Le géant des télécommunications a annoncé qu’il allait conclure une transaction de 7 G$ pour la vente d’infrastructures de son réseau sans fil dans le cadre d’un « pivot » stratégique. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Rogers, Shopify et Rogers Sugar? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Veuillez noter que l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Rogers Communications (RCI.B, 49,98$): moins de bénéfices de la vente d’infrastructures
Desjardins réévalue à la baisse les bénéfices de l’annonce de la vente d’infrastructures de son réseau sans fil par Rogers Communications.
Le géant des télécommunications a annoncé à la fin d’octobre qu’il allait conclure une transaction de 7 G$ au quatrième trimestre pour la vente d’infrastructures de son réseau sans fil dans le cadre d’un « pivot » stratégique. La somme devrait, par la suite, servir à rembourser sa dette.
L’analyste Jérome Dubreuil avoue avoir révisé son opinion à propos de cette transaction, et qu’elle ne lui apparaît pas aussi positive qu’initialement. Il avance que le bilan de Rogers, qui est assez serré, a mené l’entreprise à explorer certaines alternatives de financement qui sont plus coûteuses que la dette traditionnelle.
L’émergence de valeur pour cette infrastructure se traduit probablement en un coût de 6% à 8% au cours de la première année (420 M$ à 560 M$), comparativement à environ 9% ou 10% via l’obtention d’une assurance équité additionnelle, soutient-il.
Dans cette optique, l’analyste accroît l’hypothèse de distribution annuelle de 400 M$ à 500 M$ pour la première année, en plus de l’augmenter de 3% pour les années subséquentes.
La transaction est créative, note-t-il, mais l’absence de déduction fiscale et la croissance potentielle des distributions dans le temps seront plus coûteuses pour les actionnaires de Rogers que de la dette traditionnelle.
Jérome Dubreuil estime toutefois qu’il est possible de créer de la valeur à partir de la monétisation des structures de Rogers. Ces transactions doivent par contre être prudemment considérées, car elles altèrent le paysage compétitif.
Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre de Rogers Communications, mais abaisse son cours cible de 68$ à 61$.
Shopify (SHOP-N, 112,54$ US): Vendredi fou et Cyber lundi en vedette
Shopify (SHOP-N, 112,54$ US): Vendredi fou et Cyber lundi en vedette
La Banque Scotia s’attend à ce que Vendredi fou et le Cyber lundi soient encore fort cette année pour Shopify.
L’analyste Kevin Krishnaratne rappelle que le titre s’est historiquement échangé à environ 7,5% de plus lors des 15 jours entourant le Vendredi fou, de 2016 à 2023. Cette année, Shopify est en avance sur ce chiffre (31,5%), mais l’entreprise a également, pour la première fois, révélé ses chiffres du troisième trimestre à l’intérieur de cette fenêtre de 15 jours.
Il souligne que les chiffres ont été au-delà des attentes, allant chercher un ajout de 20% de valorisation sur les résultats.
L’analyste estime que le titre peut encore progresser d’ici la fin de l’année malgré les multiples déjà élevés (13,4 fois la valeur de l’entreprise sur 12 mois vis-à-vis les ventes ou encore 26,6 fois la valeur de l’entreprise sur 12 mois vis-à-vis les profits bruts, avec ses pairs respectivement à 4,9 fois et 9,1 fois).
Le flot de nouvelles reste positif autour de Shopify, et l’entreprise présente des de bons résultats habituellement après le Vendredi fou et le Cyber lundi, ajoute-t-il.
Parmi ces nouvelles, il remarque que Shopify continue de devancer la concurrence et que les dépenses discrétionnaires des consommateurs sont résilientes. Les résultats de Macy’s au troisième trimestre ont été en ligne avec les attentes, mais les ventes ont reculé de 2,4% sur une base annuelle. Walmart a présenté des ventes en magasin comparables en croissance sous les 5%. Les cibles de Target pour son quatrième trimestre sont des ventes au neutre.
La Banque Scotia maintient sa prévision de performance égale à son secteur d’activités pour le titre de Shopify ainsi que son cours cible de 115$ US.
Rogers Sugar (RSI, 5,90$): les dépenses d’investissement vont faire un bond
Rogers Sugar (RSI, 5,90$): les dépenses d’investissement vont faire un bond
Rogers Sugar termine l’année en force avec d’excellents résultats, mais le budget de dépenses d’investissement va faire un bond substantiel, estime la Financière Banque Nationale.
L’entreprise a présenté des revenus de 333 M$, en hausse annuelle de 8,1% et devançant la prévision de la Financière Banque Nationale (328 M$) et le consensus du marché (303 M$), indique l’analyste Zachary Evershed. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a été torride, s’arrêtant à 38,3 M$ grâce à des marges de 11,5% et encore une fois devant les attentes (34,4 M$ et 10,5% pour la Financière Banque Nationale ainsi que 34 M$ et 11,2% pour le marché). Le bénéfice par action a été de 0,14$, juste devant les prévisions de tous (0,13$).
La direction a toutefois mentionné qu’elle révisait son budget d’investissement pour le projet LEAP, qui lui permettra d’augmenter d’environ 100 000 tonnes métriques la capacité d’approvisionnement en sucre raffiné pour le marché canadien. Au troisième trimestre, des coûts supplémentaires aux 200 M$ prévus au départ ont été identifiés. Ils sont reliés à des changements dans le design, des coûts plus élevés dans la construction ainsi qu’à de nouvelles règles de sécurité.
En plus de l’augmentation entre 40% et 50% du budget, le démarrage du projet a été repoussé d’environ six mois au deuxième semestre de 2026. L’analyste entrevoit une émission de dette pour financer la hausse de coûts, même si l’équité reste sur la table comme option. La décision finale, qui devrait être prise au deuxième trimestre de 2025, va dépendre de la force du marché et d’où va se situer le taux d’intérêt.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de performance égale à son secteur d’activités pour le titre de Rogers Sugar ainsi que son cours cible de 6,25$.