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À surveiller: Quincaillerie Richelieu, Nuvei et Aritzia

Catherine Charron|Publié le 09 juillet 2021

À surveiller: Quincaillerie Richelieu, Nuvei et Aritzia

Les ventes aux détaillants sont demeurées solides. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, Nuvei et Aritzia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Quincaillerie Richelieu (RCH, 36,65 $): cours cible revu à la hausse

Des résultats bien au-dessus des prévisions des analystes et trois nouvelles acquisitions ont convaincu Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, de revoir son cours cible pour la Quincaillerie Richelieu.

L’entreprise, qui fait des affaires des deux côtés de la frontière canado-américaine, a dévoilé au deuxième trimestre de l’exercice 2021 un bénéfice par action de 0,66 $, alors que le consensus était de 0,47 $, et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 61 millions de dollars (M$), tandis que les analystes tablaient sur 45,4 M$. La Financière Banque Nationale était légèrement plus prudente, misant respectivement sur 0,45 $ et 43,8 M$. Sa marge BAIIA a pris 280 points de base par rapport à la même période l’an dernier, grimpant à 16,4% grâce à une solide croissance interne.

Le fournisseur montréalais doit ses revenus de 371,4 M$ aux ventes tirées du marché des fabricants, qui ont généré une croissance interne de 50,5% par rapport au deuxième trimestre de 2020. L’analyste tablait plutôt sur une augmentation de 35,8%. Zachary Evershed s’attend à ce que cette croissance se poursuive dans la deuxième moitié de 2021, car la reprise dans ce secteur a été plus lente que du côté du marché des détaillants au cours de la seconde moitié de 2020.

Les ventes aux détaillants sont demeurées solides, générant une croissance interne de 29,8% par rapport au deuxième trimestre de 2020, mais cette hausse devrait plutôt s’estomper, car l’importante demande observée à la fin de 2020 sera difficile à reproduire, selon l’analyste.

Ayant en main 86,9 M$ dans sa trésorerie, excluant ses prêts, la direction de la Quincaillerie Richelieu jongle avec l’idée de redonner à ses actionnaires. L’entreprise, qui a gagné 73 M$ en revenus supplémentaires par le biais de fusions et acquisitions, a toutefois précisé avoir encore plusieurs occasions d’investissement dans sa mire. Cette situation est soit le fruit d’une industrie épuisée par la pandémie, ou d’entreprises qui souhaitent capitaliser sur leurs bonnes performances financières pour obtenir un fort prix de vente, estime Zachary Evershed. Il ne fait donc pas trop de cas des répercussions de ces transactions légèrement plus salées sur le programme stratégique de fusion et acquisition de l’entreprise, surtout lorsqu’on compare la taille du détaillant à celles des autres qu’elle avale.

Ainsi, l’analyste a revu ses prévisions pour la deuxième moitié de l’exercice de la société montréalais, afin de mieux traduire le nouvel effet de levier dont Quincaillerie Richelieu a fait preuve au cours de son deuxième trimestre.

Si la direction table sur un taux de croissance de la marge BAIIA dans une fourchette de 12,5 à 13%, Zachary Evershed est plus confiant et prévoit une marge de 13,3% en 2022.

C’est pourquoi la Financière Banque Nationale fait passer son cours cible de 43,50 $ à 44,50 $, toujours en se basant sur un multiple de 22,5 fois son bénéfice par action anticipé pour 2022. Il maintient toutefois sa recommandation à « performance de secteur ».

 

Nuvei (NVEI.U, 102,87 $): une entreprise faite pour croître rapidement 

Nuvei (NVEI.U, 102,87 $): une entreprise faite pour croître rapidement 

De l’architecture « unique » de sa plateforme transactionnelle à son offre de services à la carte, en passant par sa stratégie de fusion et d’acquisitions et son impressionnante croissance interne, la société de traitement de paiement Nuvei a une stratégie gagnante assure Joseph Vafi, de Canaccord Genuity.

Les résultats trimestriels de l’entreprise démontrent selon lui la capacité de grandir de Nuvei. Le volume total des transactions traitées par la firme montréalaise a augmenté de 132% par rapport au premier trimestre de 2020, ou de 28% par rapport au trimestre précédent, à 20,6 milliards de dollars (G$). Si cette croissance est surtout tirée de ses acquisitions, n’en demeure pas moins que sa croissance interne est de 53% en un an. Ses revenus ont augmenté de 80%, et son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté a bondi de 97% sur cette même période, à 65,5 millions de dollars (M$).

De par sa présence dans 44 marchés et sa croissance rapide — elle n’était que dans 35 pays au trimestre précédent seulement — Joseph Vafi estime que l’entreprise montréalaise a tout pour se comparer aux acteurs du secteur des transactions à la croissance la plus rapide qui accaparent des parts de marché tout en offrant de nouveaux services. Présente à la fois en Amérique du Nord et en Europe, tout en se taillant une place en Amérique latine, Nuvei s’est implantée dans plus de marchés que ses concurrents de la même taille.

Joseph Vafi rappelle que près de 87% du volume de ses transactions est issu du numérique au premier trimestre, à l’instar d’autres gros joueurs comme PayPal ou Adyen. Il n’était qu’à 72% il y a un an à peine.

Nuvei pourrait aussi profiter du pivot que semble faire le marché des paris et du jeu réglementé en ligne, qui passe du brique et mortier au numérique, et qui pourrait atteindre 173,5 G$ d’ici 2027. Selon lui, 10% des revenus de Nuvei proviennent du marché européen du jeu en ligne, mais il ne sous-estime pas la part que pourrait prendre le marché américain dans ce secteur, qui commence tranquillement à s’ouvrir.

Un autre élément qui distingue la société à moyenne capitalisation de ses comparses selon l’analyste de Canaccord Genuity est sa stratégie de mise en marché élargie. Bien que la suite complète de ses services couvre l’ensemble des besoins de ses clients, Joseph Vafi croit que c’est son service à la carte qui lui permet de conquérir une plus large clientèle. Ce serait d’ailleurs cette capacité de morceler son offre qui lui permet d’obtenir un taux de croissance interne remarquable.

Étant bien positionnée dans le marché, l’analyste croit que Nuvei devrait continuer de croître à un tel rythme effréné au cours des prochaines années.

Dans cette première note au sujet de Nuvei, Canaccord Genuity émet une recommandation d’achat, et établi son cours cible à 105$, soit 20 à 21 fois le ratio valeur d’entreprise/ventes attendu pour 2022.

 

 Aritzia (ATZ, 37,22 $): la COVID-19 pèse sur ses frais de gestion

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Bien que son avenir soit toujours aussi rayonnant, la griffe Aritzia n’échappera pas à la tendance pandémique ce trimestre, estime Patricia Baker, de la Banque Scotia.

En effet, l’analyste s’attend à ce que ses résultats financiers qui seront dévoilés le 13 juillet prochain laissent entrevoir une hausse des coûts liés à la COVID-19, qui devraient s’élever à 5 millions de dollars (M$) ce trimestre-ci. Ses frais de vente, généraux et administratifs devraient atteindre 68,3 M$, alors qu’ils étaient de 28 M$ à pareille date l’an dernier.

Patricia Baker est d’ailleurs plus pessimiste que le consensus à l’égard du bénéfice par action et du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) générés par Artizia au premier trimestre de l’exercice financier de 2022. Bien que tous s’attendent à observer une baisse par rapport au premier trimestre de 2021 (0,23$) du bénéfice par action, Patricia Baker mise sur 0,16$, alors que les autres analystes penchent plutôt pour 0,18$.

Ces derniers s’attendent à un BAIIA de l’ordre de 39,9 M$, tandis que l’analyste de la Banque Scotia estime qu’il atteindra 35,5 M$. Il était de 25,2 M$ au premier trimestre de l’exercice 2021.

Les profits d’Aritzia devraient toutefois atteindre 124,5 M$, soit 241,5% de plus qu’à la même période l’an dernier. Patricia Baker se base sur une hausse anticipée de 53,2% des marges brutes obtenues grâce à un meilleur effet de levier des ventes et une baisse de l’utilisation des soldes pour établir son pronostic.

Elle croit que ses revenus s’établiront à 234 M$, soit près de 110% de plus qu’à la même période en 2020, où ses magasins sont demeurés fermés pendant la majorité du trimestre. Bien que ce scénario se soit répété dans près de la moitié de ses points de vente au cours de ce trimestre, la hausse du taux de vaccination, la levée progressive des restrictions sanitaires de même que son nouveau service de collecte en magasin de commandes en ligne devraient toutefois avoir eu un effet bénéfique sur ses activités.

Lors de l’appel avec les actionnaires, l’analyste s’attend à ce que la direction se prononce sur les répercussions de la COVID-19 sur ses activités, et sur l’état préliminaire de ses ventes au deuxième trimestre de 2022 depuis la réouverture des magasins en Ontario, où se trouvent près de 33% de ses points de vente.

Malgré les incertitudes à court terme, l’analyste demeure convaincue que l’entreprise sortira de la crise en meilleure posture que la majorité des autres détaillants, et que l’avenir lui réserve encore beaucoup d’opportunité pour croître.

C’est pourquoi la Banque Scotia maintient sa recommandation de « surperformance » et son cours cible à 41$, soit 28,5 fois son bénéfice par action pour l’exercice 2023.