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À surveiller: Rogers, Loblaw et BRP

Charles Poulin|Publié à 9h49

À surveiller: Rogers, Loblaw et BRP

La Financière Banque Nationale projette une croissance de 8,1% du bénéfice par action de Loblaw, qui reflétera les ventes en magasins comparables en alimentation au détail. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Rogers, Loblaw et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Veuillez noter que l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Rogers Communications (RCI.B, 52,75$): MLSE sous-évaluée?

L’action de Rogers Communications sous-performe l’indice S&P/TSX depuis l’annonce de l’acquisition de Maple Leaf Sports & Entertainement (MSLE), mais Desjardins continue de croire que la valorisation du titre ne prend pas en compte suffisamment ses actifs sportifs.

L’analyste Jérôme Dubreuil rappelle que le titre affiche une performance de 8% inférieur à l’indice S&P/TSX depuis que Rogers a mis la main sur la part de BCE dans MLSE.

S’il réduit son évaluation de valeur nette des actifs de l’entreprise pour refléter le rabais habituel lié aux actifs sportifs échangés sur les marchés, il estime tout de même qu’il existe une opportunité pour une valorisation supérieure des actifs sportifs de Rogers à l’intérieur du prix de son titre.

Dans son analyse, il mentionne que les analyses financières typiques ne sont pas une manière intéressante d’évaluer la valorisation d’actifs sportifs. Les valeurs des équipes sportives sur le marché privé ont performé à un rythme relativement identique à celui du S&P 500 depuis 2010, ajoute-t-il.

Si la plupart s’échangent au rabais sur les marchés publics (comparativement au marché privé), Jérôme Dubreuil souligne que les transactions d’équipes se sont conclues à des valeurs significativement plus élevées que leur valeur sur le marché privé.

Cela étant dit, le rabais implicite de la valeur marchande de MLSE ne devrait pas être de 100%, comme c’est présentement le cas, surtout s’il survient une introduction en bourse.

La clé de création de valeur pour les actionnaires de Rogers sera alors de mieux refléter la valeur de MLSE, avance l’analyste. Il n’est pas tenu pour acquis que le marché commence à céder plus de valeur à MLSE (autre que les bénéfices de la consolidation) une fois que la transaction sera conclue l’an prochain.

Par contre, une introduction en bourse pourrait faciliter ce rehaussement de valeur aux yeux des investisseurs de Rogers, croit-il.

Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre de Rogers, mais abaisse son cours cible de 68$ à 63$ pour refléter la valeur assignée par le marché à MLSE.

Loblaw (L, 177,11$): propulsée par Shoppers Drug Mart

Loblaw (L, 177,11$): propulsée par Shoppers Drug Mart

La Financière Banque Nationale rehausse son cours cible du titre de Loblaw en raison de prévisions positives pour ses résultats du troisième trimestre, qui seront notamment propulsés par Shoppers Drug Mart.

L’analyste Vishal Shreedhar projette une croissance de 8,1% du bénéfice par action qui reflétera les ventes en magasins comparables en alimentation au détail et le momentum de la franchise Shoppers Drug Mart, mais aussi par les programmes d’efficacité et de rachats d’actions.

Il prévoit des ventes totales de 18,589 G$, en hausse relativement aux 18,265 G$ de l’an dernier. Le consensus s’arrête quant à lui à 18,772 G$.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 2,049 G$ comparativement à 1,926 G$ l’an dernier (consensus à 2,064 G$).

Les ventes en magasins comparables en alimentation aux détails profiteront de comparaisons moins ardues, souligne-t-il. Il rappelle que la direction prévoit environ 6% de croissance sur une période de deux ans.

Le tour d’horizon de la compétition de Loblaw par la Financière Banque Nationale suggère une amélioration graduelle du comportement des consommateurs, même si ceux-ci demeurent sous pression, des investissements du côté de la tarification et une augmentation des ventes dans les produits frais.

Si l’analyse de milliers de commentaires de consommateurs suggère qu’ils continuent de privilégier les bannières au rabais, Vishal Shreedhar indique que l’écart rétrécit en faveur des magasins conventionnels.

Pour ce qui est de Shoppers Drug Mart, l’analyste s’attend à une solide croissance des services dans le volet pharmaceutique et une force continue dans les médicaments spécialisés. L’opinion des consommateurs envers la bannière ne cesse de s’améliorer depuis quelques mois, ce qui pourrait propulser les ventes à moyen terme, ajoute-t-il.

La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Loblaw face à son secteur d’activités et rehausse son cours cible de 175$ à 188$.

BRP (DOO, 77,40$): vente du Groupe marin

BRP (BRP, 77,40$): vente du Groupe marin

BRP annonce la mise en vente de son secteur du Groupe marin pour recentrer ses activités, un signe que les conditions difficiles de l’industrie pourraient perdurer, estime la firme Stifel.

Le fabricant québécois de véhicules récréatifs va ainsi vendre les activités de son Groupe marin, à l’exception de ses motomarines Sea-Doo, ses pontons Sea-Doo Switch et des systèmes de propulsion à jet pour se concentrer sur les sports motorisés.

L’analyste Martin Landry rappelle que l’entreprise avait effectué un retour dans le secteur en 2018-2019 avec trois acquisitions évaluées à environ 300 M$. Les revenus de ce segment de marché avaient atteint un sommet de 560 M$ lors de l’exercice financier 2020, mais la direction a présenté des prévisions se situant entre 220 M$ et 260 M$ pour celui de 2025.

Ce déclin significatif provient principalement de vents contraires dans l’industrie. Martin Landry estime que le secteur maritime occasionne un freinage de 1,50$ sur le bénéfice par action de l’entreprise pour 2025. Comme la direction ne voyait pas de chemin de retour à la croissance à court terme, cela a précipité la vente de l’actif, ajoute-t-il.

Étant donné l’état négatif du marché et les pertes d’exploitation, il s’attend à ce que la vente se réalise pour une somme sous les 200 M$. Du côté financier, la disposition de ces actifs a du sens et pourrait mener à une révision positive des prévisions, même si la morosité ambiante du secteur pourrait allonger le redressement.

Stifel maintient son cours cible du titre de BRP à 82$.