Le cours de l’action d'Intel s’est affaissé de plus de 14% au cours des 4 dernières séances. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Neighbourly Pharmacy, Suncor et Intel? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Neighbourly Pharmacy Inc. (NBLY, 31,05$US): le rythme des acquisitions s’accélère, mais le titre en tient déjà compte
Les résultats du 2e trimestre de l’année financière 2022 du plus grand réseau de pharmacies communautaires au Canada ont été généralement conformes aux prévisions. Mais à noter, les perspectives positives énoncées par la direction quant à leurs projets de fusions et acquisitions permettent d’anticiper une solide croissance pour cette société dont le siège social est à Toronto.
C’est du moins l’opinion de Chris Li, analyste chez Desjardins, qui toutefois limite sa recommandation à «conserver» compte tenu que le titre semble déjà bien évalué. Il hausse néanmoins son cours cible de 31$ à 33$.
L’analyste prévoyait que la société pouvait réaliser entre 30 et 35 acquisitions par année. Mais il estime maintenant que ce chiffre pourrait atteindre 40. Cette hypothèse supporte une évaluation du titre d’un peu plus de 40$ en mars 2024, ce qui se traduit par un taux de rendement annuel composé d’environ 10%.
Les opportunités de fusions et acquisitions qui s’offrent à Neighbourly Pharmacy proviennent du fait que l’industrie est très fragmentée alors qu’il existe environ 3 600 pharmacies indépendantes. Elles sont pour la plupart des cibles d’acquisition, compte tenu que les propriétaires de pharmacies seraient des gens généralement âgés qui font face à des problèmes de successions. L’analyste estime également que la firme, dans ses projets d’acquisitions, rencontre une concurrence relativement restreinte.
De plus, à la suite de la récente émission d’actions d’environ 27 millions $, le bilan de la société est en bon état avec un ratio d’environ 2 fois le dette nette sur les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).
Les résultats du dernier trimestre indiquent des revenus de 91 millions $, en hausse de 54% sur l’années précédente, dont 95 % proviennent d’acquisitions. Le BAIIA a été de 10 millions $, et les marges ont connu une légère baisse d’environ 20 points centésimaux comparativement à l’année précédente.
La hausse du cours cible de l’analyste de 31$ à 33$ s’appuie sur sa conviction que le programme de fusions et acquisitions se poursuivra à un rythme de plus en plus rapide.
Suncor Energy (SU, 28,22 $): la pétrolière canadienne hausse son dividende de 100%
Suncor Energy (SU, 28,22 $): la pétrolière canadienne hausse son dividende de 100%
La plus grosse société pétrolière canadienne annonçait hier qu’elle haussait son dividende trimestrielle de 0,21$ à 0,42$, ce qui le ramène tout près de son sommet de 0,465$ qu’elle avait versé au 1er trimestre 2020, juste avant la pandémie.
Pas plus tard que le 26 mai dernier lorsque la compagnie tenait sa journée des investisseurs, la direction de Suncor avait fait part d’un horizon de 5 ans pour ramener son dividende à un niveau pré-pandémie, rappelle Justin Bouchard, analyste chez Desjardins.
Faut dire qu’à l’époque le prix du pétrole brute n’était pas à 80$US le baril. Les perspectives étaient alors très différentes.
La compagnie a aussi annoncé qu’elle augmentait son programme de rachat d’actions, ce qui lui permettra de racheter d’ici février 2022 jusqu’à 7% de ses actions actuellement entre les mains du public.
Cet important retour de capital vers les actionnaires est dû bien sûr à la forte hausse du prix du pétrole, mais aussi à la performance des opérations de la firme, explique Justin Bouchard.
Suncor a généré à son 3e trimestre des flux de trésorerie libres de 1,79$ par action, ce qui s’avérait supérieur aux attentes du consensus des analystes qui tablait sur 1,75$ par action. La production de 698,600 barils équivalent pétrole par jour (mboe/d) excédait légèrement la prévision de 697,000 mboe/d des analystes.
Au terme des réalisations du trimestre, l’analyste de Desjardins note la vente de Golden Eagle pour un montant de 250 millions $US, la réduction de la dette nette de 2 milliards $ et le rachat d’actions pour une valeur de 704 millions $ à un prix moyen de 25,05$.
Encore plus important, selon l’analyste, au cours actuel du prix du pétrole, la direction de Suncor croit qu’elle atteindra dès la fin de l’année son objectif de dette nette de 15 milliards prévue pour 2025. Le plan sera alors d’allouer 50% des flux de trésorerie libres aux rachats d’actions, et l’autre 50 % à la réduction de la dette.
L’analyste de Desjardins recommande l’achat du titre et son cours cible est de 41$.
Intel Corp (INTC, 47,89 $US): après réflexion, l’analyste de la BMO lance la serviette
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Les plus récents résultats trimestriels du manufacturier de puces pour semi-conducteurs ont tellement déplu aux investisseurs que le cours de l’action s’est affaissé de plus de 14% au cours des 4 dernières séances.
Ambrish Srivastava, analyste chez BMO Marchés des capitaux, ne voyant plus de scénario dans lequel le titre pourrait «surperformer» abaisse donc sa recommandation à «performance égale au marché».
Bien que l’analyste comprend que le modèle d’opérations de la firme soit affecté par les investissements nécessaires, il ne peut tout simplement pas croire aux hypothèses de la direction de la société quant aux perspectives.
Dans le meilleur des cas, l’analyste prévoit que le cours de l’action va demeurer à son niveau actuel. Conséquemment, il réduit son cours cible de 60 $US à 52 $US.
L’analyste basait son optimisme sur le fait qu’il croyait que l’arrivée en janvier d’un nouveau chef de la direction, Pat Gelsinger, allait mettre fin à plusieurs années de mauvaise exécution.
Mais ce ne fut pas le cas, et maintenant l’analyste croit que les perspectives énoncées par la direction sont irréalistes. Celle-ci estime que la croissance des revenus à long terme augmentera à un taux annuel composé de 10-12%. Pourtant, il s’agit d’une compagnie dont le taux de croissance annuel composé des revenus a été de 6% sur 5 ans et de 4% sur 10 ans, note l’analyste. Intel a réalisé un taux de croissance annuel de ses revenus de plus de 10% une seule fois depuis 2011.
À moyen terme, l’analyste de la BMO prévoit que les flux de trésorerie libre demeureront très bas, et il croit qu’il faudra beaucoup de temps avant que l’on assiste à une reprise significative des bénéfices. Conséquemment, il craint que la firme soit à peine capable de rencontrer ses paiements de dividendes.