La sénatrice américaine Elizabeth Warren, appuyée par trois représentants, a envoyé une lettre au contrôleur de la monnaie qui pourrait bloquer l’acquisition proposée de First Horizon (FHN, 21,14 $ US) par la Banque TD. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Roots, Banque TD et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Roots (ROOT, 3,19$): les revenus et la marge bénéficiaire supérieurs aux prévisions
Le détaillant de vêtements Roots a fait état de résultats financiers au premier trimestre terminé le 22 avril qui ont été conformes aux prévisions de l’analyste Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux.
L’analyste souligne toutefois que les revenus de 43,1 millions de dollars (M$) ont été supérieurs aux prévisions de 37,5 M$, alors que la perte avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajustée de 3,2 M$ a été plus importante que ne l’anticipait le consensus des analystes (2,2 M$).
Roots a fait état d’une perte par action ajustée de 0,11 $, alors que les analystes prévoyaient 0,13 $.
«Les revenus ont été stimulés par la vigueur des ventes directes aux consommateurs, qui ont totalisé 37,4 M$, en hausse de 19% sur un an. Une performance supérieure à nos prévisions (31,6 M$). La progression de l’achalandage en magasins a été forte et a de loin dépassé les achats en ligne qui ont été modérés», raconte Stephen MacLeod.
Ce dernier souligne que les établissements du détaillant ont été ouverts durant la totalité du premier trimestre, comparativement à 70% du temps à la période correspondante il y a un an, en raison des restrictions liées aux mesures sanitaires.
«Le BAIIA ajusté a été inférieur à son niveau de l’an dernier en raison de la baisse des subventions gouvernementales et des programmes pour amortir le coût des loyers. En excluant les programmes gouvernementaux, le BAIIA aurait progressé sur la période», explique l’analyste, qui note toutefois une hausse des frais généraux et administratifs.
Stephen MacLeod réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 4,50 $.
Banque TD (TD, 89,16 $): des bâtons dans les roues de l’acquisition de First Horizon
Banque TD (TD, 89,16 $): des bâtons dans les roues de l’acquisition de First Horizon
La sénatrice américaine Elizabeth Warren, appuyée par trois représentants, a envoyé une lettre au contrôleur de la monnaie (Acting comptroller of the Currency, ou OCC) qui pourrait bloquer l’acquisition proposée de First Horizon (FHN, 21,14 $ US) par la Banque TD.
La transaction, évaluée à 13,4 milliards de dollars américains, a été annoncée à la fin du mois de février.
«Mme Warren cite un rapport écrit par le Capitol Forum citant des pratiques abusives de ventes aux consommateurs. Elle estime que l’OCC devrait rendre publics les résultats d’une enquête menée en 2017 sur les pratiques de ventes de la TD et empêcher cette dernière de procéder à de nouvelles acquisitions jusqu’à ce que le problème soit réglé», raconte l’analyste Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.
Il rappelle qu’en août 2020, la filiale américaine de la Banque TD avait accepté de payer une amende de 122 millions de dollars américains à l’organisme chargé de la protection des consommateurs du secteur financier aux États-Unis (Consumer Financial Protection Bureau)
La Presse Canadienne écrivait alors que, selon les autorités américaines, la TD a présenté son service comme étant gratuit ou comme un avantage lié à de nouveaux comptes chèques, mais a en fait facturé 35 $ US à des clients pour chaque transaction de découvert effectuée, notamment. Dans le cadre du règlement, la banque a accepté de modifier ses pratiques, tout en réfutant les accusations.
«Que la transaction de First Horizon soit approuvée ou non est secondaire. Chaque fois que les pratiques commerciales d’une banque sont comparées à celle de Wells Fargo est très négatif. Le scandale des faux comptes chez Wells Fargo a fait en sorte que sa croissance a été limitée par la Réserve fédérale américaine. Même si nous ne pensons pas que la TD subira le même sort, il est possible qu’elle écope d’amendes supplémentaires», écrit-il.
Gabriel Dechaine conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 102,00 $.
Bombardier (BBD.B, 26,86 $): l’analyste de la CIBC abaisse son cours cible
Bombardier (BBD.B, 26,86 $): l’analyste de la CIBC abaisse son cours cible
Marchés des capitaux CIBC a ajusté son cours cible sur un an sur le titre de Bombardier pour refléter la consolidation à 25/1 qui a eu lieu le 13 juin, ce qui l’a fait passer à 45 $. Il ne sera toutefois pas resté à ce niveau bien longtemps, puisque deux jours plus tard, l’analyste Kevin Chiang le faisait passer à 36 $.
«Bombardier continue de bénéficier d’une forte demande pour ses avions d’affaires. Son ratio de nouvelles commandes/facturation a été de 2,5 au premier trimestre et l’entreprise a relevé ses prévisions de flux de trésorerie libres pour 2022», raconte-t-il, ajoutant que sa situation financière allait permettre à l’entreprise de réduire son endettement, sans oublier qu’elle vient d’annoncer un programme de rachat d’actions totalisant 350 millions de dollars.
Selon Kevin Chiang, l’industrie des avions d’affaires se porte bien et reste à 20% au-dessus de ses niveaux prépandémiques, alors que le marché de la revente d’appareils est «serré» et à l’avantage des vendeurs.
«Cela dit, alors que les banques centrales relèvent leurs taux directeurs, les risques de stagflation ou de récession augmentent. Nous y voyons de potentiels défis pour le titre de Bombardier, qui opère dans une industrie cyclique, comme celle de l’automobile», dit-il.
L’analyste rappelle que le ratio valeur d’entreprise/BAIIA des 12 prochains mois du secteur de l’automobile au sein du S&P 500, tout comme le secteur des pièces, sont en replis ces dernières semaines.
L’analyste conserve sa recommandation «neutre» sur le titre de Bombardier.
