La direction de Saputo a préféré ne pas réitérer sa prévision de croissance du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) pour l’exercice 2022. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Saputo, Canadien Pacifique et Lightspeed? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Saputo (SAP, 33,01$): les cibles de croissance de l’exercice 2022 sont revues à la baisse
La direction de Saputo tenait lundi une journée des investisseurs qui a permis à la société de montrer des vidéos des améliorations effectuées aux usines de production de produits laitiers à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, de mozzarella à Saint-Léonard et de mozzarella/cheddar à Saskatoon. Des améliorations qui ont coûté 300 millions de dollars et que l’entreprise compte rentabiliser en deux à trois ans.
Mais ce qui a surtout retenu l’attention de l’analyste Vishal Shreedar, de la Banque Nationale, c’est que la direction de Saputo a préféré ne pas réitérer sa prévision de croissance du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) pour l’exercice 2022, citant des «défis omniprésents» dans l’industrie.
Saputo se dit sûre de pouvoir atteindre son objectif de relever son BAIIA à 2,125 milliards de dollars pour son exercice 2025, prévision jugée optimiste par Vishal Shreedar, qui dit scruter à la loupe l’efficacité opérationnelle de la société.
«Saputo reste centrée sur ses initiatives de croissance organique, mais est optimiste sur ses perspectives de croissance par acquisitions, ciblant des fabricants de fromages, d’ingrédients à valeur ajoutée, de produits laitiers alternatifs et des détaillants américains», soutient l’analyste.
Ce dernier est d’avis que les prévisions de Saputo vont s’améliorer graduellement tout au long de l’exercice 2022. «À plus long terme, l’entreprise devra démontrer sa capacité à générer des rendements sur le capital investi en croissance tout en procédant à des acquisitions prudentes, comme elle l’a fait à certains moments de son histoire», dit-il.
L’analyste dit être persuadé que la direction de Saputo sera capable de relever le défi, mais il préfère pour le moment attendre des signes concrets d’amélioration de l’efficacité de l’entreprise et une évaluation plus raisonnable.
Vishal Shreedat réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de Saputo et abaisse son cours cible sur un an, lui qui passe de 41$ à 39$.
Canadien Pacifique (CP, 83,95$) : une acquisition transformationnelle de retour sur les rails
Canadien Pacifique (CP, 83,95$) : une acquisition transformationnelle de retour sur les rails
L’acquisition du transporteur ferroviaire américain Kansas City Southern (KCS) par le Canadien Pacifique pour un montant de 31 milliards de dollars américains est de retour sur les rails, ce qui plaît à l’analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux.
L’analyste soutient qu’il s’agit d’une acquisition transformationnelle pour l’entreprise canadienne, avec une bonne équipe de direction, qui permettra de créer beaucoup de valeur pour les actionnaires à moyen et long terme.
«L’entreprise doit affronter quelques défis à court terme, dont une congestion de sa chaîne d’approvisionnement, une baisse des récoltes de céréales et une révision des autorités réglementaires», rappelle Walter Spracklin. Toutefois, il considère que le ratio risque/rendement est très attrayant.
L’analyste fait même du CP son titre favori dans l’industrie du rail en Amérique du Nord. «L’acquisition de KCS procurera au CP un avantage incomparable. KCS ouvre des portes sur de nouveaux marchés et clients, tout en fournissant de nouvelles occasions de croissance qui n’ont aucun égal dans l’industrie du rail aujourd’hui», écrit-il.
Le principal risque, faible à son avis, est que les autorités réglementaires américaines rejettent la transaction. Cela lui apparaît peu probable, puisque le Surface Transportation Board (STB) a déjà approuvé la fiducie de vote proposée par le CP, ce qui a été refusé au CN.
Un autre risque serait que les compétiteurs de l’entreprise réduisent leurs tarifs pour plomber les marges bénéficiaires de l’entreprise. L’analyste estime encore une fois que ce risque est «mineur».
En présumant que l’acquisition va de l’avant et que le CP est en mesure de livrer toutes les synergies promises dans le plan d’intégration des activités de KCS, M. Spracklin relève sa prévision de bénéfice par action pour l’exercice 2025, qui passe de 6,57$ à 6,76$.
Walter Spracklin réitère «avec forte conviction» sa recommandation de «surperformance» sur le titre du CP. Son cours cible sur un an diminue malgré tout de 1 dollar à 116 dollars, citant des problèmes qualifiés de temporaires tout au long de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise.
Lightspeed (LSPD, 158,84$) : des occasions d’affaires qui se confirment avec le premier appel public à l’épargne de Toast
Lightspeed (LSPD, 158,84$) : des occasions d’affaires qui se confirment avec le premier appel public à l’épargne de Toast
Une entreprise rivale de Lightspeed, Toast, a déposé les documents réglementaires à la Securities and Exchange Commission, l’organisme de réglementation des valeurs mobilières aux États-Unis, en vue d’une introduction prochaine à la Bourse de New York.
Toast, qui conçoit des logiciels de gestion des transactions pour les restaurants, souhaite vendre 21,7 millions d’actions à un prix qui variera entre 34 $US et 36 $US. L’entrée en Bourse valoriserait l’entreprise à 18 milliards de dollars américains.
C’est déjà une hausse par rapport au prix d’introduction de 30 $US à 33 $US ciblé précédemment.
Le succès de cette introduction en Bourse à venir a convaincu l’analyste Todd Coupland, de la CIBC, de relever son cours cible sur le titre de Lightspeed.
«Lightspeed possède une croissance supérieure à celle de Toast, de même que de meilleures marges brutes, tout en exécutant mieux son plan d’affaires», selon l’analyste.
Todd Coupland prévoit une hausse des revenus de 139% durant l’exercice 2022 et de 42% en 2023 pour Lightspeed, dont les solutions ciblent les détaillants, les restaurateurs et les clubs de golf.
«Nous prévoyons que la croissance organique de Lightspeed sera supérieure à ses pairs grâce à plusieurs facteurs, incluant la réouverture de nombreuses économies, une croissance du nombre de clients et l’accélération de l’adoption du logiciel Payments», ajoute l’analyste.
Le logiciel Payments permet aux clients de Lightspeed de traiter les transactions et les paiements en un seul endroit.
La thèse optimiste de Todd Coupland repose sur trois facteurs :
1- le bassin des petites et moyennes entreprises (PME) en quête d’innovations multicanaux est large, avec un faible taux d’adoption de solutions infonuagiques. Le marché total disponible est de 7 millions d’établissements.
2- La plateforme de Lightspeed a ses avantages pour des besoins complexes, entre autres pour le commerce électronique, le logiciel Payments et les terminaux de point de vente.
3- La réouverture des économies en mode post-COVID viendra appuyer la croissance de la demande pour les produits infonuagiques.
Todd Coupeland réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Lightspeed et son cours cible sur un an passe de 155$ à 195$.