cancer et les traitements pour femmes ainsi que de l’expansion dans de nouveaux marchés géographiques.

Le médicament contre le cancer du sein Nerlynx devrait générer des revenus de 8 M$ à sa première année de vente au Canada, soit 35% de tous les revenus tirés de la vente de médicaments de Knight. «Nerlynx représente la meilleure source de revenus à court terme», dit-elle.

À l’étranger, Knight peut en théorie commercialiser les treize médicaments pour lesquels elle détient les licences internationales. La société a notamment prêté 125 millions de dollars la pharmaceutique spécialisée du Brésil et du Mexique Moksha8 et y a dépêché deux représentants au conseil.

«Elle se familiarise ainsi avec la société et ses marchés avant d’y entrer au capital», prévoit Mme Gonsalves.

Knight a appris de son coûteux litige contre son partenaire israélien Medison qui a tenté au printemps de prendre le contrôle de Knight pour qu’elle déploie son encaisse plus rapidement.