Shopify dispose toujours d’occasions favorables de marché à sa portée, avec plus de 50 millions de PME à travers le monde. L’entreprise devrait également continuer d’avoir une meilleure croissance que sa compétition, même si l’écart sera appelé à rétrécir. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Netflix, Shopify et TVA? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Netflix (NFLX, 240,86 $US): montée des abonnements avant l’arrivée des publicités
Après deux trimestres de contraction, les abonnements sont de nouveau à la hausse chez Netflix, et ce avant l’introduction des publicités auprès de ses abonnés.
L’analyste Maria Ripps, de Canaccord Genuity, indique que l’entreprise a présenté de bons résultats pour le troisième trimestre, notamment avec l’addition de 2,4 millions de nouveaux abonnés à sa plateforme de diffusion en continu, bien au-delà de l’objectif d’un million avancé par la direction et du consensus prévu de 1,1 million. Cette augmentation est entre autres due à une forte programmation dont ont fait partie les séries Stranger Things et Jeffrey Dahmer.
Les ventes et revenus d’exploitation ont été respectivement légèrement et fortement plus élevés qu’anticipés malgré les défis posés par les taux de change et la force du dollar américain.
Les prévisions pour le quatrième trimestre dévoilées par la direction se retrouvent toutefois sous le consensus du marché, notamment pour les ventes et le revenu opérationnel. Les abonnements devraient toutefois être de nouveau au rendez-vous.
Les prévisions du prochain trimestre n’incluent pas d’objectifs spécifiques pour les abonnements avec publicité. Mais l’analyste note que la demande pour la publicité sur la plateforme de Netflix est robuste, et que l’entreprise a presque vendu tout son inventaire initial.
L’action de Netflix avait déjà grimpé de 50% par rapport à son ceux de l’été, reflétant déjà une anticipation d’une éventuelle hausse des abonnements reliés entre autres au démarrage de la vente de publicité.
Canaccord Genuity estime que la stratégie de diversification des revenus de Netflix et l’élargissement de sa base d’abonnés devraient permettre une croissance et un flux de trésorerie soutenus malgré les obstacles reliés au taux de change à court terme.
Elle maintient sa recommandation d’achat du titre, ainsi que son cours cible à 330 $US.
Shopify (SHOP, 28,55 $US): un titre à conserver, estime la CIBC
Shopify (SHOP, 28,55 $US): un titre à conserver, estime la CIBC
Avec des tendances d’achats à la hausse pour le troisième trimestre, la CIBC conseille aux investisseurs de conserver leurs titres de Shopify.
Shopify rendra publics ses résultats du troisième trimestre le 27 octobre, rappelle l’analyste Todd Coupland. La CIBC prévoit une croissance des revenus de 17%, tandis que la firme de données financières FactSet avance plutôt 19%. L’analyste estime que ces cibles sont toutes deux réalisables.
Il se base sur le fait que le trafic Web de la plateforme Shopify Plus soit resté stable entre le deuxième et le troisième trimestre (selon la firme d’analyse de données SimilarWeb) et que les données du rapport SpendingPulse de MasterCard démontrent que dépenses en ligne ont grimpé de 10% au troisième trimestre, comparativement à seulement 0,5% au second, soit environ la prévision de 12% de volume de marchandise brut prévu par Shopify pour ce trimestre.
Les données de la CIBC indiquent que l’augmentation du volume de marchandise brut devrait se chiffrer à 11% au troisième trimestre, et qu’il devrait subir une hausse identique au quatrième trimestre.
Todd Coupland ajoute que Shopify dispose toujours d’occasions favorables de marché à sa portée, avec plus de 50 millions de PME à travers le monde (elle a présentement deux millions d’entreprises comme clientes dans ce créneau). L’entreprise devrait également continuer d’avoir une meilleure croissance que sa compétition, même si l’écart sera appelé à rétrécir.
La CIBC abaisse son cours cible du titre de Shopify de 42,50 $US à 35 $US parce qu’elle réduit son multiple de prévisions de ventes de neuf à sept pour refléter celui utilisé dans la valorisation de titres les plus chers qui composent le Bessemer NASDAQ Cloud Index, qui partage des attentes de croissance de revenus similaires.
TVA (TVA.B, 1,82 $): revenus sous pression
TVA (TVA.B, 1,82 $): revenus sous pression
Les revenus de TVA seront sous haute pression au troisième trimestre, estime Banque Nationale Marchés financiers.
L’institution financière prévoit des revenus de 133,8 M$, un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de 19,4 M$ ainsi qu’un bénéfice par action de 0,18$.
L’analyste Adam Shine entrevoit un déclin des revenus sur plusieurs fronts : une diminution de 7,5% pour la diffusion, -12,5% pour les magazines, -10% à la production et à la distribution ainsi que -25% pour la production de films et les services audiovisuels (notamment MELS). La baisse chez MELS s’explique par l’utilisation à la baisse de ses studios. L’an dernier, elle avait accueilli, entre autres, le géant de l’industrie Paramount pour le tournage du plus récent film de la franchise Transformers l’an dernier.
En plus des défis de la transformation du marché publicitaire, des pressions cycliques sont apparues au cours du troisième trimestre. Les annonceurs sont devenus frileux en raison des facteurs macroéconomiques et de leur anticipation des changements d’habitudes des consommateurs.
Pour le BAIIA, la Banque Nationale s’attend à une diminution de 45,6% du côté de la diffusion, 9,3% chez les magazines, 56,2% pour MELS et des résultats similaires à ceux de l’an dernier pour la production et la distribution. L’institution financière fait remarquer que le secteur de la diffusion subit une contraction matérielle depuis le quatrième trimestre de l’an dernier, ce qui est dû en grande partie à une montée des dépenses en programmation pour pouvoir rester compétitif face aux plateformes de diffusion en continu. La profitabilité de MELS, elle, a notamment souffert de la hausse des coûts de la main-d’œuvre.
La Banque Nationale révise son cours cible de TVA de 3 $ à 2 $ en raison de la diminution de la croissance de l’entreprise ainsi que des inquiétudes que ne survienne une récession.