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À surveiller: Power Corp, Uni-Sélect et Cogeco

Catherine Charron et Stéphane Rolland|03 mai 2021

À surveiller: Power Corp, Uni-Sélect et Cogeco

(Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres de Power Corp, Uni-Sélect et Cogeco? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Power Corporation du Canada (POW, 35,72$): la fin de l’aubaine?

En jouant bien ses cartes, la valeur de l’actif net de Power Corporation pourrait augmenter, ce qui lui permettrait d’obtenir éventuellement une recommandation de «surperformance», anticipe Jaeme Gloyn, de Financière Banque Nationale, qui entame le suivi du conglomérat avec une recommandation «performance de secteur»

Son action s’échange à un rabais de 26% sur la valeur de l’actif net, comparativement à une moyenne de 32% pour cinq ans. L’analyste estime que l’écart pourrait se résorber davantage à 22%.

À court terme, l’augmentation potentielle de la valeur de l’actif pourrait être alimentée par trois facteurs, juge Jaeme Gloyn D’abord, la société de la famille Desmarais devrait continuer de simplifier son modèle d’affaires.

Ensuite, ses investissements dans Great-West Lifeco, IGM Financial et Groupe Bruxelles Lambert, qui représentent à elles trois plus de 80% de la valeur brute des actifs de Power, pourrait mériter une évaluation plus élevée, selon lui. L’analyste souligne aussi que ses autres investissements pourraient créer de la valeur, comme dans la compagnie Lion Électrique. À long terme, l’analyste voit du potentiel du côté des investissements alternatifs.

L’analyste souligne que l’augmentation de la valeur de de son actif net est grandement liée à sa participation dans Great-West Lifeco (57% de la valeur brute de son actif). Cependant le consensus est plutôt timide quant aux perspectives de l’assureur, alors que sept analystes recommandent de conserver le titre.

L’analyste de Financière Banque Nationale fixe son cours cible à 38$, ce qui représenterait un rendement total de 11%, en incluant un rendement du dividende de 5%. Elle émet toutefois une recommandation «performance de secteur», car d’autres entreprises offrent un rendement plus intéressant, notamment l’action de la Financière IGM, qui génèrerait un rendement total de 24% si elle atteignait son cours cible.

Uni-Sélect (UNS, 13,74 $): que faire de la dette? 

Uni-Sélect (UNS, 13,74 $): que faire de la dette?

Le distributeur de pièces automobile n’aura pas le choix de réduire le poids de sa dette s’il veut poursuivre une nouvelle stratégie de croissance, croit Jonathan Lamers, de BMO Marchés des capitaux.

L’analyste fait ce commentaire un mois après la nomination de Brian McManus à titre de président-directeur du conseil d’administration d’Uni-Sélect. L’annonce avait été bien accueillie par le marché: l’action avait bondi de 24% en une seule journée.

Jonathan Lamers considère l’arrivée de Brian McManus comme un signe que la société souhaite poursuivre une stratégie de croissance par acquisition. Depuis l’annonce, le titre s’est apprécié de 52%.

Or, le bilan de la société est un frein à la poursuite d’une telle stratégie, pense l’analyste. Il note que la dette nette représente 4,2 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Sans intervention, ce ratio passerait à 3,2 fois d’ici la fin de l’année si la société utilisait ses flux de trésorerie pour réduire son endettement.

L’analyste identifie trois avenus pour réduire la dette. Uni-Sélect pourrait vendre ou sous-louer des actifs immobiliers, elle pourrait vendre sa division britannique, Parts Alliance, ou elle pourrait émettre des actions.

Jonathan Lamers réitère sa recommandation «surperformance». Il bonifie son cours cible, qui passe de 12,50$ à 17$, pour refléter la valeur potentielle de l’entreprise avec ce changement de stratégie.

Cogeco Communications (CCA, 116,50 $): pas de signe caché

Cogeco Communications (CCA, 116,50 $): pas de signe caché

Les investisseurs ne devraient pas voir dans le renouvellement du programme de rachat d’actions plus que ce qu’il est, estime Jérôme Dubreuil, de Desjardins Marché des capitaux.

Le programme permet le rachat de 10% des titres en circulation, ce qui représenterait une valeur de 240 millions de dollars (M$) ou 47% des flux de trésorerie prévus par le consensus des analystes en 2021.

Après la décision du CRTC sur l’obligation des grandes sociétés de télécommunication d’ouvrir leur réseau aux concurrents régionaux, les investisseurs tentent d’anticiper ce que fera Cogeco. «Nous ne pensons pas que l’annonce du programme de rachat d’action permet d’avoir réponse à cette question», avance l’analyste.

Il juge également que l’attractivité du sans-fil pour Cogeco est incertaine. Il souligne que le coût d’un tel projet est encore difficile à mesurer. Certes, l’endettement du câblodistributeur est bas et il génère d’importants flux de trésorerie, mais les manières de lever d’importants capitaux rapidement sont rares, ajoute-t-il

De plus, il n’est pas impossible que Rogers décide de vendre sa participation dans Cogeco et que la société montréalaise choisisse d’en racheter une partie pour réduire l’effet d’une telle transaction sur son action.