Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller : Canopy Growth, Apple et Banque Nationale 

Denis Lalonde|19 juin 2024

À surveiller : Canopy Growth, Apple et Banque Nationale 

JPMorgan prévoit des ventes de 244 à 250 millions d'Iphones pour l’exercice 2025. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Canopy Growth, Apple et Banque Nationale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

Canopy Growth (WEED, 9,97$) : une exposition unique à l’industrie du cannabis 

ATB Capital Markets amorce la couverture du titre du producteur de cannabis Canopy Growth avec une recommandation de «performance égale au secteur» et un cours cible sur un an de 10 $. 

«Canopy est la seule entreprise qui offre à la fois une exposition aux marchés canadien, américain et européen tout en étant cotée au Nasdaq», explique l’analyste Frederico Gomes. 

Il reconnaît que l’industrie est toujours boudée par les investisseurs institutionnels, tout en étant à la recherche de liquidités, mais que le profil de Canopy lui permet de se différencier de la concurrence. 

«Les principaux marchés de Canopy ont récemment affronté des vents contraires, mais l’entreprise a une bonne compréhension de son industrie et se transforme afin de faire évoluer ses marges bénéficiaires dans la bonne direction. La direction a vendu des actifs non essentiels et évolue vers un modèle d’affaires qui mise sur une réduction de sa structure de coûts, ce qui lui permet d’avoir une taille plus adaptée à son marché cible», juge l’analyste. 

Frederico Gomes évalue les activités canadiennes et internationales de Canopy à 4,71 $ par action en se fondant sur la valeur actualisée des flux de trésorerie prévus générée par une croissance annuelle moyenne des ventes de 14% au cours des sept prochaines années. 

Il évalue également la valeur des activités américaines de Canopy à 5,15 $ par action. 

«Nous prévoyons que Canopy dégagera un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,5 million de dollars (M$) au quatrième trimestre de son exercice 2025, ce qui se compare à une perte de 15,1 M$ pour la période correspondante de l’exercice 2024 (terminée le 31 mars), grâce à une réduction des coûts», dit-il. 

L’analyste estime que le marché canadien offre peu d’occasions de croissance pour l’entreprise, ce qui est tout le contraire des activités internationales, particulièrement en Allemagne, et aux États-Unis.  

«Le titre pourrait grandement profiter d’un assouplissement juridique aux États-Unis, en tenant compte que le titre est un “aimant” dans son industrie. Toutefois, nous pensons que l’évaluation actuelle du titre intègre déjà des perspectives de croissance raisonnables, d’où notre opinion neutre à son sujet», explique-t-il. 

 

Apple (AAPL, 216,67 $US) : JP Morgan relève son cours cible 

Apple (AAPL, 216,67 $US) : JP Morgan relève son cours cible 

Les analystes de JP Morgan relèvent leur cours cible sur le titre d’Apple quelques jours après la conférence mondiale des développeurs (WWDC) de l’entreprise qui s’est tenue du 10 au 14 juin. 

«Nous procédons à une mise à jour des volumes anticipés pour les iPhone 16 et iPhone 17 après la conférence. L’événement a fait étalage d’une collection de fonctionnalités d’intelligence artificielle qui, selon nous, nourriront un cycle de renouvellement des appareils qui s’amorcera avec le lancement des iPhone 16 (dont les effets se feront surtout sentir durant l’exercice financier 2025) et qui culminera avec les iPhone 17 (dont les effets se feront surtout sentir durant l’exercice financier 2026)», explique l’analyste Samik Chatterjee. 

Il fait passer ses prévisions de ventes de 244 à 250 millions d’appareils pour l’exercice 2025, alors que celles de l’exercice 2026 passent de 268 à 275 millions. 

«Ces estimations sont conservatrices en tenant compte du récent cycle de remplacement lors de l’arrivée des appareils 5 G. Nous prévoyons une montée en cadence de la demande qui s’effectuera sur deux ans, comme cela est survenu lors du lancement des appareils 5G, bien que nous pensons que l’augmentation de la demande sera plus robuste au cours des deux prochaines années, en tenant compte d’une éventuelle rétrocompatibilité aux iPhone 15 Pro/ProMax», estime l’analyste de JP Morgan. 

Samik Chatterjee ajoute qu’Apple profitera aussi d’un vent de dos de ses services, puisque l’entreprise pourra monétiser les applications de développeurs tiers dans les années à venir. 

L’analyste relève donc sa prévision de bénéfice par action ajusté pour l’exercice 2025 de 7,25 $US à 8,10 $US. Pour l’exercice 2026, il table déjà sur un chiffre de 9,69 $US. Le consensus des analystes table pour le moment sur des chiffres de 7,26 $US et 7,64 $US respectivement pour 2025 et 2026. 

Il conserve sa recommandation de «surpondérer» le titre d’Apple et son cours cible d’ici décembre 2024 passe de 225 $US à 245 $US. «Le titre est évalué en ce moment à un multiple de 22 fois les bénéfices prévus en 2026, alors qu’à notre avis, une évaluation de 25 fois serait plus appropriée», dit-il. 

Lors de l’exercice 2021, première année des appareils 5G, le cycle de remplacement des iPhone avait atteint 20%, alors que pour les appareils qui seront dotés de fonctionnalités d’intelligence artificielle, l’analyste table sur des taux de 16% en 2025 et de 17% en 2026. Cela laisse de la place, selon lui, à un cycle d’adoption plus prononcé. 

Banque Nationale (NA, 106,43 $) : trop de pessimisme entourant l’acquisition de Canadian Western Bank 

Banque Nationale (NA, 106,43 $) : trop de pessimisme entourant l’acquisition de Canadian Western Bank 

La Banque Nationale a annoncé l’acquisition de Banque canadienne de l’Ouest (Canadian Western Bank) le 11 juin pour un montant de 5 milliards de dollars (G$) par échange d’actions. 

Afin de maintenir son ratio de fonds propres de première catégorie, la Banque Nationale a procédé à un placement public et à un placement privé qui lui ont permis de récolter un montant brut totalisant 1,5 G$. Les placements ont été conclus le lundi 17 juin. 

Avec la levée des restrictions qui accompagnaient les deux financements, les sociétés financières qui ont fait partie du syndicat de preneurs fermes ont alors pu commenter ladite transaction. 

«Les placements permettront à la Banque Nationale de conserver un ratio de fonds propres de première catégorie d’au moins 12,75% au moment de la conclusion de l’acquisition, ce qui est très prudent, état donné que le minimum requis est de 11,5%», note Meny Grauman, analyste à la Banque Scotia. 

Ce dernier dit avoir une opinion très favorable de la transaction. «Comme pour toutes les acquisitions, l’exécution sera la clé, mais nous considérons qu’elle est peu risquée. Les réactions politiques dans les provinces de l’Ouest pourraient faire dérailler le processus, mais à ce jour, les propos de la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, sont encourageants», juge-t-il. 

L’analyste rappelle que chaque action de Bank of the West sera échangée pour 0,45 action de la Banque Nationale. Cette dernière se retrouve à payer un montant de 52,24 $ pour chacune des actions de Bank of the West, ce qui constitue une prime de 100% par rapport à la valeur du titre avant l’annonce de la transaction. 

«La Banque Nationale se retrouve à payer 14 fois le bénéfice par action prévu de Bank of the West pour son exercice 2025. Le ratio descend à 9,1 fois après synergies. Notons que la direction de la Nationale estime que la transaction permettra de générer d’importantes synergies, sans les quantifier», précise-t-il. 

Il souligne que la Banque Nationale a prévu une provision de 400 millions de dollars pour l’intégration de Bank of the West, dont 50% sera comptabilisée à la conclusion de la transaction, 30% à la fin de l’an 1 et 20% à la fin de l’an 2. 

«La grande question est de déterminer si la Banque Nationale paye une prime trop importante. À 100%, elle est sans doute très élevée. Toutefois, en creusant un peu, on constate que le prix payé est de 1,57 fois la valeur intrinsèque de l’entreprise, alors que la Banque Royale a payé 2,5 fois la valeur intrinsèque des actifs de HSBC Canada», explique Meny Grauman. 

L’analyste conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de Banque Nationale, de même que son cours cible sur un an de 123 $.