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À surveiller: Quincaillerie Richelieu, BMO et Disney

Denis Lalonde|Publié le 20 janvier 2023

À surveiller: Quincaillerie Richelieu, BMO et Disney

BMO deviendra la 13e banque commerciale en importance aux États-Unis après la conclusion de l'acquisition de Bank of the West. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, BMO et Disney? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.


Quincaillerie Richelieu (RCH, 37,25$) : de bons résultats financiers, mais la hausse des inventaires inquiète

Le distributeur et fabricant de produits de quincaillerie a dévoilé des résultats financiers qui ont été supérieurs aux prévisions de Zachary Evershed, analyste à la Financière Banque Nationale.

Quincaillerie Richelieu a fait état d’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 76,7 millions de dollars (M$) pour le quatrième trimestre de son exercice 2022 terminé le 30 novembre, alors que l’analyste misait sur une performance de 73,5M$.

«Toutefois, en regard de facteurs macro-économiques et de pressions à la baisse sur les prix de certaines catégories de produits, nous optons pour la prudence et anticipons une ‘croissance organique négative’ pour le premier trimestre de 2023, qui sera largement masquée par les récentes acquisitions de la société», écrit-il.

Zachary Evershed explique que les inventaires de l’entreprises ont grimpé à 124 journées de production à la fin du trimestre, comparativement à 106 à la fin du troisième trimestre et à 84 jours à la fin du quatrième trimestre de l’exercice 2021. La valeur des inventaires a ainsi grimpé de 56 millions de dollars à 660 millions de dollars.

«Nous anticipons une réduction des inventaires en janvier et en février alors que la direction souhaite réduire ces derniers de 60 à 80 millions de dollars pour atteindre un niveau plus acceptable, ce qui signifie que les marges bénéficiaires subiront une baisse temporaire», note l’analyste, qui ajoute que les clients de Richelieu ont pu commander au-delà de leurs besoins l’an dernier pour se prémunir contre des pépins de chaîne d’approvisionnement. Cette année, il constate que les clients se contentent de commander uniquement pour combler leurs besoins.

Zachary Evershed parle également des quatre acquisitions effectuées par Richelieu qui viendront gonfler les revenus de l’entreprise de 18 millions de dollars annuellement. «Nous restons positifs par rapport au programme de fusions et acquisitions de la société qui peut déployer plus de capital que nécessaire étant donné la taille moyenne de ses acquisitions et sa capacité à générer d’importants flux de trésorerie», explique-t-il.

L’analyste conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre, mais abaisse légèrement son cours cible sur un an, lui qui passe de 55$ à 54$.

 

 

BMO (BMO, 132,01$) : l’acquisition de Bank of the West devrait être conclue le 1er février

BMO (BMO, 132,01$) : l’acquisition de Bank of the West devrait être conclue le 1er février

BMO a annoncé cette semaine qu’elle avait obtenu toutes les approbations réglementaires pour procéder à l’acquisition de la banque californienne Bank of the West pour un mondant de 16,3 milliards de dollars américains, soit environ 22 milliards de dollars canadiens.

Scott Chan, analyste à Canaccord Genuity, intègre donc les résultats de Bank of the West à ceux de BMO, ce qui fera progresser respectivement de 8% et de 10% ses prévisions de bénéfice par action ajusté pour les exercices 2023 et 2024.

«De plus, la direction de BMO anticipait que la transaction allait faire chuter son ratio de fonds propres de catégorie 1 sous les 11% immédiatement après la conclusion de la transaction. Comme le Bureau du surintendant des institutions financières impose un ratio de plus de 11% aux six grandes banques canadiennes après le 1er février 2023, BMO a annoncé une émission d’actions de 3,4 milliards de dollars qui devrait faire progresser le ratio à 12,4% pour l’exercice 2023, mais provoquera aussi un effet de dilution», explique-t-il.

BMO possède déjà des actifs évalués à environ 165 milliards de dollars et 520 succursales dans neuf États américains. L’achat lui permettra d’ajouter 92 milliards de dollars d’actifs sous gestion, 1,8 million de clients, 9300 employés et plus de 500 succursales dans 20 États. Elle deviendra ainsi la treizième plus grande banque commerciale aux États-Unis.

«BMO a aussi affirmé qu’elle prévoyait réaliser des synergies de 860 millions de dollars avant impôts durant la première année suivant la conclusion de la transaction. Cela représente 35% de toutes les dépenses d’exploitation de Bank of the West», précise l’analyste.

L’analyste réitère sa recommandation d’acheter le titre de BMO, mais réduit son cours cible sur un an, lui qui passe de 151$ à 147,50$, pour refléter le plus grand nombre d’actions en circulation découlant de l’émission d’actions récemment annoncée.

 

 

Walt Disney (DIS, 99,04$US) : l’essaimage d’ESPN ne serait pas un coup de circuit, selon Bank of America

Walt Disney (DIS, 99,04$US) : l’essaimage d’ESPN ne serait pas un coup de circuit, selon Bank of America

Avec le retour de Bob Iger au poste de président et chef de la direction de Disney, l’analyste Jessica Reif Ehrlich, de Bank of America, estime que l’entreprise amorcera une revue de l’ensemble de ses activités.

Parmi les idées véhiculées dans les médias, l’essaimage de la chaîne ESPN permettrait au géant du divertissement de réduire son endettement tout en accélérant son pivot stratégique en se départissant d’une filiale en déclin.

Le débat n’est pas nouveau. Au cours des dernières années, des actionnaires et l’entreprise ont discuté publiquement de cette possibilité. «Bien qu’un tel geste aurait du mérite, nous croyons qu’un essaimage aurait un effet perturbateur sur la capacité de l’entreprise de générer des flux de trésorerie et à vendre des forfaits, notamment publicitaires, pour toutes ses activités sportives. Les effets négatifs seraient potentiellement plus néfastes que les arguments rationnels en faveur d’un essaimage», explique l’analyste.

En donnant à ESPN une valorisation de 7,5 fois le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA), Jessica Reif Ehrlich évalue la valeur d’ESPN/ABC à 23 milliards de dollars américains, sans oublier que l’entreprise Hearst en possède 20%. En isolant ESPN, l’analyste arrive à une valeur de quatre fois le ratio VE/BAIIA. «Cela signifie que la vente d’ESPN permettrait à Disney de réduire son endettement de 10 milliards de dollars», dit-elle.

Le ratio d’endettement diminuerait de seulement 0,3 fois le BAIIA, ajoute l’analyste.

Cette dernière réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Disney et son cours cible sur un an de 115$US. Elle soutient que le retour de Bob Iger a rehaussé le sentiment de confiance des actionnaires. Les principaux catalyseurs seront les changements stratégiques qui seront mis en place par la direction, l’augmentation de l’achalandage dans les différents parcs thématiques de l’entreprise et les investisseurs activistes qui souhaitent que Disney agisse pour redresser sa situation financière.