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À surveiller: Nuvei, Target et Air Canada

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Nuvei, Target et Air Canada

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Nuvei, Target et Air Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Nuvei Corporation (NVEI, 125,91 $US): premiers pas aux États-Unis

Un peu plus d’un an après son entrée à la Bourse de Toronto, Nuvei a réalisé son premier appel public à l’épargne aux États-Unis qui s’est clos le 6 octobre dernier, ce qui a convaincu l’analyste de Scotiabank, Paul Steep de se repencher sur le titre.

Le fournisseur de technologie de paiements a offert 3 450 000 actions avec droit de vote subordonné, dont 450 000 actions par suite de l’exercice intégral par les preneurs fermes de leur option de surallocation, faisant croître ses recettes totales de 424,8 millions de dollars américains (M$ US), ou de 460 M$ US si on exclut les frais et les dépenses associés à cette démarche. Le prix unitaire était fixé à 123,14 $US.

L’analyste s’attend à ce que Nuvei continue de croître grâce à une croissance interne et des acquisitions, gardant un œil sur des opportunités qui pourraient accroître ses capacités de production et de service.

D’ailleurs, l’acquisition de Simplex le 1er septembre 2021 est une importante étape dans sa stratégie de croissance grâce à des modes de paiement alternatifs, comme la cryptomonnaie. Cette institution financière permet d’accepter des paiements fiduciaires en échange de cryptomonnaie via les cartes de crédits et de débits. En 2020, 500 millions de dollars ont transigé sur la plateforme et ce chiffre devrait atteindre 2 milliards de dollars en 2021.

Pour l’instant, Scotiabank n’a pas ajouté les répercussions de cette acquisition dans leur prévision, puisqu’ils attendent le dévoilement des résultats du troisième trimestre pour obtenir plus de détails au sujet de cette transaction.

Néanmoins, l’objectif principal du facilitateur de paiement est d’accroître sa clientèle et développant autant de nouveaux marchés que ceux déjà existants, croit l’analyste.

L’entreprise qui offre aussi des outils transactionnels pour le secteur des jeux en ligne a aussi annoncé que sa candidature avait été retenue pour assurer les transactions sur la plateforme du premier casino virtuel des Pays-Bas, le Holland Casino. Elle va s’assurer que l’institution étatique atteigne de nouveaux joueurs, et offrira une solution de paiement et de vérification.

L’entreprise a aussi annoncé qu’elle a remporté un contrat avec PrizePicks, une plateforme en ligne dédiée aux paris sportifs qui utilisera sa solution Cashier afin de faciliter les transactions sur la plateforme, et optimiser ses revenus.

Puisque l’entreprise a fait son premier appel public à l’épargne aux États-Unis, Paul Steep couvrira maintenant le titre en dollars américains, comme il le fait pour les autres sociétés cotées au sud de la frontière canado-américaine.

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Target (TGT, 230,24 $US): prêt à affronter le temps des Fêtes

Si les ruptures des chaînes d’approvisionnement créent des maux de tête à de nombreux détaillants, force est de constater que Target n’est pas de ce nombre, a conclu Kelly Bania de BMO Marchés des capitaux à la suite d’un appel téléphonique qu’elle a organisé avec le directeur des finances de la société, Michael Fiddelke.

Au moment où le président Joe Bien s’entendait avec le port de Los Angeles afin de débloquer le goulot d’étranglement qui retient en otage un nombre démesuré de cargos au large de la côte pacifique, l’entreprise a rappelé que l’équipe qui sous-traite la manutention de ses conteneurs travaille déjà en dehors des heures conventionnelles afin d’éviter des soubresauts dans sa chaîne d’approvisionnement.

Cette décision — que très peu de détaillants ont prise, précise l’analyste — place selon elle le second plus gros importateur américain dans une situation confortable à quelques semaines du magasinage du temps des Fêtes.

Ses infrastructures actuelles répondent déjà à ses besoins, ce qui laisse croire que Target n’y injectera pas davantage d’argent, outre pour soutenir sa croissance normale au cours des prochains mois.

Là où ses investissements lui semblent les plus rentables, c’est dans sa main-d’œuvre. Son taux de roulement est similaire à celui observé en 2019, rapporte Kelly Bania.

Ce qui a toutefois attiré l’attention de l’analyste, c’est la capacité de ces magasins à soutenir non seulement la croissance de ses ventes en boutique, mais aussi des transactions en ligne.

Le géant du détail mise toujours sur une croissance durable et sur une augmentation de ses parts de marchés, dont l’augmentation est significative dans une ère d’après-COVID-19 où ses concurrentes peinent à remonter la pente.

Target a aussi souligné que le taux de croissance de la taille du panier de ses clients qui ont déjà profité de son service de livraison le jour même est de 20 à 30%, alors qu’elle n’est qu’aux balbutiements de la capitalisation de son programme de fidélité Target Circle, qui compte déjà 100 millions de membres. Kelly Bania croit aussi que ses nouveaux clients qui adhèrent à son service de livraison le jour même ont bien des chances de devenir de fidèles consommateurs en ligne, ce qui devrait générer un avantage concurrentiel à Target à long terme.

Si l’entreprise s’attend tout de même à revoir légèrement à la baisse ses prix, alors que ses soldes de fin de saison sont plutôt minces, ça ne devrait pas retrouver les niveaux de 2019.

L’analyste demeure toutefois surprise qu’au cours de cet appel, l’entreprise n’ait pas fait mention de son entente avec le détaillant américain ULTA, qui devrait accroître son trafic en magasin à court terme. Ça aurait pu donner un indice sur la stratégie que compte adopter Target pour rejoindre des clients à la recherche de produits plus onéreux, tout en bonifiant l’intérêt de ses clients actuels.

BMO Marchés des capitaux maintient son cours cible de 275 $US ce qui représente 23 fois son bénéfice par action anticipé pour l’exercice 2023 de l’entreprise et sa recommandation de surperformance.

 

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Air Canada (AC, 22,94 $): la prudence est de mise à l’approche des résultats

Bien que les nouvelles liaisons annoncées laissent présager un ciel rayonnant, quelques turbulences affecteront encore le transporteur aérien Air Canada au cours des prochains trimestres, prévoit Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale.

L’analyste est encouragé par l’effet des différents allègements de mesures sanitaires, car cela devrait se traduire par une augmentation des ventes de billets et se refléter dans les flux de trésorerie de l’entreprise au cours de la première moitié de l’exercice 2022.

Il souligne que l’assouplissement des restrictions canadiennes au début du mois de septembre, de même que ceux dans d’autres pays ont permis à l’entreprise de rebâtir en partie son réseau de vols internationaux. Jeudi, le plus gros transporteur canadien a même dévoilé qu’elle offrirait maintenant près de 30 liaisons à l’international, comme avec Delhi et différentes destinations en Amérique du Sud.

Si cette nouvelle a de quoi faire sourire, Cameron Doerksen se garde quelques réserves, étant convaincu que les vols transatlantiques de la prochaine saison estivale n’atteindront pas les niveaux de l’été 2019. À cette époque, une bonne partie de ses vols en direction de moins grandes villes étaient à bord d’appareils 767 de Rouge, qui ne font plus partie de sa flotte.

Il s’arme donc de patience, misant plutôt sur un retour à la normale au mieux en 2023, car la reconstruction du réseau aérien prendra un certain temps avant de retrouver son ampleur prépandémique, surtout du côté des vols internationaux.

De plus, l’analyste de la Financière Banque Nationale pressent que la compétition sur le marché canadien du transport aérien devrait devenir plus féroce, car ses concurrentes, comme Flair Arlines et Porter Airlines notamment, ont annoncé qu’elles comptaient accroître leur flotte d’aéronefs.

Le prix du carburant de jet est autre facteur qui assombrit le ciel. Puisque le secteur est au ralenti depuis le début de la pandémie, Cameron Doerksen n’a pas été en mesure de vraiment mesurer les répercussions de ces coûts sur le rendement d’Air Canada. Il rappelle néanmoins que la hausse des derniers mois qui a fait grimper le prix à la pompe à 0,86 $ le litre l’a placé à un niveau supérieur à celui observé avant les premiers cas de coronavirus.

Si la tendance se maintient, ça pourrait affecter les profits de l’entreprise. Pour tenter de mieux en représenter les conséquences, l’analyste à augmenter le prix de ce carburant dans ses prévisions. À partir du quatrième trimestre de 2021, il le fera passer à 0,75 $ le litre, et ce, jusqu’à la fin de sa période de couverture, alors qu’il était plutôt à 0,70 $ le litre précédemment.

Il a aussi ajusté ses attentes à l’égard du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), le faisant passer de 579 millions de dollars (M$) à 316 M$, et son bénéfice par action ajusté de 2,34 $ à 1,93 $.

La Financière Banque Nationale garde le même ratio pour évaluer le cours cible d’Air Canada soit cinq fois son ratio valeurs d’entreprise/BAIIA anticipé pour 2023. Puisque Cameron Doerksen a revu à la baisse certaines de ses attentes, le cours cible passe donc de 30 à 28 $. Il maintient sa recommandation de «performance de secteur».