La société de gestion de portefeuille Power Corporation a dévoilé de meilleurs résultats que prévu par Geoffrey Kwan de RBC Marchés des capitaux. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Power Corporation, AtkinRéalis et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Power Corporation (POW, 34,01$): plus de retour sur investissement
Le 13 novembre 2023, la société de gestion de portefeuille Power Corporation a dévoilé de meilleurs résultats que prévu par Geoffrey Kwan de RBC Marchés des capitaux.
Ainsi, son bénéfice par action de 1,52$ est bien au-dessus des prévisions du consensus des analystes qui tablait sur 1,01$, rapporte-t-il. C’est même mieux que le 1,47$ auquel lui-même s’attendait après avoir consulté les résultats trimestriels de la compagnie d’assurance Great-West Lifeco, de la Financière IGM, et de la société GBL.
Power Corporation doit notamment sa solide performance du trimestre dernier à l’augmentation de la taille de ses placements dans des actifs alternatifs et au fonds d’investissement européen Sagard qui a généré plus de revenus qu’anticipé, d’après l’analyste.
Geoffrey Kwan a révisé ses attentes à l’égard du bénéfice et de la valeur comptable (BVPS) par action que la société devrait générer au quatrième trimestre et au cours de l’exercice 2024. Pour le trimestre prochain seulement, il passe respectivement ses cibles de 1,09$ à 1,62$, et de 32,74$ à 33,74$.
Dans le cadre de son offre publique d’achat d’actions, Power Corporation a retiré du marché 12,6 millions d’entre elles, soit 42% de la quantité d’actions subalternes qui lui est possible de se procurer, constate l’analyste.
Il souligne que le titre de la société est plus abordable que d’habitude, valant 32% de la valeur nette de son actif alors qu’en moyenne, au cours des cinq dernières années, il atteignait plutôt 25%. De plus, le rendement de son dividende avoisine les 6,2%, écrit-il.
Puisque Power Corporation semble souhaiter continuer d’assainir sa structure, ce qui devrait améliorer la croissance de la valeur de son actif, Geoffrey Kwan est d’avis que ses actions sont particulièrement attrayantes pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme.
Avant d’assister à l’appel téléphonique avec les investisseurs, qui se tiendra le 14 novembre à 8h30, il maintient son cours cible à 41$, soit un rabais de 25,5% de la valeur de son actif net, et sa recommandation à performance de secteur.
AtkinsRéalis (ATRL, 43,75$): un avenir prometteur
AtkinsRéalis (ATRL, 43,75$): un avenir prometteur
La société autrefois connue sous le nom de SNC-Lavalin, AtkinRéalis, a dévoilé des résultats trimestriels fort encourageants d’après Benoit Poirier de Valeurs mobilières Desjardins. À tel point qu’il augmente son cours cible pour l’entreprise.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté tiré des activités de services professionnels et gestion de projets de l’entreprise a atteint 169 millions de dollars (M$), alors que le consensus tablait sur 168 M$. Son bénéfice par action de 0,38$ tiré de ces activités a aussi surpassé 0,35$ sur lequel le consensus misait.
Elles ont ainsi généré des revenus de 2171M$, dépassant là aussi les attentes de 1973M$ du consensus.
Si ses dépenses en frais de ventes, généraux et administratifs sont aussi importantes, rappelle l’analyste, c’est parce que SNC-Lavalin a notamment troqué au trimestre dernier son nom pour AtkinRéalis, une opération qui lui a coûté près de 10M$.
Les revenus de sa division de services professionnels et les marges bénéficiaires qu’elle en a tirées ont respectivement crû de 19,6% et de 9,2%, dépassant dans les deux cas le consensus des analystes.
Puisque «la révision stratégique de l’entreprise n’est pas encore terminée», rappelle Benoit Poirier, on n’observe pas ici d’importante augmentation de son effet de levier malgré le bond de ses revenus.
L’entreprise a toutefois augmenté la fourchette cible de la croissance interne de ses services professionnels, la faisant passer de 12% à 15% à une de 15% à 17%. L’analyste a lui aussi ajusté ses attentes, misant dorénavant sur un bénéfice par action en 2023 de 1,79$ et en 2024 de 2,26$. Ils atteignaient respectivement 1,74$ et 2,12$ avec le dévoilement de ses résultats.
Son cours cible passe quant à lui de 50$ à 53$ tandis que sa recommandation demeure à «achat».
Si AtkinRéalis parvient à démontrer que ses activités de services professionnels peuvent bel et bien générer des flux de trésorerie libre, l’analyste croit que l’entreprise a de grandes chances de «générer de la valeur».
De plus, nombreuses sont les opportunités de croissances qui s’offrent à elle et qui ne peuvent profiter à ses pairs, puisqu’elles concernent sa restructuration.
Bombardier (BBD.B, 51,32$): sur la bonne voie
Bombardier (BBD.B, 51,32$): sur la bonne voie
Bien que Bombardier poursuive sur sa lancée au troisième trimestre, Seth M. Seifman de la banque américaine JP Morgan demeure prudent à l’égard de l’avionneur.
Certes, l’entreprise a dévoilé le 2 novembre dernier un taux de croissance de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) supérieur aux attentes. Idem pour ses flux de trésorerie. Ses liquidités ont même atteint 1,25 milliard de dollars. Ce faisant, il fait passer son bénéfice par action ajusté pour l’exercice de 3,14$ à 3,60$.
Toutefois, ce n’est pas suffisant pour que l’analyste révise l’ensemble de ces prévisions pour l’exercice en cours. Cette performance lui laisse toutefois croire que l’organisation génèrera autant de flux de trésorerie que prévu, soit 250 millions de dollars en 2023. Pour ce faire, Bombardier devra toucher près de 639M$ lors du prochain trimestre.
Au cours de cette période, le fabricant de jets, qui compte livrer près de 56 appareils, devrait enregistrer autant de nouvelles commandes d’avions, puisqu’il table sur une prise de commande sur facturation (book to bill) de 1x. Dans le contexte économique actuel, ce n’est pas gagné d’avance, prévient l’analyste. Il croit que l’entreprise mise sur quelques gros clients pour y arriver.
L’exercice 2024 devrait d’ailleurs commencer selon lui au ralenti du côté des livraisons d’appareils, de la taille de ses marges, et de ses flux de trésorerie. L’entreprise reprendra de la vigueur vers la fin de l’année. L’analyste s’attend à ce que Bombardier livre 144 avions, et à ce que ses marges grimpent de 15,8%.
Dans un portefeuille d’obligations de société, Seth M. Seifman estime qu’on peut surpondérer celles de Bombardier, car la situation financière de l’entreprise se porte de mieux en mieux.
Ainsi, il maintient sa recommandation à neutre. Satisfait de l’exécution de l’entreprise et de l’état de son carnet de commandes, il s’inquiète toutefois de l’effet sur son titre d’un possible ralentissement de la croissance de ses revenus causé par un essoufflement de la demande.
À long terme, il estime aussi que Bombardier devra réviser sa stratégie afin de sortir de nouveaux produits sur le marché. En n’étant présente que sur le marché du jet privé et ayant peu de «flexibilité financière», écrit l’analyste dans sa note, l’entreprise est selon lui très exposée au risque d’une récession.
Le cours cible de l’analyste demeure à 75$, ce qui représente 6,3x le BAIIA ajusté de 2025.