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À surveiller: Netflix, Bank of America et Brookfield

Jean Gagnon|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Netflix, Bank of America et Brookfield? Voici des recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Netflix, Bank of America et Brookfield Infrastructure? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Netflix (NFLX, 362,44 $US): Plus qu’un mauvais trimestre, mais…

Le diffuseur de vidéos en continu et de producteur de contenus a raté de beaucoup la cible des analystes à son deuxième trimestre, ce qui relance le débat quant à sa capacité de maintenir ses prix et l’impact des nouveaux contenus sur les revenus de publicité, explique Daniel Salmon, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

Les investisseurs ont réagi nerveusement à l’annonce des résultats alors que le titre chutait de plus de 10% ans dans les échanges électroniques après la clôture des marchés.

Autant sur le plan domestique que sur le marché international, les nouveaux abonnements ont été nettement inférieurs aux prévisions des analystes, soit 2,7 millions au total versus des attentes de 5 millions, note l’analyste. Par ailleurs, les revenus de 4,8 milliards $US ont égalé à peu près le montant qu’avaient prévu les analystes.

Ces résultats trimestriels décevants combinés à l’arrivée prochaine de Disney parmi la concurrence pourraient laisser croire qu’il ne s’agit pas simplement que d’un mauvais trimestre. Toutefois, les premières indications fournies par la direction pour le troisième trimestre suggèrent plutôt que ce pourrait bien n’être qu’une oscillation à court terme, croit l’analyste.

La tendance long terme, principalement en terme de revenus, demeure en ligne avec les prévisions, selon lui. Il diminue toutefois quelque peu ses estimés de flux de trésorerie, et il réduit son cours cible de 470$US à 440$US. Il maintient néanmoins sa recommandation de «surperformance». Il recommande également à ceux intéressés par ce secteur de la vidéo en continu d’investir à la fois dans Netflix, Amazon et Disney.

Bank of America (BAC, 29,19 $US): Un analyste se démarque quant à ses prévisions

Bank of America (BAC, 29,19 $US): Un analyste se démarque quant à ses prévisions

James Fotheringham, analyste chez BMO Marchés des capitaux, croit que les prévisions de l’ensemble des analystes pour l’an prochain concernant les résultats de Bank of America sont trop basses de 10%.

L’analyste de la BMO croit que ses collègues ont des prévisions trop basses quant aux revenus autres que d’intérêts, et qu’en plus celles-ci prévoient un taux d’imposition, des provisions pour pertes et un nombre d’actions en circulation trop élevés. Il les encourage à refaire leurs calculs.

Le cours cible de l’analyste est de 37$US, ce qui signifie une appréciation du titre de 30%. Quatre mesures lui permettent d’arriver à ce résultat. D’abord, il applique un ratio cours/bénéfices de 9,5 fois à ses prévisions de bénéfices dans deux ans. Puis il ajoute 0,2 fois au ratio compte tenu de la croissance ajustée en fonction du capital pour les deux prochaines années. De plus, il prévoit des hausses du dividende jusqu’à 0,84$US au deuxième trimestre de l’exercice 2021. Enfin, il estime une valeur du capital excédentaire de la banque dans deux ans de 0,16$US par action.

L’analyste se réconforte du fait que la direction réitère sa prévision de croissance de 2% de ses revenus nets d’intérêt pour 2019. Elle coupe toutefois cette prévision de moitié dans le cas où la Réserve fédérale abaisserait son taux cible de fonds fédéraux deux fois d’ici la fin de l’année.

Malgré ses prévisions optimistes, l’analyste de la BMO n’en diminue pas moins ses prévisions de bénéfices par action de base dû à une baisse des revenus nets d’intérêt. Pour le troisième trimestre, il prévoit maintenant 0,73 $US plutôt que 0,75 $US, 2,92 $US au lieu de 2,96 $US pour l’année 2019, et finalement de 3,44 $US versus 3,53 $US pour l’année 2020.

Brookfield Infrastructure (BIP.UN, 57,14 $): Une émission d’actions qui arrive à point

Brookfield Infrastructure (BIP.UN, 57,14 $): Une émission d’actions qui arrive à point

À la suite de l’émission d’actions de 825 millions qu’elle concluait hier, la firme détenue à environ 30% par Brookfield Asset Management possède maintenant amplement de liquidités pour profiter de nouvelles occasions d’investissement, explique Devin Dodge, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

En ajustant pour les transactions en voie d’être finalisées, l’analyste estimait qu’à la fin du premier trimestre, Brookfield Infrastructure disposait d’environ 1 milliard en liquidités non engagées pour d’autres projets. La nouvelle émission porte donc ce total à 1,8 milliard, soit le niveau neutre pour cette entreprise spécialisée dans l’acquisition et la gestion d’actifs d’infrastructures à l’échelle mondiale, indique l’analyste.

De plus, la firme devrait poursuivre ses efforts afin de monétiser certains de ses investissements plus matures. Ce recyclage de capitaux devrait totalisé 1,5 à 2 milliards au cours des 12 à 18 prochains mois, et environ 5 milliards sur une période de 3 à 5 ans, estime l’analyste. Cela lui fournira toutes les ressources nécessaires pour effectuer de nouveaux investissements, selon lui.

Les occasions de fusions et acquisitions ne manquent pas, note M. Dodge. Principalement dans le secteur de l’infrastructure de données, entre autres le sans-fil, les centres de données, les réseaux de fibre optique et les opérateurs intégrés de télécom.

Bien que la nouvelle émission cause une certaine dilution, soit 4,9%, l’analyste hausse son cours cible de 47$ à 48$, estimant que la contribution aux bénéfices des participations dans G&W Electric et Vodafone NZ compense pour l’augmentation du nombre d’actions en circulation. Sa recommandation est «surperformance».