À surveiller : Redevances aurifères Osisko, TFI International et BCE
Denis Lalonde|Publié le 01 octobre 2024Selon les analystes de la Banque Scotia, BCE ne devrait pas relever son dividende en 2025. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Redevances aurifères Osisko, TFI International et BCE ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celles exprimées par les analystes.
Redevances aurifères Osisko (OR, 24,64$) : investissement en Australie-Occidentale
Avant l’ouverture des marchés boursiers le 30 septembre, Redevances aurifères Osisko a annoncé l’acquisition d’une redevance de 1,8% du revenu brut sur le projet aurifère Dalgaranga, exploité par la minière Spartan Resources Limited dans l’ouest de l’Australie, pour un montant de 44 millions de dollars américains (M$US).
La société québécoise achète aussi une redevance de 1,35% sur d’autres permis d’exploration à proximité de la propriété pour un montant de 6M$US.
Les redevances ont été acquises de Tembo Capital Mining Fund III.
L’analyste Shane Nagle, de la Financière Banque Nationale, estime que la redevance sur la propriété Dalgaranga procurera un taux de rendement interne d’environ 7,5% après impôts pour les 12 ans de la durée de vie prévue de la mine, en présumant que le prix de l’once d’or resterait stable.
«Des mises à jour des réserves d’or du projet et de l’étude de faisabilité sont prévues durant la première moitié de 2025, ce qui pourrait avoir une influence sur ces prévisions», ajoute-t-il.
Au 30 juin, l’évaluation globale des ressources minérales à Dalgaranga consistait 1,393 million d’onces (Moz) dans la catégorie des ressources indiquées et de 1,089 Moz dans la catégorie des ressources présumées.
L’analyste prévoit que la mine ajouterait 4000 onces d’or pour Redevances aurifères Osisko à compter de 2027. «L’entreprise est l’un de nos titres favoris dans son secteur grâce à ses perspectives de croissance à court terme, aux redevances qu’elle possède dans des pays politiquement stables dans des projets miniers contrôlés par des producteurs intermédiaires et de grande envergure, et de la faible évaluation de son titre», écrit-il.
Shane Nagle précise que Spartan a l’option de racheter 20% des deux redevances d’ici février 2027 pour un montant total de 3,15 millions de dollars australiens (2,17 M$US). «Dans les conditions actuelles du marché, nous nous attendons à ce que l’entreprise exerce ses options», dit-il.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Redevances aurifères Osisko et son cours cible sur un an de 28$.
TFI International (TFII, 186,03$) : le rebond de l’industrie du camionnage repoussé à la seconde moitié de 2025
TFI International (TFII, 186,03$) : le rebond de l’industrie du camionnage repoussé à la seconde moitié de 2025
L’entreprise de transport de colis FedEx a dévoilé le 19 septembre les résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2025 terminé le 31 août.
En se basant sur la publication de ces résultats et de ceux d’autres concurrents de TFI International, de même que sur différents indicateurs économiques, l’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, estime que l’économie américaine a faibli durant le troisième trimestre.
«En examinant les résultats de FedEx, on peut penser que le marché américain du transport de colis continuera de montrer des signes de faiblesse au moins jusqu’à la mi-2025. D’autres indicateurs incitent à la prudence, comme l’indice ISM Manufacturier du mois d’août, les prix dans le transport de lots complets et le recul du prix du diesel», explique l’analyste.
Ce dernier précise que TFI International a tendance à profiter des prix élevés du carburant grâce aux surcharges qu’elle peut facturer à ses clients, ce qui fait grimper ses marges bénéficiaires grâce à l’efficacité de son réseau, particulièrement au Canada, même s’il concède que ce facteur est difficile à quantifier.
«Quand les marges bénéficiaires des secteurs du transport de lots complets et de lots brisés ont atteint des sommets respectifs de 14,5% et de 14,6% en 2022, le prix du diesel était de 4,99$US le gallon, ce qui est 41% plus élevé que le prix actuel (de 3,54$US le gallon au 23 septembre)», raconte-t-il.
Avec ce scénario de faiblesse prolongée de l’industrie, Benoit Poirier révise ses prévisions de bénéfice par action à la baisse pour TFI. Celle de l’exercice 2024 passe de 6,81$US à 6,37$US, alors que celle de 2025 passe de 8,80$US à 8,27$US. L’analyste dévoile aussi pour la première fois sa prévision de 2026, fixée à 9,81$US, ce qui constituerait une hausse de 18% par rapport à l’exercice précédent.
L’entreprise a annoncé qu’elle s’attendait à générer des flux de trésorerie libres de 825 millions de dollars américains (M$US) à 900M$US en 2024, mais après avoir ajusté à la baisse ses cibles de bénéfice par action, l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins s’attend à ce qu’ils soient de 768M$US. «L’entreprise continuera de générer des flux de trésorerie robustes à court terme et concentrera ses efforts au remboursement de sa dette», croit-il.
L’analyste réitère sa recommandation de «conserver» le titre de TFI International, mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 219$ à 209$. Il dit préférer attendre un «point d’entrée plus attrayant» et un regain de confiance que la cible de bénéfice par action de 8,25$US en 2025 est atteignable.
Son cours cible à la fin de l’exercice 2026 est de 245$.
BCE (BCE, 47,54$) : l’entreprise ne devrait pas relever son dividende en 2025, selon l’analyste de la Scotia
BCE (BCE, 47,54$) : l’entreprise ne devrait pas relever son dividende en 2025, selon l’analyste de la Scotia
À ce jour, le consensus des analystes anticipe que BCE relèvera son dividende en 2025, une opinion que Maher Yaghi, de la Banque Scotia, ne partage pas.
«Nous croyons que le conseil d’administration devrait conserver les versements de dividende à leur niveau actuel et possiblement mettre en place un régime de réinvestissement des dividendes à escompte», écrit-il, précisant qu’il ne voit pas de trajectoire claire permettant à l’entreprise de financer ses versements de dividendes à même ses fonds propres au cours des prochaines années.
«Nous sommes d’avis que la direction doit prendre la décision de ne pas financer le dividende avec de la dette. Cela témoignerait de son engagement à assainir les finances de l’entreprise», affirme-t-il.
Maher Yaghi ajoute qu’il considère toujours BCE comme une entreprise solide qui peut générer de la valeur ajoutée. «Il est toutefois indispensable de réduire le recours à la dette pour financer les dividendes étant donné le contexte actuel de taux d’intérêt élevés», juge-t-il.
Il évalue que, cette année, BCE utilisera 127% de ses flux de trésorerie libres pour couvrir le paiement de ses dividendes trimestriels (le prochain, de 0,9975$ par action, sera versé le 15 octobre aux actionnaires inscrits à la fermeture des marchés le 16 septembre, NDLR), ajoutant que ce même ratio pourrait descendre à 99% en 2026 en présumant que les versements de dividendes resteraient stables d’ici là.
«Nous ne prévoyons pas que l’entreprise commencera à réduire son endettement de manière organique avant 2029, puisqu’elle compte de nombreux baux dont les paiements n’entrent pas dans le calcul des flux de trésorerie», ajoute-t-il.
Si les versements de dividende devaient continuer d’augmenter de 3% par année, Maher Yaghi explique que cela augmenterait la pression sur les finances du fournisseur de services de télécommunications et repousserait à 2033 au plus tôt le moment où la société pourrait couvrir la totalité de ses versements de dividende avec ses flux de trésorerie libres.
«À l’approche de chaque période de dévoilement de résultats trimestriels, des voix de plus en plus fortes se feront entendre et des investisseurs parieront sur le fait que BCE réduira son dividende. Cela continuera aussi longtemps que les versements de dividendes n’auront pas été alignés avec les flux de trésorerie de la société», dit-il.
L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de BCE et son cours cible sur un an de 53$.