À surveiller : Restaurant Brands, CGI et Alimentation Couche-Tard
Dominique Talbot|Publié le 07 novembre 2024Restaurant Brands International, n’a pas échappé à la morosité ambiante dans le secteur de la restauration rapide. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Restaurant Brands, CGI et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Restaurant Brands International (QSR : 95,16 $) : l’entreprise fait du surplace
La maison-mère de Tim Hortons et de Burger King, Restaurant Brands International, n’a pas échappé à la morosité ambiante dans le secteur de la restauration rapide.
L’entreprise a présenté mardi des résultats qualifiés de « mitigés » par la RBC Marchés des capitaux, pour son troisième trimestre de l’exercice financier 2024.
Les deux principales bannières de la société n’ont pas réussi à tirer celle-ci vers le haut.
Du côté de la célèbre chaîne canadienne de café Tim Hortons, les ventes comparables (de restaurants ouverts depuis plus d’un an) ont été inférieures aux attentes, principalement en raison d’une baisse de la fréquentation et du contexte macroéconomique difficile au Canada.
Cela, malgré une stratégie axée sur la valeur. Cependant, les ventes de nourriture ont augmenté de 5% au cours du trimestre et celles des boissons froides de 7% par rapport à la même période l’année dernière.
Pour sa part, Burger King a été affecté par de nombreux vents contraires en France, au Moyen-Orient et en Chine, qui ont jeté de l’ombre aux bonnes performances de la marque en Australie, en Corée du Sud et ailleurs en Europe de l’Ouest.
« La situation en Chine est particulièrement préoccupante, car Restaurant Brands International a envoyé un avis de résiliation à son franchisé principal Burger King Chine, et les deux parties sont en cours de résolution de ce litige. La Chine représente une baisse de 100 points de base dans la croissance des unités, et les investisseurs pourraient rester prudents vis-à-vis de cette situation tant qu’une solution ne sera pas trouvée », prévient l’analyste Logan Reich.
Pour l’année fiscale 2025, RBC diminue ses prévisions de ventes pour la multinationale de la restauration rapide. Surtout, elle abaisse sa prévision du cours de l’action sur une période de 12 mois de 95$ à 90$.
«Cet objectif de cours de 90$ s’appuie sur un multiple de 17 fois les revenus de l’entreprise par rapport au BAIIA pour 2025, au lieu d’un multiple de 18 fois précédemment, écrit Logan Reich. Nous abaissons légèrement notre multiple cible en raison de l’incertitude accrue concernant Burger King en Chine», justifie-t-il.
CGI (GIB : 155,83 $) : la société enchante les analystes
CGI (GIB : 155,83 $) : la société enchante les analystes
CGI a présenté mercredi matin de solides résultats pour le quatrième trimestre de son exercice 2024 mercredi, selon les nombreux analystes qui suivent les activités de l’entreprise québécoise. Avec un chiffre d’affaires de 3,66 milliards de dollars (G$) et un bénéfice par action de 1,92$, CGI a répondu aux attentes de ces derniers.
En plus d’avoir réalisé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 600,2 millions de dollars (M$), avec une marge de 16,4%, la société a enregistré un flux de trésorerie opérationnel de 629,1M$, soit 17,2% de son chiffre d’affaires.
«La croissance des revenus s’établit à 4,4% en glissement, avec une croissance organique estimée à environ 3%, en tenant compte des acquisitions récentes. Cette progression est la plus forte en un an, signe d’une tendance positive, et pourrait être renforcée par une accélération des investissements en acquisitions, favorable historiquement à l’action», écrit l’analyste Richard Tse, de la Financière Banque Nationale.
Ce dernier souligne également que CGI a racheté 338 500 actions de catégorie A au cours du trimestre, pour une valeur de 49,4M$. « À partir du premier trimestre de l’exercice 2025, CGI introduira un programme de dividendes trimestriel de 0,15$ par action, soit 0,60$ par an, pour les actions de catégorie A et B, ce qui élargit ses occasions de déploiement de capital et son attractivité pour les investisseurs », note l’analyste.
La multinationale fondée par Serge Godin dispose maintenant de près de 3G$ en liquidités, note la Financière Banque Nationale, avec un faible ratio d’endettement de 0,4. Ce qui la positionne comme un «consolidateur actif». «Ce contexte favorable pourrait accélérer le rythme des fusions et acquisitions au cours des 12 prochains mois, ce qui serait bénéfique vu son rendement des capitaux investis de 16%», prévoit Richard Tse.
Actuellement, dit l’analyste, CGI possède un portefeuille de 25 000 cibles potentielles en fusions et acquisitions, dont 1500 sont en phase d’examen, incluant des services basés sur la propriété intellectuelle, offrant des marges bénéficiaires élevées.
Mais aussi, poursuit Richard Tse, CGI se positionne favorablement en intelligence artificielle, avec 815 projets actuellement dans ce domaine.
«Nous réitérons notre recommandation de ‘’surperformance’’ de l’action avec un objectif de prix de 185$, dit Richard Tse. Cet objectif, basé sur un modèle d’actualisation des flux de trésorerie, implique une valorisation de 14,1 fois la valeur de l’entreprise par rapport au BAIIA pour nos estimations de l’exercice 2025 (contre 13,9 fois précédemment).»
Alimentation Couche-Tard (ATD : 75,30 $) : un trimestre plus difficile à venir
Alimentation Couche-Tard (ATD : 75,30 $) : un trimestre plus difficile à venir
Alimentation Couche-Tard présentera le 25 novembre les résultats du deuxième trimestre de son exercice financier 2025. Mais déjà, les analystes qui suivent les activités de la multinationale québécoise s’attendent à un autre trimestre difficile, notamment en raison de la dégradation des conditions économiques aux États-Unis.
L’analyste Tamy Chen, de BMO Marchés des capitaux, signale que les ventes comparables des marchandises des commerces ouverts depuis plus d’un an au sud de la frontière pourraient diminuer de 2% par rapport à la même période l’année dernière.
Aussi, ajoute l’analyste, «des données de l’industrie montrent une baisse de 9% des volumes de cigarettes aux États-Unis, contre -8,5% le trimestre précédent». La marge brute sur les produits non-pétroliers devrait rester stable à 33,7%, soit sensiblement le même niveau qu’au trimestre précédent.
En Europe, Couche-Tard pourrait profiter d’une nouvelle législation dans certains de ses marchés, où il est désormais interdit de vendre du tabac dans les supermarchés. «La direction a indiqué que certaines zones du réseau de TotalEnergies enregistrent une augmentation significative des ventes (jusqu’à 40-50%). Cependant, les marges sur les cigarettes étant plus faibles, nous avons abaissé notre estimation de marge des marchandises en Europe à 37,1% contre 39,2% précédemment, tandis que le consensus du marché est à 38,8%», écrit Tamy Chen.
Selon elle, de manière plus générale, «le secteur européen pourrait également enregistrer une baisse des marges sur les marchandises, un élément que le consensus de marché pourrait sous-estimer».
Pour les résultats à venir, Tamy Chen s’attend maintenant à un bénéfice par action de 0,68$, contre 0,75$ précédemment. De plus, cette dernière attribue le repli de l’action depuis le mois d’août à l’incertitude liée au projet d’acquisition de Seven & i.
La Banque de Montréal diminue son cours cible de l’action sur un an de 89 $ à 85 $ sur le titre de Couche-Tard, mais conserve sa recommandation de «surperformance».