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À surveiller: New Look, Lassonde et Banque BMO

Dominique Beauchamp|Publié le 03 Décembre 2019

Que faire avec les titres de New Look, Lassonde, et Banque BMO?

Que faire avec les titres de New Look, Lassonde, et Banque BMO? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

New Look (BCI, 33,54$): une première tête de pont dans les lunettes de luxe aux États-Unis

Le consolidateur des lunettiers canadiens s’offre une petite chaîne américaine dans le segment du luxe, un objectif qu’il caressait depuis des années.

«Il a fallu du temps pour dénicher la bonne cible au bon prix», pour cette première incursion, indique Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, dans une note préliminaire.

New Look a porté son choix sur Coco Lunette et son enseigne Edward Beiner dont les 12 magasins (dans huit villes) réalisent des ventes de 1,3 million de dollars chacun, presque le double de la moyenne des établissements de New Look.

L’analyste estime que New Look paie un multiple de 10 à 12 fois le bénéfice d’exploitation pour la chaîne floridienne. Ce multiple passerait à moins de 10 fois après de modestes synergies d’approvisionnement et de fabrication.

Dans une présentation aux analystes en 2018, le PDG Antoine Amiel avait décrit l’attrait du créneau américain des lunettes de luxe pour son entreprise: leur plus grande résilience aux cycles économiques et surtout le fait que ces lunettiers dépendent peu des assureurs privés américains qui dictent le choix des lentilles et des montures des patients.

À la suite de cet achat en janvier, la dette du groupe passera à 2,7 fois son bénéfice d’exploitation, calcule M. Evershed. Puisque New Look est à l’aise avec un ratio d’endettement de trois fois, on peut imaginer d’autres acquisitions qui ajouteraient de 4 à 7 millions de dollars au bénéfice d’exploitation annuel.

«New Look ouvre un nouveau front aux États-Unis pour continuer sa stratégie de petits achats. Cette stratégie s’appuie sur un bilan bien géré, des flux de trésoreries fiables et une croissance interne stable», dit-il.

Au Canada, les prix demandés par les vendeurs sont encore abordables dans tous les segments des lunettiers parce qu’il y a moins d’acquéreurs. Aux États-Unis, New Look se concentrera sur les lunettes de luxe, une niche qui n’a pas encore vu les multiples grimper dans la vague de consolidation.

En fin de compte, M. Evershed réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 36$, soit 11,5 fois le bénéfice d’exploitation.

Industries Lassonde (LAS.A, 158,97$): un deuxième admirateur prudent à court terme

Industries Lassonde (LAS.A, 158,97$): un deuxième admirateur prudent à court terme

Ryan Li, de la Financère Banque Nationale, reprend le suivi du producteur de jus de Rougemont avec la recommandation neutre «performance égale au secteur».

L’analyste prend le relais de Leon Aghazarian qui a joint CIBC Marchés mondiaux il y a dix mois, en tant que directeur des ventes, actions.

Son cours-cible de 172$ laisse tout de même entrevoir un rendement total de 9,8% d’ici 12 ans, incluant le dividende de 1,5%.

À l’instar de son collègue Fréderic Tremblay de la Financière Banque Nationale, M. Li apprécie le fait qu’Industries Lassonde ait réussi à faire croître modestement ses revenus malgré le déclin de la consommation du jus en Amérique du Nord.

Entre 2010 et 2018, ses revenus ont augmenté à un rythme annuel composé de 14,6%, dont 70% provenaient d’acquisitions. La cadence du bénéfice d’exploitation a été de 9,7%.

En revanche, il lui est difficile d’améliorer sa performance aux États-Unis à court terme en raison de divers vents de face dont la hausse des coûts des concentrés de fruits, du transport et du plastique.

Ces défis se reflètent dans le recul de 13,5% du bénéfice d’exploitation en 2018 et sa stagnation en 2019.

Lassonde met déjà l’accent sur les produits plus populaires tels que les eaux vitaminées, mais l’entreprise devra boucler d’autres acquisitions dans des catégories supplémentaires pour croître, fait valoir M. Li.

«Le producteur est bien géré dans une industrie déjà mûre, mais les vents contraires persistent et limitent le potentiel d’appréciation du titre à court terme», écrit-il.

M. Li préfère rester sur la touche tant que les marges américaines n’afficheront pas d’amélioration. Il veut aussi voir le producteur renouer avec son parcours d’antan, soit une croissance interne supérieure à l’industrie assortie d’acquisitions stratégiques et rentables.

Le cours-cible de 172$ équivaut à un multiple de 8,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu dans 12 mois, ce qui est inférieur à sa moyenne de 9,9 fois depuis cinq ans.

Banque BMO (BMO, 100,71$): un quatrième trimestre rassurant pour cette banque retardataire

Banque BMO (BMO, 100,71$): un quatrième trimestre rassurant pour cette banque retardataire

La Banque BMO ouvre le bal des résultats annuels des banques de belle façon. Le bénéfice ajusté de 2,43$ par action au quatrième trimestre surpasse le consensus de 2,41$, indique Scott Chan, de Canaccord Genuity, dans une note préliminaire.

Ce bénéfice augmente de 4,7%, exactement en ligne avec la hausse des revenus ajustés.

M. Chan signale que les marges d’intérêt ont augmenté au Canada tandis qu’aux États-Unis une hausse des dépôts et des prêts ont compensé le recul de ces marges.

La banque inscrit aussi une charge de restructuration de 484 millions de dollars avant impôts pour la suppression d’effectifs. L’institution vise en effet à améliorer son ratio d’efficacité de 60 à 58% d’ici 2021.

Le levier opérationnel, le bon volume des prêts et des provisions stables pour les pertes sur prêts devraient rassurer les investisseurs et aider le titre à rattraper l’évaluation de ses semblables en Bourse, espère M. Chan.

Au Canada, les revenus bancaires ont crû de 7% et les dépenses de 4%. Aux États-Unis, la hausse de 4% des revenus se compare à celle d’un pour cent des dépenses.

La banque prévoit que les pertes sur prêts resteront dans une fourchette de 20 à 25 points de pourcentage de l’encours des prêts. Cela suggère que la banque ne perçoit aucune détérioration particulière d’une catégorie d’emprunteurs ou d’une autre, estime l’analyste.

Parmi toutes les activités, la gestion du patrimoine a fait meilleure figure, avec une hausse de 7% des revenus, de 8% de l’actif en gestion et de 22% des bénéfices.

Comme prévu, la banque a majoré son dividende trimestriel de 2,9% à 1,06$.

Avant la téléconférence, M. Chan maintient son cours cible de 107$ et sa recommandation d’achat.