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À surveiller: Restaurant Brands, Thomson Reuters et Osisko

Charles Poulin|04 mai 2023

À surveiller: Restaurant Brands, Thomson Reuters et Osisko

Restaurant Brands se retrouve avec des victoires hâtives malgré un investissement modeste jusqu’à présent dans le marché américain de Burger King, estime la CIBC. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Restaurant Brands, Thomson Reuters et Osisko? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Restaurant Brands (RBI, 72,14$ US): Burger King et Tim Hortons au menu

Restaurant Brands International a fait des avancées au premier trimestre, gracieuseté de ses franchises Burger King aux États-Unis et Tim Hortons au Canada.

L’analyste Mark Petrie, de CIBC Marchés des capitaux, estime que l’entreprise se retrouve avec des victoires hâtives malgré un investissement modeste jusqu’à présent dans le marché américain de Burger King.

Il avoue que les performances de cette chaîne sont tout de même derrière ses concurrents (+8% de ventes en restaurants comparables depuis quatre ans contre 32% pour McDonald’s), mais l’augmentation de 8,7% au premier trimestre est une solide amélioration. Plus impressionnant encore, environ 11% seulement du budget du plan Reclame the Flame (regagnons la flamme) a été dépensé et que les plus grands générateurs de ventes comparables sont prévus pour la fin de l’année. À l’international, l’analyste avance que le réseau de Burger King performe aussi bien que n’importe quel compétiteur.

De son côté, tout roule sur des roulettes pour Tim Hortons. Les ventes en restaurants comparables se retrouvent 10% supérieures au premier trimestre à ce qu’elles étaient au même trimestre en 2019. Ces résultats ont notamment été propulsés par la nourriture (+23% sur une base annuelle), les boissons froides (+21%), les sandwichs déjeuners (+11%) et, surtout, les beignes (+34%).

Pour ce qui est des ventes de boissons chaudes, Mark Petrie estime que les pertes ne risquent pas de se renverser mais qu’au moins, les parts de marchés semblent s’être stabilisées.

La hausse des ventes comparables n’est pas encore visible dans le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) à cause de marges de franchises et de chaînes d’approvisionnement à la baisse, mais la CIBC croit que les améliorations du côté du menu et du marketing offrent un bon potentiel pour le second trimestre.

S’il y a eu une faiblesse dans les résultats du premier trimestre, c’est la croissance nette de restaurants. Pour les franchises de Burget King et Popeyes, la Chine demeure à la traîne et cet important vecteur de croissance risque d’être au neutre d’ici 2024, estime Mark Petrie.

La CIBC maintient sa prévision de surperformance du titre de Restaurant Brands face à son secteur d’activités, et augmente son cours cible de 76$ US à 85$ US.

 

Thomson Reuters (TRI, 131,47$): de bonnes nouvelles déjà intégrées au titre

Thomson Reuters (TRI, 131,47$): de bonnes nouvelles déjà intégrées au titre

Thomson Reuters a présenté des résultats de son premier trimestre 2023 conforme aux attentes du marché, ce qui devrait lui permettre d’atteindre ses objectifs annuels. Mais ces bonnes nouvelles sont déjà reflétées dans le cours du titre, estime Canaccord Genuity.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a dépassé les attentes, notamment à cause de frais corporatifs moins élevés que prévu, souligne l’analyste Aravinda Galappatthige. La croissance organique est demeurée robuste à environ 6%. L’entreprise prévoit qu’elle restera entre 5% et 6% pour le reste de 2023, avec une marge de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 39% (en hausse relativement à 35,1% pour 2022).

Malgré un climat macroéconomique au ralenti et un cycle de ventes allongé, Canaccord Genuity avance que les résultats du premier trimestre et les commentaires de la direction supportent les prévisions pour 2023. Elle trouve « encourageante » la marge BAIIA du premier trimestre (38,8%) étant donné la récente acquisition de SurePrep, qui présente de faibles marges et réalise la moitié de ses revenus dans le trimestre qui vient de se conclure.

Canaccord Genuity croit que Thomson Reuters peut potentiellement générer encore plus de croissance de revenus en s’appuyant sur une remontée des prix, autant à court qu’à moyen terme. Lorsque les ententes avec ses clients viendront à échéance (environ 60% des contrats du secteur légal sont d’une durée de trois ans), cela permettrait de mieux contrer l’inflation actuelle.

Avec cette gradation des prix, qui devrait surtout aider au deuxième semestre, et une assez bonne gestion des coûts, Aravinda Galappatthige estime que l’expectative de marge BAIIA de 39% est atteignable.

En considérant les entreprises comparables ainsi que les attributs défensifs du titre de Thomson Reuters, Canaccord Genuity relève son cours cible de 124$ à 131$. Par contre, la montée récente du titre ne justifie plus sa recommandation d’achat, qu’elle fait passer à une recommandation de rétention. Si la politique agressive de retour aux actionnaires et la bonne exécution d’exploitation ont fait grimper le prix, Canaccord Genuity estime que la plus grande partie des bonnes nouvelles se reflète déjà dans le cours actuel du titre.

 

Minière Osisko (OSK, 3,77$): un partenariat pour développer le projet Windfall

Minière Osisko (OSK, 3,77$): un partenariat pour développer le projet Windfall 

Minière Osisko a annoncé qu’elle en est venue à une entente de partenariat avec Gold Fields pour le développement du projet Windfall en Abitibi.

Gold Fields va procéder à un investissement total de 709 M$, notamment un paiement initial de 300 M$ ainsi qu’un paiement différé de 300 M$ pour assurance de permis qui lui permettront de devenir partenaire à parts égales dans le projet avec Osisko. Lorsque la totalité de la somme sera payée à Osisko, les deux entreprises se partageront les dépenses équitablement. Gold Fields évalue à 1,26 G$ l’investissement total (prix d’achat et dépenses en capital de développement).

La Banque Scotia prévoit que le démarrage de la production devrait avoir lieu au premier trimestre de 2025.

L’analyste Ovais Habib avance que l’entente permet à Osisko d’être financée pour se rendre jusqu’à l’étape de la production et partage les risques de développement du projet. L’arrivée d’un partenaire sophistiqué aura toutefois un coût sur les bénéfices potentiels de l’exploration du site.

Pour Gold Fields, le partenariat présente plusieurs avantages comme la baisse de son risque géopolitique, la compensation d’une partie du déclin de sa production prévue pour 2026 ainsi que de diminuer son coût de maintien tout inclus. Le prix payé est toutefois onéreux, indique Ovais Habib, et il faudra donc que l’exploration mène à la découverte de ressources supplémentaires sur la propriété pour compenser.

La Banque Scotia maintient sa prévision de surperformance du titre d’Osisko face à son secteur d’activité, ainsi que son cours cible de 4,50$.