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À surveiller: Rogers, Aritzia, et MTY

Dominique Beauchamp|Publié le 14 octobre 2021

À surveiller: Rogers, Aritzia, et MTY

Joe Natale a survécu au putsch d'un membre de la famille Rogers et en ressort renforcé, croit un analyste. (Photo: 123rf)

Que faire avec les titres de Rogers, Aritzia et MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Rogers Communications (RCI.B, 58,40 $): une occasion d’achat maintenant que le PDG a passé le test

Vince Valentini de TD Valeurs mobilières prend le contrepoids d’autres collègues au sujet de la tentative par Edward Rogers, le président du conseil de Rogers, de déloger le président Joe Natale pour y installer le directeur financier, qui a depuis quitté son poste.

Sa sœur et les administrateurs indépendants s’y seraient opposés selon les faits confidentiels rapportés dans les médias torontois.

L’analyste avance que le PDG a passé le test et en ressort bien en selle. «Nous sommes confiants que le processus est terminé et que Joe Natale dispose un mandat clair de la majorité du conseil pour naviguer la reprise, réaliser l’achat de Shaw et l’intégrer», écrit-il.

Il juge raisonnable de la part du conseil d’exiger que ses dirigeants «excellent». Le dénouement des récents événements devrait être bénéfique puisque l’équipe de direction sera «très motivée à livrer de bons résultats», évoque Vince Valentini.

À ses yeux, la bataille interne et le recul de 13% du titre depuis le 20 juillet offrent une «excellente occasion» aux investisseurs d’acheter le titre de la société dont les résultats devraient reprendre du mieux.

«Rien n’a changé depuis deux semaines à propos de la transaction de Shaw ni les actifs de Rogers», renchérit-il.

Vince Valentini énumère six raisons de croire que le troisième trimestre, attendu le 21 octobre, sera le premier de plusieurs qui redonneront un nouvel élan au titre.

La réouverture de la frontière canado-américaine devrait entre autres raviver les revenus d’itinérance sans-fil qui étaient de l’ordre de 200 M$, avant la pandémie.

Rogers devrait aussi bénéficier du retour à la normale de l’immigration et de l’arrivée d’étudiants en 2022. L’analyste mentionne aussi les efforts de la société pour améliorer la qualité de ses abonnés sans-fil en priorisant ceux qui veulent migrer sur un réseau 5 G. Le retour des partisans aux sports en direct devrait aussi redresser la filiale des médias et des sports.

À la mi-2022, on devrait aussi en savoir plus sur ce que Rogers compte faire de tous ses actifs (incluant ses actions de Cogeco et Freedom Mobile), son plan pour réduire sa dette et la génération de flux de trésorerie après l’intégration de Shaw.

Son cours cible de 74 $ offre un potentiel de 30% incluant le dividende de 3,4%.

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Aritzia (ATZ, 40,54 $): un trimestre record, mais les coûts montent et l’évaluation est riche

Irene Nattel, de RBC Marchés de capitaux, ne tarit pas d’éloges au sujet du détaillant de vêtements de marques exclusives pour femmes après le dévoilement des résultats éclatants du troisième trimestre.

Les revenus ont explosé de 75% et les ventes en magasin ont rebondi de 95% tandis que les ventes en ligne ont avancé de 49%. Les ventes par magasin comparable ont crû de 14%. Le bénéfice par action de 0,39 $ se compare à celui d’un cent, un an plus tôt.

Non seulement Aritzia a-t-elle surpassé les attentes, mais le marchand de Vancouver a aussi relevé de 8% ses prévisions de revenus pour 2022 à une fourchette de 1,25 -1,3 milliard de dollars, un niveau qui correspond à ce que l’analyste avait prévu avant la pandémie pour cet exercice financier. Cela représente une hausse de 45 à 50% par rapport à 2021.

La solide performance pendant la pandémie et la réouverture a vu Aritzia réaliser le potentiel de sa marque aux États-Unis qui lui procurent 44% des revenus, avant même l’ouverture de boutiques à Las Vegas, Memphis et Miami prévue au deuxième semestre de 2022, ajoute Irene Nattel.

L’analyste est contente de constater que le détaillant a stocké suffisamment de marchandises (une hausse de 29% à 182 millions de dollars) pour répondre à la demande refoulée, mais les coûts augmentent. La société a notamment triplé le volume des marchandises livrées par avion.

Bien que les promotions soient moins fréquentes, le huard fort et l’assortiment des ventes devraient garder la marge brute à son niveau de 2020, les coûts d’approvisionnement et les dépenses d’exploitation plus élevés modéreront la trajectoire du bénéfice d’exploitation, prévient l’analyste.

Malgré le solide deuxième trimestre et la hausse des revenus visés en 2022, les prévisions de l’analyste pour le deuxième semestre et 2023 changent peu.

Étant donné le bond de 50% de la valeur d’entreprise d’Aritzia (valeur boursière plus la dette) par rapport au niveau d’avant la pandémie, le potentiel d’appréciation du titre devient plus limité, ajoute-t-elle.

Après avoir plus que doublé depuis octobre 2020, l’action s’échange à un multiple de 15 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022, cette évaluation est similaire à celle de Canada Goose et dépasse celle de Dollarama (14 fois) et des autres détaillants de vêtements griffés (13 fois).

Le cours d’Aritzia frôle un record et dépasse le nouveau cours cible de 44 $ de l’analyste qui prédit au titre une performance égale à son secteur ce qui équivaut à une recommandation de «conserver» le titre.

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MTY (MTY, 66,10 $): un repli injustifié pour le franchiseur rentable

John Zamparo de Marchés mondiaux CIBC s’explique mal le repli du titre du franchiseur de plus de 80 enseignes de restaurants lors de la publication de solides résultats au troisième trimestre.

Le parcours récent de l’action laisse l’impression que MTY a du mal à naviguer la conjoncture actuelle, mais c’est tout le contraire, dit-il.

Les ventes totales du réseau ont presque entièrement récupéré le niveau qu’elles avaient en 2019 tandis que le chiffre d’affaires américain a retrouvé le niveau d’avant la pandémie.

Le bénéfice d’exploitation du troisième trimestre est 18% plus élevé qu’à pareille date en 2019, grâce à une structure de coûts «allégée qui devrait persister», ajoute John Zamparo.

L’analyste juge que le modèle de franchisage de MTY atténue l’effet de l’inflation et de la pénurie de main-d’œuvre sur ses résultats. Cela deviendrait un problème seulement si les franchises devaient réduire les heures d’ouverture, faute d’employés.

«MTY performe mieux que prévu et son action devrait en bénéficier», écrit-il en ajoutant que le gain de l’action cette année provient d’une amélioration des résultats et non d’un multiple plus élevé.

John Zamparo réitère que le groupe n’est pas apprécié à sa juste valeur par les investisseurs qui lèvent le nez sur ses enseignes plus marginales. La fermeture de franchises chaque année déplaît aussi.

Pourtant, soutient-il, le franchiseur a démontré que son mode de fonctionnement est résilient et qu’il génère d’importants flux de trésorerie même pendant une pandémie.

Le franchiseur a dégagé des flux de trésorerie disponibles de plus de 90 millions de dollars au cours de chacune des quatre dernières années. Ces flux devraient continuer à progresser modérément en 2022 et en 2023.

En fonction du rendement de 7,5% que procurent les flux excédentaires par rapport à la moyenne de 4% pour ses semblables, le titre est attrayant au cours actuel, renchérit-il.

De futures acquisitions, lorsque MTY aura trouvé des cibles à bon prix, sont un catalyseur potentiel tout comme l’accélération potentielle du retour du capital aux actionnaires l’an prochain.

En attendant de trouver chaussure à son pied, MTY a remboursé 35 M$ de sa dette à long terme, au troisième trimestre.

L’analyste de CIBC a relevé son cours cible de 74 à 84 $, le plus élevé de huit analystes.