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À surveiller : Salesforce, Zoom et BMO

Catherine Charron et Stéphane Rolland|02 Décembre 2020

À surveiller : Salesforce, Zoom et BMO

L’acquisition de Slack est «un coup de poker» afin de concurrencer Microsoft dans l’infonuagique, (Photo: Unsplash)

Que faire avec les titres Salesforce, Zoom et BMO? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Salesforce.com (CRM, 241,35 $US) : une alliance contre Microsoft

L’acquisition de Slack (Work, 83,84 $US) est «un coup de poker» afin de concurrencer Microsoft (MSFT, 216,21 $US) dans l’infonuagique, résume Daniel Ives, de Wedbush.

Le spécialiste des services informatiques a aussi dévoilé de «solides résultats», mais Daniel Ives a consacré la très grande majorité de sa note à l’annonce officielle de la transaction, déjà éventée dans les médias.

L’entreprise de San Francisco offre 27,7 milliards de dollars américains (G $US) en action et en argent comptant pour mettre la main sur le spécialiste de messagerie. La transaction devrait être terminée au cours du deuxième trimestre de l’exercice 2022, c’est-à-dire entre mai et juillet 2021. «Nous ne croyons pas qu’un autre acquéreur potentiel se manifestera et nous pensons que la transaction se déroulera sans anicroche », commente l’analyste.

La principale raison de la transaction est de mieux concurrencer Microsoft et sa division infonuagique Azure et sa plateforme Teams. «Malgré une rude concurrence de Microsoft, Slack a clairement réussi à croître dans le marché de la messagerie, juge Daniel Ives. L’alliance est naturelle pour Salesforce qui veut bonifier son service de messagerie et ne pas se faire distancer dans l’infonuagique. »

Les services de messagerie sont là pour rester, ajoute l’analyste. Même quand la population sera largement vaccinée, ces applications continueront d’être utilisées quotidiennement dans plusieurs milieux de travail. Avec Slack, Salesforce pourra promouvoir d’autres produits infonuagiques et solliciter des entreprises qui étaient hors de sa portée auparavant.

Daniel Ives reconnaît que certains investisseurs sont frustrés à la suite de cette annonce tandis que le PDG, Marc Benioff, avait dit il y a à peine trois mois qu’il ne prévoyait pas de grandes acquisitions. L’achat de Slack est sa plus importante acquisition jusqu’à maintenant. Le titre risque donc de se trouver «sur le banc des pénalités » le temps que les analystes « comprennent » la stratégie qui motive cette acquisition.

L’analyste a à peine commenté les résultats du troisième trimestre 2021 (terminé le 31 octobre). La société a dévoilé un bénéfice par action de 1,74 $US, beaucoup plus que le consensus des analystes à 0,75 $US. Il souligne que 0,86 $US de ce bénéfice est attribuable à son portefeuille d’investissement.

Wedbush renouvelle sa recommandation «surperformance » et sa cible de 300 $US.

Zoom (ZM, 478,36 $ US) : qu’arrivera-t-il après la COVID-19?

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Bien que Zoom ait dévoilé des résultats au-dessus des attentes des analystes pour son troisième trimestre de l’exercice 2021, Alex Zukin, de RBC Marchés des capitaux, croit que le marché s’attendait à encore mieux.

En raison de l’évaluation du titre, qui traduit des attentes de croissance élevée, l’analyste s’attend à ce que le titre demeure sous pression, d’autant plus que des questions se posent sur le potentiel de croissance après la pandémie.

Les revenus générés entre le 1er septembre et le 30 novembre 2020 par le spécialiste de la vidéoconférence s’élèvent à 777,2 millions de dollars américains (M $US), soit un bond de 367 % par rapport à la même période l’an dernier. C’est 13 % plus élevé que la valeur médiane de la fourchette des prévisions de la société de San José, un écart bien moins grand que ceux de 33 % et de 64 % observés lors des deux précédents trimestres.

L’analyste note aussi une baisse des réservations nettes et brutes de 80 % et de 60 % par rapport au trimestre précédent, et ce malgré des commentaires positifs sur le taux d’attrition de l’entreprise à travers tous ses services. Alex Zukin attribue cette baisse en partie à des facteurs saisonniers, ce qui ouvre la possibilité d’un rebond au prochain trimestre.

La direction de la société prévoit une augmentation plus modeste des revenues au quatrième trimestre de l’année fiscale 2021. Zoom demeure un chef de file dans l’adoption d’un modèle de travail hybride entre le présentiel et le télétravail. Alex Zukin gardera néanmoins un œil sur la durabilité de la croissance du spécialiste de la vidéoconférence lors de l’exercice 2022 de Zoom.

RBC Marchés des capitaux réitère sa recommandation «surperformance», mais revoit à la baisse son cours cible, qui passe de 600 $ US à 550 $ US, ce qui représente un multiple de 39 fois le ratio valeur d’entreprise/revenue du scénario de référence de l’exercice 2023.

Banque de Montréal (BMO 96,52 $) : un soupir de soulagement

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Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, est «passé à autre chose» par rapport à ses inquiétudes sur le portefeuille de prêts de la BMO dans la foulée de la pandémie.

Au cours de la présentation des résultats du quatrième trimestre de l’exercice 2020 (terminé le 31 octobre), la direction a indiqué que seulement un petit pourcentage (2%) des prêts dont les reports de paiement sont expirés sont en défauts.

L’analyste note également que les prévisions pour pertes à 432 millions de dollars (M$) sont en baisse 59% par rapport au précédent trimestre. C’est beaucoup moins que les prévisions des analystes à 736 M$.

Le fait que moins d’argent a été mis de côté en prévision de pertes a permis au bénéfice par action de la BMO de dépasser les attentes des analystes. Le bénéfice par action était de 2,41 $, beaucoup mieux que le consensus de 1,91$ et la prévision de RBC Marchés des capitaux à 1,85$.

Maintenant qu’il est temps de porter son attention sur la reprise, Darko Mihelic admet ne pas savoir si le portefeuille de prêts davantage concentré sur les prêts aux entreprises est un avantage ou un désavantage dans une reprise qui s’annonce inégale. Il maintient donc sa recommandation «performance de secteur », mais bonifie son cours-cible de 86$ à 110 $.