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À surveiller: Parkland, Marché Goodfood et George Weston

Catherine Charron|Publié le 19 novembre 2021

À surveiller: Parkland, Marché Goodfood et George Weston

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Parland Corporation, Marché Goodfood et George Weston? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Parkland Corporation (PKI, 34,49$): la société se trouve à un pivot

Le détaillant de carburant Parkland Corporation a fait faire un tour de piste de son modèle d’affaires aux investisseurs au lendemain du dévoilement de ses résultats, qui a fort plu à l’analyste de Desjardins, David Newman.

Selon lui, le titre de l’entreprise dont le siège social se trouve à Calgary est une aubaine, puisqu’il s’échange au rabais comparé à ses pairs.

De plus, l’entreprise semble être à un tournant dans son modèle d’affaires, car ses investissements en développement, diversification et décarbonisation seront un moteur de «croissance robuste». L’analyste s’attend à ce que s’opère un important changement dans ce qui lui générera ses flux de liquidités.

Confiante, l’entreprise, qui exploite les bannières Ultramar, Esso et Chevron notamment, mise sur un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 2 milliards de dollars (G$) d’ici 2021 et elle se trouve sur la bonne voie pour y parvenir, croit David Newman.

En 2022, la direction table sur un BAIIA de 1,45 M$, à plus ou moins 5% près, alors que la société d’investissement Sol devrait générer entre 90 à 100 millions de dollars (M$) et que la levée des mesures sanitaires devrait lui permettre de récupérer 25 M$, ce qui lui rapportera un BAIIA annualisé de 1,6 G$.

La société présidée par Robert B. Espey a aussi souligné qu’elle parvient à convertir des flux de trésorerie excédentaires, ce qui devrait lui permettre de générer 4,5 G$, alors qu’elle a besoin de 4,8 G$ pour réussir son plan d’investissement de capitaux entre 2022 et 2025, rapporte David Newman.

Dans sa stratégie dévoilée le 16 novembre, l’entreprise précise qu’elle compte développer son offre dans ses stations-service, en augmentant son nombre de Marché Express (On the run), visant plus d’une cinquantaine d’adresses en 2025, en ajoutant de nouveaux restaurants-minute via notamment des fusions et acquisitions, et en installant davantage de bornes de chargement pour véhicules électriques.

David Newman précise toutefois que la transition énergétique de ses stations-service est latente dans plusieurs régions. Il indique néanmoins que le second rapport ESG de Parkland stipule que la société albertaine fait bel et bien des efforts en ce sens.

L’analyste souligne que les activités de raffinement de pétrole devraient peser moins lourd dans la balance de ce qui alimente son BAIIA, et passer de 30 à 15% d’ici 2030. Ce changement fait partie de la stratégie de décarbonisation de Parkland qui souhaite vendre plus d’énergie renouvelable.

Les inondations qui ont mis sur pause la construction du pipeline Trans Mountain devraient entraîner des répercussions de courtes durées sur les activités du détaillant de pétrole. Ses stocks à la raffinerie de Burnaby peuvent subvenir à la demande pendant une semaine, mais les coûts de ses barils pourraient augmenter si cet arrêt persiste.

L’analyste de Desjardins revoit à la hausse son cours cible, le faisant passer de 50 $ à 54 $, toujours en se basant sur 8,5 fois son BAIIA pour 2022 et la valeur actuelle des flux de trésorerie.

 

Marché Goodfood (FOOD, 5,30$) : des résultats difficiles à avaler

Marché Goodfood (FOOD, 5,30$): des résultats difficiles à avaler

L’effet de levier de ses revenus a été moins important qu’attendu, les coûts liés à la main-d’œuvre et à l’approvisionnement ont augmenté, sa chaîne d’approvisionnement a éprouvé des difficultés, ses investissements dans son service d’épicerie ont augmenté… le dernier trimestre n’a pas été de tout repos pour les revenus de Marché Goodfood et ça se répercute dans les résultats qu’elle a dévoilés cette semaine.

S’il reconnaît qu’il aurait dû revoir sa position à mesure que les consignes sanitaires s’allégeaient pendant le trimestre, George Doumet, analyste pour la Banque Scotia, estime que ces facteurs ont eu de plus grandes répercussions que prévu et qu’ils devraient se perpétrer dans les prochains trimestres.

Bien que le titre de la société montréalaise puisse sembler alléchant, l’analyste croit qu’il est devenu bien plus risqué qu’il ne l’était auparavant. C’est pourquoi il fait passer sa recommandation à «performance de secteur».

L’entreprise connue pour ses boîtes-repas a rapporté pour son quatrième exercice de 2021 des revenus et des pertes avant intérêts, impôts et amortissement (PAIIA) ajustés de 79,1 millions de dollars, et de 17,7 M$ respectivement.

Ses revenus ont raté la cible de la Banque Scotia de 12% (90,7 M$) et du consensus de 13% (90, 2 M$), et sont en baisse de 5% par rapport à la même période l’an dernier, puisque ses ventes ont baissé alors que les restrictions sanitaires sont levées. Son nombre d’abonnés actifs a même baissé de 10% comparé à celui du quatrième trimestre de l’exercice 2020, indique-t-on.

Ses PAIIA ajustées sont bien loin de ce qui avait été prévu par l’analyste (1,9 M$) et le consensus (0,9 M$). George Doumet attribue cette déconfiture à de plus faibles marges brutes, puisque ces coûts de production ont augmenté notamment, et à de plus importants frais de vente, généraux et administratifs.

En 2022, l’entreprise s’attend à ce que ses investissements dans sa division de l’épicerie continuent de croître, surtout afin d’offrir un service de livraison en 60 minutes ou moins. Ça devrait représenter des coûts de 40 à 50 M$ pour soutenir ce développement.

Lorsque ce sera pleinement déployé, ses marges nettes de son épicerie à la demande devraient être plus près d’une fourchette de 25 à 30%, que de 30 à 35%, comme c’est le cas pour ses boîtes repas. Ça devrait donc réduire ultimement ses marges bénéficiaires, à court comme à moyen terme, croit George Doumet.

Il estime que ce service d’épicerie représente près de 10% des revenus totaux de Marché Goodfood, et qu’ils devraient doubler d’ici 2022. L’entreprise se concentre à déployer son offre d’abord dans les régions de Montréal et Toronto avant de l’étendre à l’ensemble du pays.

L’analyste de la Banque Scotia a grandement corrigé ses prévisions à l’égard des revenus et des marges bénéficiaires de Marché Goodfood, tout en y ajoutant ses attentes pour 2023. Il a aussi ajusté le calcul de son cours cible, à 1 fois son ratio valeur d’entreprise/revenu attendu en 2023. Il s’établit maintenant à 6,5 $.

 

George Weston (WN, 140,98 $): l’impact de la cession de Weston Foods

George Weston (WN, 140,98 $): l’impact de la cession de Weston Foods

Selon Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, les investisseurs devraient demeurez attentifs aux projections liées aux cessions des activités de produits frais et surgelés et boulangerie à température ambiante de Weston Foods annoncées le 26 octobre et le 15 novembre respectivement.

Dans le cadre de la première transaction, la société canadienne FGF Brands met la main sur 75% des actifs de cette division pour 1,2 milliard de dollars (G$). Les 25% restants seront vendus pour 370 millions de dollars (M$) à Hearthside Food Solutions. L’entreprise pourra maintenant se dédier à ses activités de vente au détail et immobilières.

La valeur totale de 1,57 milliard de dollars de Weston Food est sous la fourchette de 1,8 à 2 G$ qui avait été anticipée par le marché. L’analyste relativise en réitérant que les actifs qui peuvent réellement accroître la performance de George Weston sont ses parts dans la société de distribution alimentaire Loblaw, qui représente environ 78% de la valeur totale de l’entreprise.

Pour qu’elle demeure optimiste à l’égard du titre, George Weston doit conserver plus de 50% des actions de Loblaw, et retourner une partie des fonds à ses actionnaires via notamment le rachat d’obligations à impact social. L’entreprise s’est engagée à leur remettre le produit net de ces ventes.

Irene Nattel s’attend à un important rachat d’actions peu après cette transaction, qui devrait se conclure d’ici la fin du premier trimestre de 2022. Si on s’attend à ce que la famille Weston ne fasse pas partie du rachat des obligations à impact social, elle croit que sa participation dans Loblaw pourrait atteindre 60%. Elle mise aussi sur un remboursement de débenture.

L’analyste revoit à la hausse ses attentes pour le troisième trimestre de l’exercice attendu le 23 novembre prochain en se fiant à ceux du 17 novembre de Loblaw, et fait grimper son cours cible de 8 $, à 162 $.

Elle précise que les résultats de Weston Food seront présentés séparément.