Saputo dévoilera les résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 6 juin. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Saputo, Empire et CAE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Saputo (SAP, 27,76$) : vers un redressement des prix durant l’exercice 2025
Saputo dévoilera les résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 6 juin après la fermeture des marchés.
L’analyste Tamy Chen, de BMO Marchés des capitaux, a déjà abaissé ses attentes en attente de ces résultats, pour refléter des faiblesses des prix du fromage en vrac et des ingrédients laitiers durant le trimestre.
«Pour le quatrième trimestre, notre prévision de bénéfice par action ajusté descend à 0,34$, elle qui était de 0,36$. Le consensus des analystes est aussi à 0,36$», dit-elle. Sa prévision de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’exercice 2024 passe de 1,495 milliard de dollars (G$) à 1,485G$. Pour 2025, sa prévision passe de 1,71G$ à 1,702G$.
Toutefois, l’analyste souligne que les prix se sont redressés depuis le début de l’exercice 2025 de l’entreprise. Il reste selon elle à déterminer si le rebond peut être durable ou non.
«Nous constatons que le prix du fromage en vrac est passé de 1,50$ à 2$ la livre. La hausse est liée à plusieurs mois consécutifs de diminution de la production de lait et à une augmentation des exportations de fromage», précise-t-elle, expliquant que les acheteurs internationaux ont augmenté leurs commandes pour profiter des récentes faiblesses des prix sur le formage en vrac.
Tamy Chen ajoute que depuis 2000, il est clair que la volatilité des prix des trois dernières années a été plus grande que la normale. «Après avoir regardé les marges bénéficiaires historiques aux États-Unis, nous croyons que les activités américaines de Saputo pourraient générer des marges de 9% si la volatilité des prix diminue et que la différence de prix entre le fromage et le lait devient positive à l’intérieur d’une fourchette de 5 à 15 cents par quintal (une unité de mesure équivalent à 100 livres)», dit-elle.
L’analyste ajoute qu’actuellement, la différence de prix est négative (-15 cents par quintal). Sa prévision de marge bénéficiaire des activités américaines est de 7,3% pour l’exercice 2025 et de 9% pour celui de 2026, alors que le consensus des analystes table sur des chiffres respectifs de 7,9% et de 9,2%.
Elle conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 34$.
Empire (EMP.A, 33,35$) : un quatrième trimestre qui devrait s’inscrire dans la continuité
Empire (EMP.A, 33,35$) : un quatrième trimestre qui devrait s’inscrire dans la continuité
L’épicier Empire, qui possède la bannière IGA au Québec, doit dévoiler les résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 20 juin prochain.
Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale (FBN), s’attend à un bénéfice par action ajusté de 0,64$, alors que le consensus des analystes est à 0,62$. À la période correspondante il y a un an, l’entreprise avait dévoilé un chiffre de 0,72$.
«Nous anticipons un recul du bénéfice par action de 12,2% sur un an en raison de la progression des frais généraux, de ventes et administratifs, partiellement compensés par une augmentation des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an), d’une expansion des marges bénéficiaires et du programme de rachat d’actions», explique-t-il.
En excluant la vente de carburant, l’analyste de la FBN anticipe une augmentation de 1% des ventes de magasins comparables, elle qui s’était établie à 2,6% à la même période l’an dernier. Selon lui, le trafic devrait rester stable, alors que le panier moyen d’achats diminuera légèrement.
«Nous croyons que les ventes d’articles en promotion continueront de dépasser celles d’articles à prix régulier dans un horizon prévisible, ce qui signifie que le consommateur canadien est toujours sous pression. Toutefois, nous nous attendons à une augmentation de 20 points de base des marges bénéficiaires grâce aux initiatives d’augmentation de l’efficacité implantées tout au long de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise», dit-il.
«Nous prévoyons que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) du trimestre se chiffrera à 542 millions de dollars (M$), alors qu’il avait atteint 582M$ l’an dernier», dit-il.
Pour l’exercice 2025, l’analyste modélise un bénéfice par action de 3,14$, ce qui constituerait une augmentation de 14,3% sur un an, rappelant que l’objectif de croissance à long terme de l’entreprise oscille entre 8% et 11% par année. Le consensus est moins optimiste, à 3,02$.
«Nous restons toutefois prudents et attendons la confirmation qu’Empire peut continuer sur sa lancée de manière durable», dit-il.
Vishal Shreedhar conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre d’Empire, de même que son cours cible sur un an de 40$.
CAE (CAE, 27,06$) : rebond de la Défense et lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions
CAE (CAE, 27,06$) : rebond de la Défense et lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions
Une semaine avant la date prévue du dévoilement de ses résultats du quatrième trimestre de son exercice 2024, le fabricant de simulateurs de vol CAE a dévoilé des résultats préliminaires tout en dévoilant ses perspectives préliminaires pour son exercice 2025.
«Globalement, le secteur de l’aviation civile a raté la cible au 4e trimestre, alors que celui de la Défense a fait un peu mieux que prévu. Sur une base consolidée, les résultats du 4e trimestre et les prévisions préliminaires de 2025 sont légèrement inférieurs aux attentes», résume l’analyste Konark Gupta, de la Banque Scotia.
Ce dernier note aussi que les dépenses en capital sont plus élevées que prévu. «Toutefois, nous sommes encouragés par le fait que les marges bénéficiaires du secteur de la Défense sont à un point d’inflexion, grâce aux efforts de la direction pour rajeunir l’équipe et accélérer la dépréciation d’anciens contrats», dit-il, précisant que selon la direction, ces contrats (au nombre de huit), devraient prendre fin d’ici six à huit trimestres.
L’analyste souligne aussi que même si le secteur de l’aviation civile progresse moins rapidement que prévu, les marges bénéficiaires record continuent de se maintenir ou de s’améliorer.
«Nous avons aussi une opinion favorable de la nomination de Nick Leontidis au nouveau poste de chef de l’exploitation (Il était auparavant président de groupe, Aviation civile, de CAE) et du nouveau programme de rachat d’actions pouvant atteindre 5% du nombre actuellement en circulation», ajoute-t-il.
Les prévisions préliminaires de CAE signifient que la cible sur trois ans de croissance annuelle composée du bénéfice par action ajusté a été revue à la baisse. D’une fourchette de 20% à 30% précédemment indiquée, la cible est ramenée entre 10% et 15%. «Cela implique un bénéfice par action ajusté oscillant entre 1,20$ et 1,30$ pour l’exercice 2025, alors que nous anticipons 1,32$», note l’analyste. Le consensus est un peu plus optimiste, à 1,32$.
Konark Gupta conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de CAE et son cours cible sur un an de 30$.