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À surveiller: Quincaillerie Richelieu, WSP Global et Tecsys

Dominique Beauchamp|Publié le 14 juillet 2020

Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, WSP Global et Tecsys?

Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, WSP Global et Tecsys? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Richelieu (RCH, 31,64$): la rénovation tient bon, mais le titre est bien évalué

Les dépenses de rénovation ont mieux résisté que prévu à la COVID-19 si l’on se fie à l’amélioration des ventes des derniers mois de Quincaillerie Richelieu, note Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale.

Les ventes comparables, sans l’effet des acquisitions, ont rebondi de 4% en juin après les chutes respectives de 46% en avril et de 20% en mai.

Les revenus et le bénéfice d’exploitation ont surpassé les prévisions de l’analyste. La marge d’exploitation s’est accrue de 10 points de pourcentage, sans les programmes d’aide des gouvernements qui ont ajouté 3,2 millions de dollars aux coffres, dit-il.

Le bénéfice a fléchi de 4,7% à 0,31$ par action alors que l’analyste et le consensus avaient prévu 0,25$.

Pour 2021, l’effet des programmes gouvernementaux se dissipera, mais certains des coûts supprimés pendant la pandémie seront permanents, croit Zachary Evershed.

Enfin, les stocks du distributeur sont revenus à la normale et devraient satisfaire la reprise de la demande dans les magasins de déco-rénovation de grande surface et aider la société à gagner des parts de marché, ajoute l’analyste.

Le grossiste de quincaillerie architecturale a même rétabli son dividende annuel de 0,26$.

L’entreprise poursuit l’achat systématique de distributeurs. Deux transactions récentes, une aux États-Unis et une autre au Canada ajouteront environ 10 millions de dollars aux revenus annuels.

L’achat américain est une première percée dans l’état de Virginie qui renforce sa position sur la Côte Est. Désormais, Richelieu compte 40 centres de distribution dans chacun de ses deux marchés.

Le «pipeline» d’acquisitions potentielles demeure robuste et Zachary Evershed s’attend à ce que Richelieu tire profit de l’impact de la pandémie sur la décision de certains entrepreneurs de céder leur commerce.

Le distributeur a les munitions pour ajouter à ses achats. Même en tenant compte du report de paiements à cause de la pandémie et du rétablissement du dividende, la dette représente seulement 0,5 fois le bénéfice d’exploitation, note l’analyste. Son modèle prévoit même un bilan sans dettes en 2021.

La reprise de la rénovation résidentielle et que le potentiel des acquisitions incitent l’analyste à relever son cours-cible de 30 à 30,50$, mais il juge le titre déjà bien évalué à 20 fois le bénéfice attendu en 2021.

Le sursaut de 10,3% de l’action lors de la semaine close le 10 juillet se compare au gain de 0,8% pour le S&P/TSX. Depuis le début de 2020, Richelieu a repris de 16,1% tandis que l’indice torontois a perdu 8%.

Le titre se rapproche un peu plus du sommet de 35$ atteint en 2017.

WSP Global (WSP, 81,46$): l’ingénieur-conseil gagne un nouvel admirateur

WSP Global (WSP, 81,46$): l’ingénieur-conseil gagne un nouvel admirateur

Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, amorce le suivi du secteur de l’ingénierie-construction et recommande l’achat de SNC-Lavalin (SNC, 22,45$) et de Groupe WSP Global.

Si le potentiel du repositionnement de SNC-Lavalin lui semble attrayant en fonction de son évaluation actuelle, WSP obtient la mention première de classe de la part de l’analyste.

La société de génie-conseil est en bonne posture dans une conjoncture incertaine parce qu’elle n’assume pas le risque de la construction de projets et qu’elle est peu présente dans le secteur des ressources.

Son empreinte mondiale et la diversité de ses spécialités sont aussi des atouts.

Le titre n’est pas bon marché, mais Sabahat Khan rappelle que l’entreprise a fait croître ses revenus sans l’effet des acquisitions tous les ans depuis son entrée en Bourse en 2006, en plus d’avoir conclu 120 transactions sans trop grever son bilan.

Ses honoraires font en sorte que 100% de ses revenus vont aux flux de trésorerie et aux bénéfices ajustés, indique aussi l’analyste.

Étant donné tous ces facteurs, WSP mérite une plus-value par rapport à ses semblables.

Son titre pourrait obtenir une évaluation encore plus élevée si la croissance interne s’accélérait ou si la société réalisait une acquisition majeure.

L’analyste revient d’ailleurs sur la spéculation de l’acquisition de l’Américaine Aecom (ACM, 35,41$US) qui a fait surface en janvier. Cet achat renforcerait sa position aux États-Unis et dans les domaines de l’environnement et de l’eau tout en ajoutant potentiellement 26% aux bénéfices de WSP.

Une transaction de cette envergure (11 G$) requerrait une émission d’actions en plus de l’appui financier de ses deux plus importants actionnaires, la Caisse de dépôt et placement du Québec et Investissements RPC.

Sabahat Khan fixe son cours cible à 101$, soit 11,5 fois le bénéfice d’exploitation ajusté de 1,14 milliard de dollars prévu à la mi-2022.

Tecsys (TCS, 30,82$): le spécialiste de la chaîne d’approvisionnement accélère la cadence

Tecsys (TCS, 30,82$): le spécialiste de la chaîne d’approvisionnement accélère la cadence

Le fournisseur de solutions de gestion de la chaîne d’approvisionnement a terminé 2020 en lion avec une hausse des revenus de 19,7% à 27,8M$.

Si la société réussissait à soutenir une croissance interne de 14-15% de façon plus constante, son titre pourrait obtenir une évaluation encore plus élevée, estime Amr Ezzat, d’Echelon Partners.

La pandémie accélère l’adoption de logiciels de gestion de l’approvisionnement dans le commerce de détail et dans le domaine de la santé, dit-il.

«Le cours-cible de 25% d’avant la COVID-19 passe à 35$ parce que le profil de croissance s’améliorer et que les revenus deviennent plus réguliers», explique Amr Ezzat.

L’analyste prévoit une croissance interne des revenus de 15% au cours des deux prochaines années, une cadence ce qui se compare à la hausse «anémique» de 1,5% en 2017 et de 3,3% en 2018 et au déclin de 1,6% en 2019.

Tecsys migre de plus en plus de la vente de licences à l’offre de logiciels sous forme d’abonnement ce qui tempérait ses revenus jusqu’ici.

«Le bond (de 112%) des nouvelles commandes au quatrième trimestre ne reflète pas encore pleinement l’adoption des solutions de gestion de la chaîne d’approvisionnement par le secteur de la santé», croit aussi l’analyste.

Huit nouveaux clients ont signé des contrats d’une valeur totale de 25,4M$ au quatrième trimestre par rapport à neuf nouveaux venus d’une valeur de 6,7M$, un a plus tôt.

L’augmentation des dépenses générales et des frais de recherche et de développement a toutefois réduit la marge d’exploitation de 9,9% à 7%, du troisième au quatrième trimestre.

Cette marge devrait passer à 11,7% en 2020, prévoit l’analyste.

Après une deuxième émission d’actions en trois ans, de 23M$, Tecsys dispose aussi d’une encaisse de 26,7M$.

Malgré l’explosion de 142% du titre depuis un an, Amr Ezzat le recommande encore.

Son cours cible représente un multiple de 3,5 fois les ventes, par rapport à la moyenne de 6,3 fois pour les spécialistes de la logistique.